[Ex] Alex Vencel

Vos impressions sur les anciens et actuels joueurs de l'effectif
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argueti
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[Ex] Alex Vencel

Message par argueti »

Le milieu de terrain Muhammet Cil et le gardien Alex Vencel ont été retenus pour participer à un stage de détection U 16 organisé du mardi 21 au jeudi 23 février à Clairefontaine.
L'histoire est en marche ...
Stan
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Re: Alex Vencel

Message par Stan »

C'est le fils du Vencel qu'on connait ?
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Keating
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Re: Alex Vencel

Message par Keating »

C'est bien lui :)
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FM17
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Re: Alex Vencel

Message par FM17 »

Un sourire et les joues rosies trahissent la fierté d'Alex Vencel de voir son fils, Alex Vencel, 15 ans, retenu pour un stage de détection de l'équipe de France U16. Gardien comme son père, Alex Vencel Jr a appris lundi « via le site de la FFF et sans (s)'y attendre » qu'il faisait partie des 50 joueurs retenus pour trois jours de stage la semaine prochaine à Clairefontaine. Un autre Strasbourgeois l'accompagnera : le milieu Muhammet Cil. Le jeune gardien reconnaît que cette convocation lui met « un peu de pression, mais j'y vais pour prendre du plaisir ». Né à Strasbourg et ayant toujours vécu en France, Vencel Jr revendique sa double culture : française et slovaque. Lycéen à Jean-Monnet, le jeune portier sait qu'il est sélectionnable pour les deux pays. Mais il n'a « aucune idée » du choix qu'il fera si la question se pose. Lui se préoccupe de faire ses gammes sous le regard exigeant et fier de son père...
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argueti
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Re: Alex Vencel

Message par argueti »

L'Alsace a écrit :Alex Vencel, homme d’instruction

Depuis bientôt un an, l’ancien chouchou de la Meinau, Alexander Vencel, est instructeur des gardiens à la FIFA. Il sillonne la planète pour transmettre son savoir, mais trouve toujours le temps de donner un coup de main bénévole au Racing.

Il est le plus Français des Slovaques. Au moins le plus Alsacien. Alexander Vencel, gardien du Slovan Bratislava alors inconnu dans l’Hexagone, est arrivé un jour de juillet 1994 au Racing. On le revoit encore tout en discrétion – déjà - au stage de reprise à Niederbronn-les-Bains, ne s’exprimant « qu’en » allemand, avec un traducteur nommé Max Hild, recruteur du club à l’époque. Dix-huit ans plus tard, « Sir Alex » n’a pas seulement obtenu la nationalité française, il est aussi devenu un pur Alsacien, de cœur et dans l’âme. Il passe pourtant de moins en moins de temps à son domicile de Mittelhausbergen. Car ses nouvelles attributions ont fait de lui un globe-trotter. Depuis juin 2011, il est instructeur des gardiens à la FIFA et découvre semaine après semaine les destinations les plus exotiques (Nouvelle-Zélande, Maroc, Abu Dhabi, Sri Lanka, Palestine, Afrique du Sud, Mexique, Arménie, Jamaïque, Ouzbékistan ou Tunisie).

Lui qui incarnait la fidélité à un club (dix ans au RCS, six au Havre) a – provisoirement au moins – choisi une autre voie. « J’ai quitté le Racing en 2010 parce que ça s’y passait très mal. La politique menée était en totale opposition avec mes convictions. Depuis que je travaille pour la FIFA, j’ai reçu une proposition comme entraîneur n° 1 à l’étranger et plusieurs comme coach des gardiens. Je possède le plus haut diplôme de l’UEFA et peux entraîner n’importe quelle équipe dès demain, même une sélection. Mais lorsque je me lance dans quelque chose, je le fais à 100 %. Je veux aller au terme du projet pour lequel je suis sous contrat comme consultant jusqu’en décembre 2012. Je me suis engagé et j’irai jusqu’au bout. On verra ensuite. »

Une vieille amitié, née dès 1994, avec Thierry Weil, directeur du marketing de la Fédération internationale, lui a ouvert les portes. « J’ai eu la chance que Thierry présente le travail que j’avais fait sur les gardiens au directeur technique de la FIFA à l’époque, Jean-Michel Bénézet. J’ai sorti mes premiers bouquins et DVD en Slovaquie avant 2006. Puis j’en ai réalisé pour la France. Les vidéos ont été tournées à Ittenheim avec Steph, Nico et Reg (1). J’avais envie de créer un outil spécifique pour les portiers et M. Bénézet voulait, lui, ouvrir ce poste. Grâce au coup de pouce de Thierry, nous avons rapidement trouvé un accord. J’ai été très chanceux, parce que beaucoup rêvent d’une opportunité unique comme celle-là. »

