[Ex] Jean-François Kornetzky

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argueti
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[Ex] Jean-François Kornetzky

Message par argueti »

DNA a écrit :Le choix de la gratitude

Malgré la concurrence de Markus Miller et la relégation du club en deuxième division, Jean-François Kornetzky a prolongé son contrat de deux ans avec Karlsruhe. Un choix surprenant de prime abord mais qui relevait en fait de l'évidence.

A des années-lumière des footeux starifiés qui dilapident leur compte en banque au casino, roulent des mécaniques en discothèque et répondent aux interviews du bout des lèvres, il y a Jean-François Kornetzky, l'anti-flambeur à  la chevelure « maldinienne », gaillard prolixe et longiligne d'1m89 pour 82kg. « J'ai la même voiture depuis six ans. [...] Je ne fais pas de folies, parce que je dois aussi penser à  l'avenir de ma petite fille », confesse le portier wissembourgeois qui, d'entrée de discussion, annonce la couleur : il parle beaucoup mais vise toujours juste, la langue est simple et surtout pas de bois.

Cinq saisons dans l'ombre

Issu d'un milieu modeste, « Jeff » est de ces individus trop conscients de la valeur des choses pour être malhonnêtes, et ses yeux bleus pétillent à  l'évocation de Maria-Clara, quatre ans en octobre. Elle et sa maman brésilienne, qu'il a épousée au début du mois, occupent l'essentiel de ses pensées.
Aspiré par l'amour des siens, c'est d'abord pour les deux femmes de sa vie qu'il n'a pas répondu à  l'offre alléchante des Roumains de Cluj, lesquels lui promettaient un salaire « cinq à  six fois plus élevé » que celui qu'il touche en Bade-Wurtemberg. « Rien ne garantissait que ma famille s'y sente bien. [...] Les dirigeants de Dijon et Caen étaient aussi intéressés par ma venue, mais je suis bien intégré à  Karlsruhe » explique le colosse du Nord-Alsace. Même s'il n'en dit rien, son dévouement, son opiniâtreté à  rester accessible et son aversion pour le carriérisme sont palpables. Cinq années déjà  qu'il a franchi le Rubicon, en l'occurrence la frontière, pour se relancer. Cinq années que Jean-François Kornetzky déploie sa grande carcasse outre-Rhin, dans l'ombre d'un Markus Miller pourtant pas toujours irréprochable. La saison passée, il n'a été titularisé qu'à  trois reprises. En cinq exercices, il n'a suppléé son concurrent allemand que treize fois, dont cinq en cours de match.

« Je me sens redevable »

Des statistiques que les mercenaires trouveraient faméliques et un statut officiel d'éternel remplaçant qui en auraient fait partir plus d'un depuis longtemps, mais il existe encore des footballeurs dont les décisions sont guidées par l'amour du maillot et le sentiment de gratitude. « Je me sens redevable. Ils ont cru en moi et sont venus me chercher quand j'étais à  Colmar », rappelle ainsi l'ancien pensionnaire du centre de formation du Racing. C'était au début des années 2000, à  l'époque où un certain gardien au faciès de matador faisait passer l'amère pilule de la relégation et finissait par justifier son transfert retentissant en devenant le héros d'une séance de tirs au but à  Saint-Denis. Quatrième gardien promis à  une belle carrière, l'aspirant pro s'est blessé trop tôt. « Par la suite, on ne (lui) a plus donné (sa) chance ». Devenu laissé pour compte, il a dû s'asseoir sur ses ambitions meinauviennes et a végété pendant un an sous la chasuble du SRC, écumant les pelouses anonymes des villages alsaciens. « Mais cette expérience m'a beaucoup servi, par exemple en me permettant de savoir qui étaient mes vrais amis. En fait, il n'y en avait que quatre ou cinq », analyse sans détour l'ex-paria, qui a su tirer les enseignements de ce chemin de croix, n'oublie rien ni personne mais n'est animé d'aucun sentiment de revanche.

« J'ai privilégié l'aspect sportif »

La saison prochaine, il retrouvera à  Karlsruhe Gaëtan Krebs. Une perspective qui le réjouit : « Nous nous sommes connus au centre de formation du Racing et nous avons à  peu près le même parcours [...] Il peut largement prétendre à  une place de titulaire, et c'est une bonne chose pour moi qu'un Alsacien vienne ». Et d'ajouter, en guise d'ultime et implacable justification de sa prolongation de contrat de deux ans : « J'ai privilégié l'aspect sportif. Markus Miller est annoncé partant, et quand bien même il resterait mes dirigeants m'ont annoncé que je débuterais la saison en étant titulaire ». « Jeff » l'allocentrique est un père de famille de 26 ans responsable, heureux et sans histoire, quoique pas tout à  fait ordinaire. Il a aussi l'ambition simple et désormais accessible de devenir numéro un dans ce qui est devenu l'autre club de son coeur. Le SC Karlsruhe est en quelque sorte sa maison d'arrêts. Il parle d'abord des autres puis dissèque sa carrière sans forfanterie. Ceux qui le connaissent le savent : Jean-François Kornetzky ne parade que dans sa cage.

Guillaume Duhamel
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argueti
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Re: [Ex] Jean-François Kornetzky

Message par argueti »

L'Alsace a écrit :Kornetzky est là, mais ne signera pas

À noter, enfin, que l’ex-gardien du RCS, Jean-François Kornetzky, lui aussi à la recherche d’un club, s’entraîne désormais à la Meinau. À 29 ans, celui qui a évolué en prêt au FC Liège (D2 belge) en 2001-2002, à Colmar en 2003-2004, durant six saisons et demie à Karlsruhe (2004-décembre 2010, 9 matches de Bundesliga, 8 de Bundesliga 2) et de janvier à juin à Sandhausen (le club de Bundesliga 3 où évoluent les ex-Racingmen Régis Dorn, David Ulm et Yannick Imbs), cherche un club. « J’ai été approché par le Racing au moment où il espérait rester en National, avec Jacky Canosi d’abord, François Keller ensuite. J’ai envie de rentrer en France. Encore ces jours-ci, nous discutions avec François pour le poste de doublure, mais sur le plan financier, c’est un peu compliqué et ça ne se fera pas. Depuis un bon moment, je m’entraînais avec Karlsruhe, mais je préfère le faire ici sous les ordres de mon mentor Albert Stoeckel. Ça m’oblige à me remettre en cause. J’ai une priorité : jouer. Je ne ferai pas la fine bouche parce que j’ai besoin de me relancer. »
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