[Ex] Albert Gemmrich

[Seb T.]

Ben voilà , Specht a le soutien de beaucoup de monde, et ça, c'est très important...

[lolo]

... le soutien de la LAFA... ben super, le Racing est sauvé...

[supppourtjs]

Arrête lolo, c'est l'homme de la transition, pourquoi le cassé tout de suite, wait and see.

[Manu]

parce que lolo prend toujours un malin plaisir à  casser ?

[Seb T.]

... le soutien de la LAFA... ben super, le Racing est sauvé...

C'est bien d'avoir le club pro alsacien proche du milieu amateur... C'est bon pour le foot régional...

[Manu]

et moi je retiens surtout ça :

Et, parmi les 60 000 jeunes qui jouent au football en Alsace, il doit bien en avoir quelques-uns qui ont le talent et l'envie de mouiller leur maillot pour le Racing. J'espère que ces jeunes formeront l'ossature de l'équipe de demain comme cela avait été le cas en 1966 et en 1979.»

C'est la base de la réussite pour le club de notre région.

[Seb T.]

ben oui

[argueti]

« La vieille dame se porte bien »

La Ligue d'Alsace de football fêtera ce week-end son 90 e anniversaire à  Sélestat. L'occasion pour son président Albert Gemmrich de se livrer à  un petit tour d'horizon.

Albert Gemmrich, la Ligue d'Alsace souffle ses 90 bougies ce week-end. Que représente pour vous cet anniversaire ?

Une grande fierté, d'abord. Car la vieille dame a un bel âge, mais elle est plus dynamique que jamais. Mais il représente aussi un sacré défi car il nous incombe aujourd'hui de poursuivre le travail mené durant de longues années par quelques prestigieux prédécesseurs. C'est d'ailleurs vers eux qu'iront mes pensées ce week-end.

Comment se porte la LAFA ?

La Ligue se porte globalement bien. Je dis globalement car on ne peut jamais être totalement satisfait. Il y a toujours des points à  améliorer : il y a encore par exemple trop de violence dans les stades, encore des compétitions à  réformer, des dirigeants à  fidéliser, des membres de commissions à  professionnaliser… Mais on relèvera les défis, tous ensemble.

Quel est aujourd'hui l'objectif central de la Ligue d'Alsace de foot ?

Il est le même qu'hier et le même que demain, à  savoir de continuer à  faire vivre nos clubs. Nous sommes au service de nos joueurs, dirigeants, arbitres et bénévoles, il ne faut jamais l'oublier. Trois mots guident notre action : le respect, le partage et l'amitié. C'est avec ces valeurs que nous comptons bien mener tous les chantiers qui figurent sur notre feuille de route. Pour le moment, nous sommes dans les temps.

« Il y a encore trop de violence dans les stades »

Vous donnez l'impression de rayonner depuis votre prise de fonctions. Vous ne connaissez pas la pression ?

C'est vrai, je ne peux pas être plus heureux ! Mon travail est exaltant et je suis tellement fier de servir cette Ligue où il règne une ambiance studieuse et conviviale. À Hautepierre comme à  Illzach, il y fait bon vivre. Les gens entrent avec le sourire. Et la pression, je l'aurais sans doute si je n'avais pas avec moi une équipe aussi compétente. À tous les niveaux, je peux m'appuyer sur des personnes travailleuses, qui aiment le terrain.

Comment faites-vous pour savoir précisément ce qui se passe au sein des clubs ?

Il n'y a pas 3000 solutions, on va sur le terrain, à  leur rencontre. Alors bien sûr, on ne peut pas être partout. C'est d'ailleurs pour cela qu'à  partir du mois d'octobre, nous allons réunir l'ensemble des présidents de clubs des neuf territoires qui composent la région. La première rencontre se déroulera le 23 octobre à  Oberlauterbach, la seconde se tiendra dans le Sundgau le 14 novembre. On alternera à  chaque fois entre les deux départements. Avec ce grand audit, nous saurons précisément ce qui se passe dans les clubs et nous connaîtrons mieux les désirs de chacun. Après, il s'agira évidemment d'en tenir compte.

En règle générale, de quoi ont le plus besoin les clubs ?

