Dominique Pignatelli

[Keating]

Pignatelli révoqué.
À peine s’était-il exprimé sur France 3 Alsace samedi dans le journal de 19 h que Dominique Pignatelli, très remonté contre les nouveaux propriétaires du Racing (notre édition d’hier), recevait un SMS de Jafar Hilali, avec un seul mot : « Révoqué » ! L’actionnaire minoritaire alsacien devrait donc être prochainement évincé du conseil d’administration. Il s’y attendait de toute façon. Mais il se refuse tout de même à mettre tous les membres de la nouvelle direction dans le même panier. Il rend ainsi hommage au travail de Hervé Seck, ex-directeur de la communication, arrivé dans les bagages de Fontenla en janvier, mais reparti depuis la semaine passée : « Je tiens à saluer Hervé Seck qui a fait du bon travail pour un salaire raisonnable, a très vite compris ce qui se passait et, en accord avec ses valeurs, a préféré s’en aller. »

[argueti]

Invité de Planète Racing demain

[Its_me]

D'après lui, Isenegger est toujours aux commandes. Ce serait même lui qui a décidé le recrutement de Plessis.

[Its_me]

Je le cite : "je préfère avoir peu d'argent avec des passionnés, que beaucoup d'argent et des incompétents".
Malgré le fait qu'ils (les locaux) annoncent avoir assez d'argent, cela montre quand même que financièrement, après le rachat, ça aurait été tout aussi difficile.

[argueti]

PIGNATELLI PREND LA PORTE

L'assemblée générale de la SASP, qui s'est tenue hier, a donné lieu à quelques éclaircissements sur les finances du Racing. Elle a été ponctuée d'un épisode attendu avec la révocation d'un administrateur, Dominique Pignatelli, porte-étendard de la résistance locale. « Ce n'est pas une surprise puisque j'en avais déjà été informé il y a quelques semaines, par SMS, mais je ne peux pas nier que je suis triste, a regretté l'adjoint au maire d'Hoenheim. Je me suis retrouvé il y a quatre ans aux côtés de personnalités du club comme Léonard Specht. J'ai investi mon propre argent, je me suis efforcé d'être loyal, de défendre l'intérêt général du club et on me dit de dégager. » La raison invoquée par le « clan » des Londoniens, représenté hier par Christophe Cornélie et Alain Fontenla, tient « dans une divergence de vue avec l'actionnaire majoritaire ». Pour édulcorer sa peine, Dominique Pignatelli a, au moins, eu le plaisir de bénéficier du soutien de l'ensemble des actionnaires minoritaire, sauf Patrick Spielmann, président de l'Association support : « Ma position, c'est justement de ne pas prendre position, a précisé Spielmann hier soir. La présence alsacienne est assurée à l'AG de la SASP. Et Léonard Specht comme Thierry Wendling restent administrateurs. Dans cette histoire, il me semble que les torts sont partagés. Il ne semble pas raisonnable de pouvoir rester au CA quand on a pu insulter les gens. Ce qui me préoccupe, c'est de sauver le Racing. Quand il y a des choses positives, comme négatives, il faut le dire. Le discours à charge actuellement tenu sur le club n'est pas constructif, tout comme les contrevérités qui peuvent être lâchées. Je fais simplement partie des gens qui veulent que le club s'en sorte. » Pour sa part, lors de l'AG, Alain Fontenla a remarqué que les petits actionnaires regrettaient la révocation d'un administrateur « qui a apporté une certaine somme, alors que l'on me demande de m'en aller après avoir dépensé plus du double ».

[argueti]

Pignatelli évincé

C’était dans l’air depuis un bon mois. C’est effectif depuis hier midi. Actionnaire minoritaire (12 %) d’EuroRacing qui possède 78 % de la Société Anonyme Sportive Professionnelle (autrement dit, du club), Dominique Pignatelli a été révoqué du conseil d’administration en assemblée générale. Motif officiel : « Divergences de vue avec l’actionnaire majoritaire. »

Tous les actionnaires minoritaires alsaciens ont voté contre cette décision. « Il y a eu unanimité contre la révocation de Dominique », précise Léonard Specht, désormais seul administrateur alsacien avec Thierry Wendling.