Depuis, Alex Vencel porte le projet « Goalkeeping » à bout de bras. « Je bosse énormément parce que je suis seul pour tout. Les jours ne sont pas assez longs, les nuits sont trop courtes, mais le projet avance. Je suis plus souvent en déplacement qu’à la maison. Chaque séminaire de trois à cinq jours, parfois plus, demande trois ou quatre mois de préparation. Les journées sont bien remplies, de 8 h 30 à 18 h 30, avec deux séances sur le terrain. Le personnel de la FIFA prépare la logistique. J’interviens sur l’aspect technique. C’est évidemment très différent du travail en club. Il n’y a pas de boulot au quotidien sur le terrain, mais un message à faire passer partout dans le monde. Je m’appuie sur mon expérience personnelle, acquise en côtoyant mes entraîneurs successifs, mais aussi en discutant avec d’autres gardiens. Et puis, sur un séminaire, je me retrouve entre 7 et 10 fois sur le terrain. Ça compense. Sans parler des entraînements que j’assure bénévolement au Racing. »

En parcourant le monde, Alex Vencel étanche la soif d’apprendre des autres, mais aussi la sienne. Il complète ainsi un bagage que sa longue carrière a déjà bien chargé. « On ne s’adresse pas de la même façon – souvent en anglais, parfois avec un traducteur - à un technicien en poste dans une sélection nationale et à un entraîneur d’académie de foot. Pour certains, ces séminaires constituent une formation. Pour d’autres, c’est plus un échange sur les méthodes. Il faut aussi sans cesse s’adapter aux conditions à notre disposition, se remettre en question pour trouver les solutions adéquates. Humainement, c’est hyper enrichissant. Tu rencontres des gens aux expériences et visions différentes. Lorsque tu t’adresses à un Afghan, tu te nourris de ce qu’il a vécu. Mes interlocuteurs sont toujours très reconnaissants et respectueux. Leur merci est très sincère. C’est pour ça que ce projet est fantastique. »

La médaille n’a finalement qu’un revers : son absence récurrente du domicile familial. « Parfois, je ne suis pas là pendant quinze jours. Mais je suis ensuite une semaine pleine chez moi, disponible pour ma femme et mes enfants. En temps de présence à la maison, ça revient au même ou presque. Le contact quotidien manque, mais avec Skype, c’est quand même plus pratique qu’il y a quinze ans. »

(1) Stéphane Cassard, Nicolas Puydebois et Régis Gurtner, les trois gardiens du RCS à l’époque.

De grand-père en petit-fils

Dans la famille Vencel, trois générations de portiers portent le même prénom : Alexander. Le petit-fils, gardien des U17 du RC Strasbourg, marche sur les traces de ses aînés.

Pour parler à Alexander Vencel, mieux vaut savoir avec précision de qui on parle. Au risque, sinon, de se retrouver face au mauvais interlocuteur. Certes, ledit risque est limité avec le grand-père, puisqu’Alexander Vencel, premier du nom, vit à Bratislava. Mais entre Alex II, l’ex-emblématique gardien du Racing, et Alex III, son fils, dernier rempart des U17 nationaux du club strasbourgeois, la confusion est aisée. « Je n’y suis pour rien », se défend le père dans un sourire. « Pour nos enfants, c’est ma femme (Gabriella) qui a choisi les prénoms. Elle a souhaité qu’Alex s’appelle comme son père et son grand-père. »

Depuis 2006 et le retour du papa à Strasbourg comme coach des gardiens (jusqu’en 2010), Alex (fils ou petit-fils, c’est selon) défend les couleurs ciel et blanc. « J’ai commencé le foot en prédébutants au Havre (1). J’avais cinq ans. Dès la 2 e année, j’ai joué gardien. Pas parce que mon père y évoluait – j’ai encore souvenir de lui dans les buts du HAC -, mais parce que ça me plaisait. Il ne m’a jamais poussé. À mon retour à Strasbourg, j’ai intégré les benjamins 1 re année du Racing. »

Élève de seconde au lycée Jean-Monnet, le frère jumeau de Michaëla (Ndlr : ils sont nés le 13 avril 1996 à Strasbourg) et cadet de Katarina (20 ans) franchit un à un les échelons. Sans être obnubilé par une carrière pro. « Je ne me pose pas la question. Venir d’une lignée de gardiens accroît ma motivation, c’est sûr. Mais je n’ai pas de pression supplémentaire. Mon but, c’est d’abord de m’amuser. Je joue pour prendre du plaisir. Évidemment, dans un coin de ma tête, je pense à devenir pro. Ça fait partie des rêves de tout gamin footballeur. Mais le professionnalisme me paraît quand même loin. »