Les clubs ont d'abord besoin d'être écoutés. C'est primordial. Quand un club a un souci, il faut être là  pour lui… Ce n'est que dans un second temps que l'on peut agir. Les clubs ont besoin de savoir que l'on s'intéresse à  eux. Il ne faut pas croire que leurs demandes ne tournent qu'autour de l'aspect financier. La plupart du temps, ils ne veulent que des réponses à  des questions.

On a souvent parlé de la baisse du nombre de bénévoles. N'est-ce pas là  leur première difficulté ?

On m'a souvent prévenu, avant le début de mon mandat, que la situation allait être compliquée, que les gens voulaient de moins en moins s'engager et que les bénévoles étaient en voie de disparition. Mais au fil de mes visites dans les clubs, je me suis rendu compte que ce n'était pas forcément le cas. Selon moi, il y a toujours autant de personnes dévouées et passionnées, prêtes à  donner du temps pour leur association. Evidemment, il ne faut pas croire que tout est acquis et fermer les yeux quand il y a des problèmes. Mais en allant le plus souvent sur les terrains et en écoutant le plus possible les clubs, je pense qu'on peut résoudre beaucoup de choses.

Recueilli par Pierre Chatelus

[argueti]

« Je suis inquiet »

La Ligue d’Alsace de football, qui possède 50 actions du Racing, est très inquiète devant l’évolution récente du club.

Les derniers développements de l’« affaire » de la reprise du Racing ne laissent pas les responsables de la Ligue d’Alsace de football indifférents, loin de là. Ils s’en émeuvent d’ailleurs fortement, eux qui possèdent 50 actions de la SASP (société anonyme sportive professionnelle), offertes en 1995 par Patrick Proisy. « Pour nous, c’est un symbole fort. Le Racing ne laisse aucun Alsacien indifférent, assène Albert Gemmrich, le président de la LAFA, car il appartient à tous les Alsaciens, et non pas à un groupe de personnes. Tout licencié de la région a besoin d’une locomotive et il est important que celle-ci soit conquérante, au sommet. C’est loin d’être le cas actuellement. Le club n’a jamais été aussi mal qu’aujourd’hui. Notre rôle est de l’aider à s’en sortir le plus vite possible, afin qu’il reste sportivement dans un premier temps en Ligue 2 ».

« Le Racing doit gagner en légitimité »

Pourtant, la Ligue d’Alsace n’a pas été associée à la reprise du club par Alain Fontenla. Tout juste est-elle en contact avec les investisseurs régionaux qui planchent sur une éventuelle reprise régionale, qui a peu de chances de voir le jour (lire par ailleurs). « On suit le dossier de très près, assure Albert Gemmrich. Si un projet nous convient, nous sommes prêts à y adhérer. Ce n’est pas le cas pour l’instant. Dans un premier temps, le Racing doit surtout gagner en légitimité ».

« Il doit redevenir crédible, enchaîne José Esposito, président du comité départemental du Haut-Rhin. Les racines du Racing sont dans la Ligue d’Alsace. Mais ce club n’a pas toujours fait ce qu’il fallait pour que tout le monde adhère dans la région. Les gens du sud se tournent de plus en plus vers Sochaux. Au fil des années, il s’est tiré des balles dans le pied. Il y a toujours eu des divergences, des c… qui ont pris le dessus. Il y a désormais un mouvement d’union sacrée, mais cela semble utopique. Car il y a des enjeux financiers énormes derrière ».

« Il ne faut pas tirer sur l’ambulance »

Même s’il se dit « inquiet » et « demande à voir », Albert Gemmrich ne cherche pas à enfoncer le club de son cœur. « Je suis confiant quand même, car je ne vois pas comment l’Alsace pourrait vivre sans le Racing. C’est comme la cathédrale, c’est une institution. Il fait partie du patrimoine alsacien. Pour l’heure, on ne doit pas juger les repreneurs. Il ne faut pas tirer sur une ambulance. Il y aura des jours meilleurs, j’en suis persuadé ». Le plus vite serait le mieux.

Marc Wilb

[argueti]

Colère et affliction

Champion de France 1979 sous le maillot strasbourgeois et actuel président de la Ligue d'Alsace (LAFA), Albert Gemmrich vit avec tristesse l'agonie du Racing, « une catastrophe régionale sans précédent ».