L’intéressé a accueilli la nouvelle avec tristesse. « J’avais déjà été révoqué par SMS le 15 mai. C’est désormais concret. J’ai été touché par le soutien de tous les autres actionnaires minoritaires. Je crois que dans un CA, il est toujours bon d’avoir une voix différente qui pose certaines questions. Il faut croire que ma voix gênait les actionnaires majoritaires. Ils pourront maintenant faire leurs cachotteries sans que personne ne puisse en informer l’opinion publique alsacienne. Mais je continuerai à faire entendre ma voix et à donner mon avis si on me le demande. »

[silex57]

même s'il me gonfle c'est vrai que sa présence va manquer pour savoir ce qui se passe.

[fan_racing]

Oui le côté People va en prendre un coup.

[argueti]

Pignatelli – Hilali 1-0

Attaqué en justice par Jafar Hilali et Alain Fontenla pour diffamation et injures publiques, l’actionnaire minoritaire alsacien Dominique Pignatelli a récemment obtenu gain de cause. Déboutés, les propriétaires londoniens devront lui payer 3000 euros qu’il se propose de reverser aux Ultra Boys 90.

L’affaire remonte au 21 mai 2009. Dans une double page consacrée à la relégation du Racing en National - une première -, le bihebdomadaire « France Football » donne la parole à sept témoins, dont le maire Roland Ries et le président Jean-Claude Plessis, parti depuis. Parmi eux également, Dominique Pignatelli, actionnaire minoritaire qui a investi quelque 1,5 millions d’euros dans le club depuis cinq ans.

Une semaine après une descente qu’il ne digère pas, le patron de la société Intergraphic, en pétard, ne mâche pas ses mots à l’encontre des nouveaux propriétaires londoniens du RCS. « […] Après, il (Philippe Ginestet) revend ce club à des voyous. J’ai tout de suite vu que ces gens étaient douteux. Ils se fichent du Racing. Tout ce qu’ils veulent, c’est faire de l’argent. Ils veulent faire venir des joueurs de l’Est et des Africains pour […] ramasser des commissions. »

Plus de deux mois plus tard, D. Pignatelli reçoit la visite surprise d’un huissier qui l’informe que les actionnaires majoritaires Alain Fontenla et Jafar Hilali (Ndlr : en fait, la société de celui-ci, Carousel Finance) l’ont attaqué en justice pour « diffamation et injures publiques. » L’homme d’affaires avoue qu’à l’époque, il « n’en mène pas large, parce que mes propos, tenus sous le coup de la déception, étaient un peu durs. L’huissier m’a signifié mon assignation. J’ai contacté mon avocat, M e Damien Wedrychowski (1), que je connais depuis 23 ans et dont je n’ai sollicité les services que deux fois en vingt ans d’Intergraphic. Il était plus optimiste que moi. »

50000 euros demandés

Fontenla et Carousel réclament précisément 15000 euros en réparation des propos diffamatoires, 30000 pour les injures et 4000 au titre des frais de procédure (article 700). Le 11 octobre, la 17 e chambre civile du TGI parisien examine le dossier en audience publique. Pignatelli, flanqué de Damien Wedrychowski (ou l’inverse), est présent. Fontenla et Hilali ne se sont pas déplacés et sont représentés par l’avocat du cabinet 28 octobre, David Koubbi. « Hilali n’a pas assisté non plus le 8 décembre à l’AG du Racing dont il venait de prendre la présidence. Ça dénote encore une fois le mépris dont les Londoniens font preuve à l’égard de l’environnement. »

Comme par un curieux raccourci du calendrier, la 17 e chambre civile rend son jugement le… 8 décembre. Elle « déboute Alain Fontenla et la société Carousel Finance de leurs demandes » et les « condamne in solidum à payer à Dominique Pignatelli 3000 euros sur le fondement de l’article 700. » Un jugement que les plaignants ont trois mois pour contester. « Au mois habituel s’en ajoutent deux liés au fait qu’ils sont domiciliés à l’étranger. » La 17 e chambre estime que « le défendeur (Pignatelli) bénéficie de l’excuse de la provocation (voir ci-dessous). »

« Mon intérêt aurait été de pactiser »

