[Ex] Nouha Dicko

Vos impressions sur les anciens et actuels joueurs de l'effectif
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argueti
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Re: Nouha Dicko

Message par argueti »

Et c'est en plus dingue que tu te dis que ces joueurs auraient aux portes de la une cette saison ou la prochaine !!! :evil:
L'histoire est en marche ...
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Its_me
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Re: Nouha Dicko

Message par Its_me »

L'Equipe a écrit :Nouha Dicko : « Des gens en ont peut-être marre d’entendre qui couche avec qui » (1/2)


Formé à Créteil et Strasbourg, Nouha Dicko (20 ans) a dû s’exiler pour poursuivre ses rêves de professionnalisme. Signé par Wigan à l’été 2011, il a connu un apprentissage accéléré en Championship (D2) avec Blackpool. Rapatrié cet hiver par les Latics, l’attaquant franco-malien peut désormais être considéré comme un joueur de Premier League. Ce qui ne l’a pas empêché de se confier en toute simplicité.


Beaucoup de rumeurs circulaient avant ton départ à Wigan. Est-ce que tu avais vraiment des contacts avec des clubs français ?
Avec Lens notamment. Sauf que le président de Strasbourg (Jafar Hilali) demandait des indemnités un peu trop élevées par rapport à mon niveau. J’avais fait un essai ailleurs et ça n’avait pas marché. Mes anciens coéquipiers de Strasbourg étaient dans la même situation car le club était dans le flou (ndlr, le club avait finalement été rétrogradé en CFA 2). On cherchait tous une porte de sortie.

Avant que Wigan ne se manifeste, pensais-tu continuer tes études ou trouver un boulot en te disant qu’une carrière professionnelle n’était plus envisageable ?
Honnêtement, ouais. Je pensais même rentrer en région parisienne et reprendre mes études. Je ne savais pas dans quelle branche, même si j’ai eu mon bac.

Beaucoup de jeunes joueurs laissent tomber les études très tôt, sans que les clubs ne trouvent quelque chose à dire parfois. Est-ce que Strasbourg vous obligeait à aller jusqu’au bac ou le choix était libre ?
Dans ma tête, c’était le foot, mais l’école était aussi importante. On nous le répétait souvent à Strasbourg. Ils nous ont guidés tout en laissant une certaine liberté. Ils n’imposaient pas les choses. Si tu ne bossais pas, c’était ton choix et tu devais l’assumer ensuite. On avait de bonnes conditions pour travailler scolairement. Bon, j’avoue que je faisais le minimum à l’école mais j’ai eu le bac (rires). Avec du recul, continuer mes études m’a aidé à grandir. Je ne me dis pas tous les jours : « Strasbourg m’a aidé », mais inconsciemment, oui, je le sais.

Dicko s’est rapidement fait à la Championship. Même s’il garde un douloureux souvenir de Wes Morgan, défenseur de Leicester, au duel avec lui sur la photo

Finalement, tu arrives à Wigan pour un essai. Ressentais-tu un petit complexe d’infériorité au début ou tu étais dans l’état d’esprit du mec qui n’a peur de rien ?
Déjà, ça m’a fait bizarre. On m’a proposé Wigan à un moment où je ne m’y attendais pas trop. Je me suis entraîné avec la réserve au début, puis avec la première peu de temps après. Je ne cache pas que j’avais de l’appréhension. C’était l’Angleterre, un club de Premier League…alors que je m’entrainais de temps en temps avec un effectif de National l’an passé !
Après quelques entraînements, j’ai été plus à l’aise. J’ai fait deux matchs, ça s’est bien passé. Le manager, Roberto Martinez, a une confiance aveugle en son directeur de recrutement (Kevin Reeves). C’était lui qui m’observait quand je suis arrivé. Finalement, Martinez est venu me parler. Il trouvait que mon style de jeu correspondait bien à l’Angleterre. Et j’ai signé trois ans.

De l’extérieur, Roberto Martinez semble très attaché aux bases techniques et à l’éclosion progressive des jeunes…

Il prend vachement son temps avec les jeunes. La patience, c’est une qualifié que les jeunes doivent avoir. Le manager le répète et essaye de nous l’apprendre. Je pense d’ailleurs que ce n’est pas un hasard si Diamé (West Ham) ou Rodallega (Fulham) ont notamment explosé ici.
Roberto Martinez amène son côté espagnol à Wigan, mais il ne délaisse pas le côté anglais. En Angleterre, tu ne dis pas : « Je vais construire tranquillement de derrière. » Tu cherches à aller de l’avant et il l’a bien compris. Il insiste beaucoup sur le mouvement, les appels et l’intelligence de jeu. On fait du boulot tactique pour bien se comprendre. Il aime évoluer avec trois attaquants qui bougent beaucoup. Souvent, tu as Maloney en électron libre qui va chercher le ballon et percuter pour trouves des brèches avec Koné et Di Santo devant.