Alex junior en a toutefois eu un premier aperçu du 21 au 23 février lors d’un stage national de présélection des U16 à Clairefontaine. « Ça a été une surprise. Nous étions 50, dont 5 gardiens. Les techniciens (le sélectionneur Patrick Gonfalone en tête) voulaient notamment voir les jeunes qu’ils n’avaient pas encore vus. C’était bien. On n’a pratiquement fait que des matches. Malheureusement pour lui, Muhammet Cil (le milieu du RCS également convoqué) s’est blessé. »

« Nous jouions à la lumière des phares »

Depuis, Alex s’est remis au boulot. Sous la férule - entre autres - de son père, coach bénévole des gardiens du RCS quand son planning à la FIFA lui en laisse le temps. « À la maison, je le vois comme un père. Sur le terrain, c’est un entraîneur. Il est souvent plus exigeant avec moi, mais c’est aussi parce qu’il m’arrive d’être moins concentré, précisément parce que mon père est le coach. Il ne me parle jamais pendant les matches. En revanche, on en discute beaucoup après. On regarde aussi ensemble les images qu’a filmées Albert (Stoeckel, l’entraîneur des gardiens). On ne s’est jamais pris de bec, car je sais qu’il a toujours raison. Non pas parce qu’il est mon père, mais parce qu’il a une énorme expérience. On a parfois des avis contraires, mais c’est rare. Très rare même. »

Plus rares aussi sont désormais les occasions de jouer ensemble dans le jardin familial. Alex III a grandi et Alex II est souvent en voyage. « Son absence commence à devenir une habitude », raconte le fiston, « Ce n’est plus trop gênant. Mais c’est sûr qu’on est heureux quand il revient chez nous. Quand j’étais petit, nous allumions la lumière dehors le soir pour jouer. Parfois, nous nous éclairions avec les phares de la voiture. J’étais dans un petit but et mon père était attaquant. Si j’ai cassé des vitres à la maison ? Je ne crois pas. Mais mon grand-père m’a raconté que mon père, lui, en avait brisé quelques-unes à Bratislava (rires) . »

(1) Son père y a joué de 2000 à 2005, avant d’y entraîner de 2005 à 2006.

Un papa poule

Les performances de son fils ne sont pas passées inaperçues et les propositions affluent depuis quelque temps déjà. Mais Alexander Vencel n’entend pas lancer trop tôt le jeune Alex dans un club professionnel. « J’ai reçu plusieurs offres. Mais ma priorité de père et d’entraîneur, c’est de faire de lui un homme correct, avec une tête bien faite et bien pleine, prêt à partir le moment venu. Aujourd’hui, il l’est sportivement, mais je ne suis pas sûr qu’il soit assez mûr mentalement. Tant qu’il pourra s’entraîner régulièrement avec moi, il est inutile de se précipiter. Je ne pousserai pas pour qu’il rejoigne une écurie pro, parce que contrairement à d’autres pères, je n’ai pas besoin de réaliser mes rêves à travers lui. »

Un projet en quatre axes

Le projet « Goalkeeping » promu par Alexander Vencel s’articule autour de quatre axes : un, la création d’un matériel éducatif, avec, notamment, de nouvelles vidéos ; deux, l’organisation de séminaires partout dans le monde, à la demande d’une fédération ou d’une confédération ; trois, une partie spécifique pour les gardiennes, après la formidable réussite du mondial allemand, avec, en sus de livres spécialisés, un DVD de 1 h 40 réalisé grâce au concours – entre autres - de la titulaire du poste en équipe d’Allemagne Nadine Angerer et de la portière de l’équipe de France et de l’OL qui a remporté la Ligue des Champions, Sarah Bouhaddi ; quatre, la mise en ligne de ce contenu sur internet, pour toutes les catégories. Cette dernière étape n’a pas débuté, mais le Franco-Slovaque espère la franchir avant la fin de son bail en décembre 2012.