Sans verser dans le triomphalisme, Dominique Pignatelli savoure néanmoins. « À la base, je n’avais rien contre les nouveaux actionnaires (Ndlr : ses relations avec l’ancien propriétaire Philippe Ginestet étaient plus que tendues). Mon intérêt personnel aurait été de pactiser avec eux pour récupérer mes billes. Mais leurs méthodes ne correspondent pas à mes valeurs. Depuis leur arrivée le 4 décembre 2009, je n’ai cessé de dénoncer leurs incohérences. Avec Damien, nous avons relevé toutes ces incohérences, les volte-face, en nous appuyant notamment sur les propos de Julien Fournier, le premier président nommé par Fontenla, qui dénonçait certains agissements. Hilali et Fontenla ont voulu me donner une leçon. Je suis d’autant plus satisfait du résultat que j’ai le sentiment d’avoir défendu l’honneur des Alsaciens qui se sentent floués. Aujourd’hui encore, je reçois des messages d’encouragement, parce que beaucoup de gens n’ont pas oublié que je ne suis pas là par affairisme, mais par plaisir et passion. Sauf cas de force majeure, je n’ai jamais raté un match de l’équipe première des SR Hoenheim dont je suis le président. C’est une petite victoire, mais un grand succès par le symbole. Les juges ont pris le dossier très au sérieux, l’ont parfaitement étudié et ont motivé leur verdict. Ça m’a étonné. »

Ce succès, le PDG d’Intergraphic aimerait le rendre plus symbolique encore en offrant les 3000 euros aux Ultra Boys 90. « Je leur dédie cette victoire. Je les connais peu, mais je considère que ces derniers mois, ils sont l’association de supporters qui a le mieux défendu l’identité du club. Ils sont les derniers résistants. Ils ont compris que le Racing est une institution et en veulent aux Londoniens de la bafouer. Je vais les contacter pour voir s’ils acceptent ma proposition. Je n’en suis pas sûr, car je les sais désireux de préserver leur indépendance. Mais ils pourraient faire de cette somme ce que bon leur semble, sans contrepartie évidemment, même si j’ignore encore quand Fontenla et Hilali vont payer. S’ils devaient refuser, ce que je pourrais comprendre, j’en ferais don à une association caritative. »

Entre Kerviel et Albert de Monaco

Beaucoup plus démonstratif qu’un Pignatelli somme toute mesuré, M e Damien Wedrychowski estime la portée du symbole encore plus grande que celle décrite ci-dessus par l’actionnaire minoritaire. « Dominique a eu le courage et l’a encore, même s’il s’exprime moins, de dire tout haut ce que beaucoup de monde en Alsace pense tout bas. Un type qui a mis 1,5 million dans le club avait le droit, après la relégation en National, de se sentir indigné et en colère. Les Londoniens l’ont révoqué du conseil d’administration et lui ont collé un procès. Comme eux qui n’ont pas daigné se déplacer, leur avocat nous a pris pour des bouseux lors de l’audience à Paris. Ce dossier, c’était un peu le rat des villes contre le rat des champs. Qu’un tribunal aussi neutre, compétent et prestigieux que la 17 e chambre civile de Paris ait analysé avec autant de justesse le mépris total dont les nouveaux actionnaires ont fait preuve à l’égard des actionnaires alsaciens et de l’environnement, montre tout l’intérêt qu’il a porté à ce litige coincé entre une audience concernant Albert de Monaco et une autre sur l’affaire Jérôme Kerviel. Les juges ont été indignés par la façon dont Hilali et Fontenla ont imposé leurs vues à leur arrivée à Strasbourg. »

Si la 17 e chambre n’a pas retenu l’argument de Pignatelli remettant en cause l’exactitude des propos tenus dans « France Football » ( « elle a considéré que si Dominique n’avait pas prononcé ces mots, nous aurions pu aussitôt exiger un droit de réponse », détaille D. Wedrychowski), elle a en revanche fondé son jugement sur « le climat de provocation » initié par Fontenla pour expliquer le débordement verbal de l’actionnaire alsacien (notamment le terme de « voyous » considéré comme « outrageant »).

Dans « L’Alsace » du 7 mars, le businessman de la City londonienne disait ceci : « A Strasbourg, on est un peu dans une zone de non-droit. » Dans « L’Équipe » du même jour, il dénonçait « les méthodes de mafieux » des actionnaires minoritaires alsaciens. Le TGI de Paris a considéré que le défendeur apportait la preuve que « de tels propos ont provoqué l’indignation non seulement des autorités municipales de Strasbourg, du médiateur de la Ville (Henri Ancel), mais aussi du président de la Ligue de Football Professionnel (Frédéric Thiriez). »

« Le jugement de la 17 e chambre est tellement bien motivé que je vois mal Fontenla et Hilali faire appel, même s’ils en ont encore la possibilité », pronostique M e Wedrychowski.