L'Alsace du ballon rond est meurtrie, désabusée, affligée. C'est au bord des terrains, dans les petits club-house de village aux quatre coins de la région, là où bat le coeur et où s'entretient l'âme du foot, qu'Albert Gemmrich a pu mesurer, ces derniers jours, l'immense dépit après la relégation du Racing en National.

« Là, on est vraiment tombé très bas »

Samedi matin, à Eschau, le président de la LAFA est venu inaugurer un terrain synthétique. Il est reparti le coeur gros. « Tout le monde en parle, c'est incroyable, dit le natif de Preuschdorf. Même quand le club jouait en Ligue 1, les discussions n'étaient pas aussi nourries. J'ai vu des gens avec des larmes au bord des yeux. Pour tous, c'est une catastrophe régionale sans précédent. » Gemmrich, qui a contribué sur le terrain à remporter le seul titre de champion de France, en 1979, avant de prendre les rênes de la formation du club, est tout aussi attristé que les licenciés alsaciens, au nombre de 90 000. A la tête de la Ligue depuis deux ans, il ne peut que constater les dégâts. « Nous sommes la risée de toute la France, soupire-t-il. Notre Racing a pourtant déjà traversé des tempêtes. Je me souviens de la saison 1973/74, où il n'y avait même plus assez d'argent en caisse pour payer la collation d'avant-match. On allait la prendre au domicile de Philippe Fass, le président de l'époque. Mais là, on est vraiment tombé très bas... » Pour Gemmrich, cette inexorable descente aux enfers est somme toute logique. Elle résulte de la superposition obstinée de plusieurs couches d'incompétence. Sur le pré, déjà, les joueurs « ne sont pas exempts de tout reproche. » Farouche partisan du retour de Gilbert Gress sur le banc strasbourgeois durant la dernière intersaison, l'ex-international n'en démord pas : « Si on lui avait laissé un peu plus de temps, ça ne se serait pas terminé en eau de boudin. Quand j'ai entendu certains dans l'équipe dire que Gress était dépassé, j'ai bondi. C'est à eux de s'adapter aux méthodes de l'entraîneur, et non l'inverse. »

« Le Racing n'a jamais eu de très bon président »

Si l'argumentaire concernant la pertinence du retour du « mythe » est largement discutable, le constat global de Gemmrich est en revanche pertinent. « Depuis cinq ans, le club vend ses meilleurs éléments, dit-il. C'est insupportable de voir partir les jeunes formés en son sein, alors que ceux qui les remplacent sont d'un niveau tout au plus moyen. Cette saison, l'équipe n'avait pas d'ossature solide. Pas d'ossature du tout, d'ailleurs. » Albert Gemmrich ne dédouane pas non plus les dirigeants, coupables à ses yeux « d'avoir voulu se servir du club. » De manière générale, « le Racing n'a jamais eu de très bon président, capable de s'entourer de gens compétents, comme l'a fait Jean-Michel Aulas à Lyon. » Le risible mélodrame de ces derniers mois, avec une valse endiablée des présidents - Ginestet, Specht, re-Ginestet, Fournier, Dayan et Plessis - a contribué à « faire sombrer le Racing dans le grand-guignolesque », selon Gemmrich, qui déplore de n'avoir jamais pu rencontrer « ni Fontenla, ni Plessis. » Observateur extérieur d'une situation qui lui échappe, le président de la LAFA attend désormais de voir comment les choses vont évoluer.

Verser sa larme avec les amateurs abasourdis et désenchantés

« Je ne suis pas sûr que les propriétaires sachent eux-mêmes ce qu'ils veulent faire, poursuit-il. Tout est possible, même le pire. Une fois que leurs intentions seront connues, notamment au niveau du centre de formation, l'élément prépondérant pour repartir du bon pied, nous aviserons. » Pour l'heure, Albert Gemmrich peut seulement croiser les doigts pour que la situation n'empire pas dans les prochaines semaines. Et verser, tout au plus, sa petite larme aux côtés des passionnés abasourdis et désenchantés, de Wissembourg à Saint-Louis. «Heureusement que l'Alsace a Colmar, une touche de fraîcheur dans cette grisaille», conclut-il.

Séb.K.