[Ex] Jean-Christophe Vergerolle

[Pinon]

En tout cas, première apparition dans le groupe et première titularisation pour ce jeune joueur ...

[ZITELLI]

Vergerolle: « Saisir ma chance »


Pour la première fois de sa jeune carrière, Jean-Christophe Vergerolle était dans le groupe pro du Racing, mardi en coupe de France. Il a même connu sa première titularisation, à  son poste d'arrière gauche. Un moment fort pour ce joueur ayant une licence amateur et qui a failli quitter la région cet été.
Mais avec l'âge, le garçon semble avoir mûri et peut postuler, désormais, à  une place parmi les pros.

Comment as-tu vécu votre première apparition dans le groupe pro ?
J'étais déjà  content d'être dans le groupe. Ca constituait une surprise. Dans l'avion, en lisant les journaux on m'annonçait remplaçant. Ensuite, lors de la causerie, le coach m'a dit que j'allais débuter. C'a été une énorme surprise.

T'y attendais-tu ?
Pas du tout.

Est-ce que tu croyais encore monter chez les pros avant la fin de saison ?
Depuis le mois de juillet, je travaille dur et j'essaie d'être performant chaque week-end. Le coach l'a peut-être vu et il m'a donné ma chance. Mais je n'ai fait qu'un match. Il faut que je continue à  travailler, autant voir plus encore. Et, pourquoi pas, être encore dans le groupe d'ici la fin de la saison.

Le fait que cette rencontre ait lieu face à  une équipe de CFA a-t-il été plus simple à  gérer ?
Non, je n'ai pas fait attention à  ça. J'avais la pression quand même car je voulais faire mes preuves. Au fil du match, je me suis senti de mieux en mieux.

Etais-tu stressé en début de rencontre ?
Durant les quinze premières minutes, j'ai essayé de jouer simplement et de m'appliquer dans relances. Je voulais rester concentré et être présent sur l'adversaire. Ensuite, je me suis lâché un peu plus.

« Je suis encore un joueur de CFA »

As-tu pris du plaisir ?Oui. Mais je demeure loin du groupe pro, à  mon avis. Dans ma tête, je suis encore un joueur de CFA. Je dois montrer que je peux être un joueur professionnel.

François Keller t'a-t-il appelé avant le match pour te donner quelques conseils ?
Quand j'ai été convoqué dans le groupe pro, il m'a appelé, effectivement. Je lui dois beaucoup. C'est grâce à  lui si je suis encore au Racing.

Signer un contrat amateur au club était un pari pour toi. Est-il en voie d'être réussi ?
Ma volonté est d'être footballeur professionnel. J'avais peur de m'égarer si je signais dans un club de National ou CFA. Le Racing m'a aidé. En juillet, quand je n'avais rien, François Keller m'a demandé de venir et les dirigeants m'ont offert une seconde chance avec ce contrat amateur. J'ai envie de la saisir.

Depuis que tu es au club, as-tu évolué ?
Depuis deux ans, je me suis assagi. J'ai mûri. Je connais mon but, désormais. Je sais ce qu'il faut faire pour y arriver.

[PoY]

"Comment as-tu vécu votre"

[Stan]

Il a été bon ?

[PoY]

Meilleur que Deroff certains diront

[Seb T.]

Techniquement ou dans le jeu...???

[PoY]

Ben je pense que personne (du forum) ne peut dire s'il a été bon vu que personne n'a vu le match, non ?

[argueti]

Revenu de nulle part

Jean-Christophe Vergerolle a fini par s'extirper des limbes. Le jeune défenseur strasbourgeois au statut amateur entre dans la cour des grands. Demain soir, il jouera contre Châteauroux.

A force, son visage est devenu familier. Les habitués des terrains d'entraînement, à  la Meinau, distinguent sa silhouette élancée surmontée d'un crâne rasé. Bien plus rares sont ceux qui connaissent son nom. Pour l'heure, Jean-Christophe Vergerolle est un anonyme au milieu du groupe pro.
Pourtant, ce garçon discret fait presque partie des meubles. Sept ans, déjà , que ce natif de Villepinte, en Seine-Saint-Denis, a posé son baluchon à  Strasbourg. Sept ans, aussi, que le garçon semble être en transit permanent.
A chaque fin de saison, la même question revient sur le tapis. Faut-il conserver ce joueur à  la qualité technique raffinée et à  la capacité athlétique imposante, mais dont l'attitude est peu en adéquation avec les exigences du haut niveau ?

« Ça se passait bien pour mes potes, et moi, je me retrouvais au chômage »