Stéphane Godin

(1) Damien Wedrychowski est également l’avocat du Racing omnisport.

[Pinon]

« Mozart du pipeau ? »

L’actionnaire majoritaire du Racing attend désormais un coup de main des minoritaires qu’il ignore, voire méprise, depuis des mois. Grotesque, selon l’un d’eux, Dominique Pignatelli.

Jafar Hilali obligé d’espérer que Dominique Pignatelli lui tende la main : ainsi résumé, l’appel du pied du propriétaire londonien du RCS hier aux principaux actionnaires minoritaires de la holding EuroRacing et de la SASP (1), Robert Lohr, Egon Gindorf et Dominique Pignatelli, devient presque risible. L’insondable président attend des trois hommes qu’ils abandonnent une partie du compte courant dont ils disposent dans le club : un million sur 1,765 million. Un tel geste lui permettrait de faire la soudure sur le plan budgétaire pour 2010-2011, mais ne réglerait évidemment rien pour 2011-2012.

L’affaire prête d’autant plus à sourire que personne n’a oublié comment, après une interview sur France 3 Alsace le 15 mai 2010, D. Pignatelli avait élégamment été évincé du conseil d’administration par J. Hilali, via un SMS lapidaire : « Révoqué. »

Un an plus tard, le patron d’Intergraphic ne s’étonne même pas que Hilali vienne le relancer. Mais sa réponse est sans appel : « Je ne peux envisager d’abandonner tout ou partie de mon compte courant d’associé tant que Jafar Hilali sera à la tête du RCS, d’autant que c’est sa gestion calamiteuse, tant humaine que financière, qui nous a conduits à cette situation désespérée. Je ne citerai que deux-trois exemples. Il a bradé la plus-value Gameiro(2). S’il avait attendu quelques jours de plus, le Racing aurait aujourd’hui 1,5 million d’euros de plus dans ses caisses. Il a laissé partir libres plusieurs joueurs de valeur, tels que Gurtner et Ketkeophomphone, et je ne parle pas des jeunes du centre de formation qu’il n’a pas fait signer dans les délais et qui se sont retrouvés libres. »

L’actionnaire minoritaire alsacien enjoint donc Hilali à assumer seul ses responsabilités. Un juste retour des choses, selon lui. « Depuis 18 mois, les minoritaires n’ont jamais eu leur mot à dire sur la conduite des affaires du club. Jafar Hilali a appliqué le principe que celui qui paie décide. Donc, il doit assumer, comme il l’a toujours dit. Je rappelle qu’il m’a révoqué du conseil d’administration il y a un an maintenant par SMS… De plus, il m’a attaqué en justice pour injures et diffamation et il a été débouté. Dans le cadre d’un projet sportif sérieux et d’une nouvelle gouvernance positive et constructive pour le club, je saurai faire les efforts nécessaires. Mon compte courant est le fruit de vingt années de dur labeur. Contrairement à Hilali, je ne passe pas ma journée à acheter et revendre du virtuel. De toute façon, mon éventuel sacrifice ne servirait qu’à boucler l’exercice en cours dont le résultat désastreux lui est entièrement imputable. Il ne garantirait en rien la saison prochaine. À leur arrivée, les Londoniens ont prétendu qu’ils avaient d’autres méthodes. Que le Mozart de la finance, tel qu’il se décrit lui-même, montre de quoi il est capable. Ne prétend-il pas qu’il a fait fortune parce qu’il est génial(3)? Ou alors le Mozart de la finance ne serait-il pas plutôt un joueur de pipeau ? »

(1) La holding chapeaute la Société Anonyme Sportive Professionnelle.

(2) Le Racing, qui a vendu Kévin Gameiro à Lorient en 2008 pour 2,8 millions d’euros, disposait d’un intéressement de 30 % sur la plus-value à la revente de l’international. Pour assurer les besoins en trésorerie, Hilali l’a cédé au club morbihannais mi-mai contre 1 million. S’il avait attendu le transfert de Gameiro au PSG trois semaines plus tard, le RCS aurait empoché 2,5 millions.

(3) Déclaration de J. Hilali dans « France Football » du 21 juin.