« Les fans de Blackpool avaient fait des messages sur les ronds-points pour nous encourager »

Tu parles de patience pour les jeunes. Ce n’est plus vraiment à la mode aujourd’hui.
C’est une qualité qu’on doit avoir. Aujourd’hui, avec tout ce qu’il y a autour du foot et tout cet argent… On dit que le temps c’est de l’argent. C’est peut-être pour ça que les jeunes sont moins patients aujourd’hui. C’est dommage, oui. Remarque, je suis bien parti de France très jeune, mais je n’avais pas trop le choix. Quand un club de Premier League t’offre la possibilité de faire un essai, tu ne réfléchis pas trop !

L’an passé, tu as aussi découvert le Championship (D2) puisque tu as été prêté pour la deuxième partie de saison à Blackpool. Est-ce que tu t’attendais à vivre de pareilles émotions, t’emmenant même jusqu’en finale des play-offs à Wembley devant 78 523 spectateurs ?
Je ne m’attendais pas à ça, non. J’avais déjà entendu qu’il y avait pas mal de fans, mais je me disais que ça se limitait pour voir des matchs au stade. En fait, pas du tout ! Par exemple, si je vais sur le compte Twitter d’un joueur de Ligue 1, il va avoir 600/1 000 followers s’il n’est pas trop connu. Admettons que je vais sur le profil d’un mec de Championship, il en a souvent plus de 15 000, voire 20 000 ! Il y a une vraie effervescence autour du foot, ça ne se limite pas aux matchs. Ils suivent beaucoup ce que les joueurs font mais ils ne prennent pas la tête. Il n’y a pas cette agressivité autour des footballeurs comme j’ai pu la voir un peu de loin en France.
Sportivement, ça m’a changé du CFA 2 (rires). Je me souviens de mon premier match, on est allé à Cardiff, le stade était plein. Holloway m’a mis direct titulaire. Ça s’était assez bien passé même si j’ai raté une énorme occasion (rires). J’ai encore pu jouer, marquer quelques buts. C’était super intensif et sympa.

Le slogan de la Football League « Real football, real fans », c’est la parfaite définition de ce que tu as vécu ?

Totalement. J’ai vécu une expérience extraordinaire. Puis les fans, c’est génial. Une fois que tu es passé dans leur club, c’est comme si tu faisais partie de la famille. À Huddersfield (D2) par exemple, Gary Taylor-Fletcher (Blackpool) est sorti en fin de match. Tout le stade l’a applaudi alors qu’il avait quitté le club cinq ans plus tôt. Tout le monde était content de son retour. Même s’il y a pas mal de différences, notamment salariales, entre les footballeurs et ceux qui viennent voir les matchs, on est tous là pour partager ce moment. Ici, je pense que les supporters se sentent importants. C’est comme s’ils aidaient l’équipe à gagner.
Pour revenir sur Twitter, ils te disent qu’ils sont fans de telle ou telle équipe, qu’ils sont season ticket holder (abonné) depuis tant d’années. C’est une part de leur vie.

On imagine la folie qui a dû s’emparer de Blackpool lors de votre parcours en play-offs…

C’était la frénésie dans la ville ! Faut le vivre pour comprendre. Je peux te le décrire, mais tu ne pourras pas ressentir ce que j’ai ressenti. Pour la finale, quand on prenait le bus pour aller à Londres, tous les fans de Blackpool étaient sur la route avec leur écharpe « en route pour Wembley ». Ils avaient fait des messages sur les ronds-points pour nous encourager. Des joueurs qui avaient remporté les play-offs deux ans plus tôt nous racontaient leurs histoires. Ils nous disaient que c’est un sentiment indescriptible, surtout quand ils avaient présenté la coupe dans la ville devant 20 000 ou 30 000 personnes.
"Il n'est pas concevable que Strasbourg, capitale européenne, n'accueille pas l'Euro-2016" (Roland Ries, Jacques Bigot, juillet 2009)
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