Un crève-coeur pour François Keller qui, seul contre l'avis général, s'est entêté. « Il est parti très jeune de sa famille et s'est retrouvé sans repère en Alsace, explique son entraîneur au centre de formation. Il a souffert de ce déracinement. Disons qu'il avait un peu de mal avec l'autorité... »
Au sortir d'une saison 2004-2005 où Keller lui a malgré tout accordé sa confiance, faisant de lui un homme de base en CFA, Vergerolle ne parvient pas à  convaincre ses dirigeants. Son bail à  Strasbourg expire dans l'indifférence quasi générale.
« Cette période a été très difficile, dit l'intéressé. Ça se passait bien pour mes potes du centre, qui commençaient à  intégrer l'équipe pro, et moi, je me retrouvais au chômage. J'ai fait un bout d'essais à  Châteauroux, avant d'être rappelé par François Keller. »
Revenu sur la pointe des pieds, d'abord dans l'idée d'entretenir sa condition physique, Vergerolle finit par rempiler. Une issue inespérée qu'il doit indirectement au refus d'Yannick Imbs de parapher une convention amateur. Cet autre espoir du Racing choisit l'exil en troisième série italienne. Le Francilien accepte sans ciller les conditions d'un statut qui ne lui était pas promis.
« Depuis cette époque, Jean-Christophe a su changer d'état d'esprit, poursuit Keller. Cette prise de conscience a été salutaire. Et les qualités que l'on avait détectées voilà  sept ans se sont enfin exprimées. Ceci-dit, il revient de nulle part... »
La saison passée, déjà , Jacky Duguépéroux l'avait appelé à  deux reprises. Un bout de matches contre le PSG et une titularisation en Coupe de France, sur le terrain de Lyon-Duchère, récompensent ses efforts.
« Je ne me considérais en rien comme un joueur du groupe pro, reconnaît-il. Je savais bien que j'allais redescendre en CFA à  un moment ou à  un autre. Alors je me suis remis au boulot. Parce qu'il n'y a que le travail qui paye. »

L'ex-banni gagne sa place au soleil

En dépit d'un début de saison tronquée par une blessure - tendinite au talon d'Achille - et trois matches de suspension à  la suite d'un coup de sang contre Dunkerque, Vergerolle finit par gagner la confiance de son coach.
Après le départ de Boka pour Stuttgart, la place de titulaire dans le couloir gauche est vacante. Comme l'Egyptien Abou ne parvient toujours pas à  se faire comprendre de ses partenaires - il s'est en outre blessé hier avec la réserve contre le FCM -, l'ex-banni gagne sa petite place au soleil. Demain contre Châteauroux, il sera titulaire.
« Ça fait un moment que j'y pensais, dit Jean-Pierre Papin. Depuis un mois et demi, je le trouve très bon. Sa simplicité et sa sobriété dans le jeu m'ont convaincu. Il mérite d'avoir sa chance. »
Jean-Christophe Vergerolle, l'amateur au milieu des pros, se voit là  offrir une occasion unique de faire son trou. Sept ans après être arrivé à  Strasbourg. Sept ans après avoir constamment été poussé vers la porte de sortie.

[bennysev]

On verra demain ce qu'il vaut....

[argueti]

Les détours de Jean-Christophe Vergerolle

Rejeté par le Racing à  l'été 2005, Jean-Christophe Vergerolle, qui honorera sa première titularisation en L 2 ce soir, a finalement été rattrapé au vol. Comme amateur.

C'était en fin de saison 2004-2005. François Keller avait vainement insisté : sur la base des bonnes performances de Jean-Christophe Vergerolle en CFA, l'entraîneur de la réserve du Racing était monté au créneau pour que le club alsacien garde son jeune latéral gauche. En pure perte. La direction du club n'envisageait pas de lui faire parapher un premier contrat pro, ni même de lui offrir une convention amateur réservée au milieu offensif droit Yannick Imbs. Ce dernier a alors choisi une autre voie. Il est parti se perdre dans les limbes de la série C italienne, à  Ferrara, d'où il est revenu en janvier dernier, pour s'entraîner avec le centre de formation, sans suite évidemment. Imbs partant, F. Keller repart plaider la cause de Vergerolle. « Je sais ce que je lui dois », dit ce dernier, « je me préparais à  tourner la page Racing, j'avais effectué quelques essais, dont un à … Châteauroux dont j'attendais une réponse. À l'invitation de François, j'étais revenu ici pour garder la forme et j'ai finalement signé une convention qui a été renouvelée cet été. Avoir un statut amateur n'est pas le plus important. Moi, je bosse à  l'entraînement et je me dis que j'ai les moyens de passer professionnel. »

« À moi de saisir ma chance »

Résultat : le banlieusard parisien (« je suis du 93 ») aborde, à  21 ans, sa septième saison au RCS. Malgré un été perturbé par une blessure, puis une suspension, Jean-Pierre Papin a décidé de lui donner sa chance en lui offrant sa première titularisation en L 2 ce soir. La saison passée, Jacky Duguépéroux l'avait déjà  aligné d'entrée en 16es de Coupe de France à  Lyon La Duchère, puis lui avait offert, quelques jours plus tard, 22 minutes d'un baptême du feu en L 1. Un provisoire feu de paille. JPP l'a pourtant retenu pour la préparation d'avant-saison. « Mais une tendinite d'Achille a plombé mon début de saison. J'ai bossé pour revenir, mais dès mon premier – et à  ce jour seul – match en CFA, j'ai été expulsé à  Dunkerque pour « une faute grossière », comme le dit le rapport de l'arbitre. J'ai pris trois matches. Si j'ai trouvé le temps long depuis mes premières apparitions en pro ? Non, car je me considérais d'abord comme un joueur du groupe CFA. Cela m'évitait d'être déçu, même si je dois bien avouer l'avoir été en voyant tous mes partenaires de la réserve passer pro (Bellaïd, Gameiro, Gasmi, Gurtner, Schneiderlin, Schneider, Carlier, Mathlouthi). Mais les dirigeants du centre de formation m'ont fait comprendre que je pouvais franchir le cap. Cette première titularisation en L 2 est peut-être la récompense des efforts accomplis. Jean-Pierre Papin avait dit à  son arrivée que tout le monde aurait sa chance, qu'à  ses yeux, le statut, pro ou non, ne comptait pas. Ce n'étaient pas des paroles en l'air. Une chance m'est donnée. À moi de la saisir. »