Panenka : naissance d’un geste de génie

Le frère d’Alex a été l’exception qui confirme la règle : « Il n’a jamais joué gardien. » Mais à cette « anomalie » près, tous les hommes de la famille Vencel ont fini « enfermés » dans une cage. À l’instar du grand-père, star de la sélection tchécoslovaque dans les années 60 et 70 (25 capes), dont le petit-fils regarde parfois les exploits en vidéo lorsqu’il passe quelques vacances dans la capitale slovaque. « Il a gagné la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe en 1969 avec le Slovan Bratislava à Bâle contre le FC Barcelone (3-2 le 21 mai) », raconte l’instructeur de la FIFA. « Il a aussi disputé la Coupe du monde au Mexique et remporté le championnat d’Europe des Nations 1976(1)contre la République fédérale allemande (2-2, 5-3 aux tirs au but le 20 juin à Belgrade). Lors de cette phase finale en Yougoslavie, il n’a pas joué. Mais il était prévu qu’il entrerait en finale s’il y avait des tirs au but. Malheureusement pour lui, un joueur (Karel Dobias) s’est blessé et a dû être remplacé durant la prolongation. Mon père est resté sur le banc. Mais avant la séance, Antonin Panenka est venu lui demander si Sepp Maier (Ndlr : l’immense gardien allemand des années 1970) plongeait sur les penalties. Mon père lui a répondu que oui. Et c’est comme ça qu’est née la Panenka, ce ballon piqué plein axe, qui a trompé Maier et offert le sacre à la Tchécoslovaquie. »

(1) Il a aussi enlevé à trois reprises le championnat et gagné deux fois la Coupe de Tchécoslovaquie.

L’indignation de « Sir Alex »

Sollicité l’été dernier par ses amis François Keller (coach n° 1) et Jean-Marc Kuentz (responsable de la formation et entraîneur de la réserve), Alexander Vencel a volontiers accepté d’apporter un soutien bénévole à un Racing dont il a porté les couleurs durant une décennie, d’abord comme joueur (1994-2000), puis comme entraîneur des gardiens (2006-2010). « Nous, les anciens, avons un passé et un vécu au club. Il était naturel pour moi de participer à la reconstruction. Mais aujourd’hui, je ne viens plus au RCS que pour les gardiens que j’entraîne, des plus jeunes à Vauve (Vauvenargues Kéhi, le portier de l’équipe 1). Je suis très déçu par ce qu’il s’y passe, particulièrement par la façon dont ont été montrés du doigt Albert (Stoeckel, l’entraîneur des gardiens), André (Bohn, fidèle dirigeant depuis plus de trois décennies) et les autres entraîneurs. Ça me dérange qu’on s’attaque à ces personnes dévouées alors que le Racing tourne aujourd’hui encore grâce à leur implication. Jusqu’à quand va-t-il tourner si on les décourage ? C’est une question cruciale. »

Stéphane Godin
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Stan
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Re: Alex Vencel

Message par Stan »

Interview de Vencel dans So Foot, il évoque son rôle au Racing de manière assez vague. Quelqu'un sait-il ce qu'il fait exactement et combien il touche environ ?
So Foot a écrit :11 ans après sa retraite, on a pris des nouvelles d’un gardien historique du paysage de la Ligue 1 : Alexander Vencel. Strasbourg en tête du National, la Slovaquie à l’Euro, l’évolution du poste de gardien, il y avait de quoi causer.

Alexander, 11 ans après ta retraite, où en es-tu aujourd’hui ?
Tout se passe très bien pour moi. Je suis toujours dans le football, je suis en charge de la formation des entraîneurs des gardiens pour le compte de la FIFA. Je voyage toute l’année, d’un bout à l’autre du monde pour donner des cours. Officiellement, je suis aussi dans le staff du Racing, donc j’y passe de temps en temps quand j’ai un peu de temps.

Strasbourg est en tête du National. Comment vis-tu la renaissance du club ?
On est bien parti, maintenant, il va falloir s’accrocher. Il faut absolument monter cette année, sinon ça serait une très grosse désillusion. À nous de confirmer l’avantage que l’on a réussi à creuser au classement. Derrière, il y aura énormément de boulot. On va devoir se stabiliser en Ligue 2, avoir un centre de formation solide. Il y a encore du chemin avant la Ligue 1, il ne faut pas se précipiter.

Quel a été ton meilleur souvenir comme gardien du Racing ?
La Coupe de la Ligue remportée en 1997. C’était un trophée important pour le club, et mon premier avec Strasbourg. On n’a pas eu un parcours facile. La campagne européenne qui a suivi a également été incroyable, avec des adversaires redoutables et des matchs de gala.

Cette équipe de Strasbourg de la fin des 90’s était habituée au ventre mou de la Ligue 1, mais réalisait de beaux parcours en coupes, autant sur la scène nationale qu’européenne. Comment l’expliques-tu ?
On avait de très bons joueurs lors de mes premières saisons ici : Frank Lebœuf, Franck Sauzée, Alexander Mostovoi, Xavier Gravelaine… Lui, il déconnait tout le temps et mettait l’ambiance. C’était une très bonne équipe. Par la suite, on avait moins de vedettes, mais notre collectif faisait la différence. On a souvent eu une étiquette de petit poucet, donc on surprenait pas mal de monde. C’était également une occasion pour nous de jouer des matchs de prestige, ça nous transcendait. Peu de joueurs dans cette équipe étaient internationaux, alors on se transcendait.

Quel attaquant t’a le plus impressionné ?
J’ai eu la chance d’affronter certains des plus grands attaquants de l’époque, Papin, Van Basten, Ronaldo, Fowler… Je n’ai pas fait de classement, chacun avait énormément de qualités. Je les étudiais, me préparais et essayais de faire de mon mieux en match. Sinon, de ceux qui ont joué avec moi, Alexander Mostovoi, sans hésitation. C’est un joueur exceptionnel, c’est dommage qu’il ne soit pas resté plus de deux ans à Strasbourg.

Ton père a été gardien international, ton fils est le portier d’Épinal. Garder les cages, c’est une histoire de famille ?
Mon frère a aussi été défenseur (rires). Cela s’est fait naturellement, il n’y a eu aucune pression particulière. C’est vrai que longtemps j’ai été vu comme le fils de. Il n’y a pas vraiment d’avantages à arriver après son père, on est systématiquement comparé à lui, mais au final, chacun a eu sa carrière. Je suis fier de mon fils, il a toutes les qualités pour réussir. Il va falloir qu’il continue à travailler, l’avenir nous dira s’il a les capacités pour être un grand gardien.

Toi qui es indirectement en charge de la formation des futurs gardiens, que penses-tu de l’évolution de ce poste avec des joueurs comme Manuel Neuer ?
Aujourd’hui, il faut être un bon joueur de champ pour être gardien. Les gardiens doivent être de plus en plus complets : pied gauche, pied droit, jeu de tête, réflexe… Il y a un juste milieu à trouver pour être efficace sur le maximum de plans possible. La génération allemande actuelle avec Neuer et Ter Stegen l’a bien compris et montre la bonne direction à suivre. À l’avenir, ça deviendra la norme. Steve Mandanda est d’ailleurs sur la même voie et illustre bien le concept de gardien moderne.

Justement, plutôt Mandanda ou Lloris ?
Je ne vais pas me mouiller, je ne suis pas sélectionneur. Je vais laisser Didier Deschamps prendre la décision. Je ne les observe pas autant que lui et son staff. En tout cas, la France a la chance d’avoir deux très grands gardiens, et l’un comme l’autre ont les capacités pour permettre à la France de réaliser un grand Euro.

En parlant d’évolution du poste de gardien, on ne voit plus beaucoup de joueurs en pantalon, alors que c’était ta marque de fabrique. Pas trop nostalgique ?
C’est une évolution logique. À l’époque, le matériel n’était pas aussi performant qu’aujourd’hui. Au moindre plongeon, si tu n’avais pas de pantalon, tu te retrouvais avec une pizza sur la cuisse ou de la boue partout. Aujourd’hui, ils ont des maillots faits avec des matières différentes, des sous-shorts qui protègent, des terrains en synthétique. Tout a été fait pour aider les gardiens à ne plus connaître les désagréments que l’on a eus à la fin du siècle dernier. C’est une bonne chose.

La Slovaquie va disputer l’Euro cet été. Comment sens-tu cette sélection ?
Elle est sur la bonne voie. Avant la Coupe du monde 2010, elle a connu un renouveau grâce à des joueurs performants dans les petits clubs des grands championnats. Après le Mondial sud-africain, ils ont séduit pas mal de recruteurs et ont signé dans de grands clubs. C’était très bien, mais en concurrence avec les tout meilleurs joueurs du monde en clubs, ils ont mis du temps à s’adapter, ont manqué de temps de jeu, et la sélection en a payé le prix avec un moins bien jusqu’en 2014 et une absence au Brésil. Aujourd’hui, on a dominé le groupe de qualification pendant longtemps avant de céder devant l’Espagne. C’est encourageant. J’espère qu’ils arriveront à gérer la pression lors de la compétition, mais je leur fait confiance. Ils ne sont pas encore en position de rivaliser avec les meilleures nations, mais la Slovaquie aura son mot à dire.

Propos recueillis par Nicolas Kohlhuber
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