DNA a écrit :Hagui ou la sage ambition
Il vient d'avoir 21 ans et, pourtant, sur le terrain, son mélange de calme et de détermination le fait ressembler à un vieux briscard des pelouses de L1. La bonne nouvelle, c'est qu'il est de retour après quatre mois sur le flanc.
Sur les feuilles de match, comme sur ses papiers d'identité, son nom s'écrit avec deux g. Mais lui n'en démord pas. « Je préfère qu'on l'écrive avec un seul g. En Tunisie et au Racing, sur mon maillot, c'est Hagui ». C'est dit. Avec le sourire, mais c'est dit.
Star dans son pays où son maillot se vend toujours très bien, il espère en devenir une en France, grâce à Strasbourg. « Non, non. Moi, je reste simple. C'est dans mon éducation. Je reste calme, presque sage. Quand les choses vont bien pour moi, je ne m'enflamme pas. Quand elles vont mal, je ne pense qu'à travailler plus. »
Face à Saint-Etienne samedi soir, pour sa première titularisation en Ligue 1 depuis le match de Nantes le 2 octobre, jour de sa blessure, il a été à la hauteur. « J'ai peut-être passé une bonne soirée, mais pas mon club, soupire Karim Hagui. Et l'essentiel, c'est que le Racing tourne bien. »
Un jeu juste
Et surtout il se dit embarrassé par sa saison. « Je suis passé par des périodes difficiles à cause de ma blessure au pied, reprend le jeune Tunisien. Le Racing n'a encore rien eu de moi alors qu'il a tout fait pour me faire venir. J'ai la sensation d'avoir une dette, de ne pas avoir répondu à la confiance qui m'a été donnée. Mon objectif c'est d'être bon jusqu'à la fin de la saison, de tout donner et de permettre au Racing de s'en sortir. »
On le pousserait un peu, il culpabiliserait. Oui, mais voilà , il y a eu samedi et Saint-Etienne. Pendant 90 minutes, il a montré l'étendue de ses talents. Des interventions justes, le sens de l'anticipation, un jeu physique, des relances (courtes ou longues) souvent judicieuses. Et puis, il y a eu ces tacles.
L'explication du tacle
Là , Karim Hagui sourit. « Le tacle, c'est le geste ultime. Un bon défenseur doit d'abord penser à rester debout pour ne pas se faire éliminer, raconte-t-il. Donc, ce geste doit être rare, précis même. C'est l'une des armes d'un défenseur, mais il doit être utilisé à coup sûr car tu le fais souvent en tant que dernier défenseur. Le bon tacle, c'est celui qui te permet de récupérer le ballon dans 100% des cas. Si c'est un geste que j'apprécie faire, j'aime aussi pouvoir m'en passer. »
Ce dont il ne peut se passer, c'est d'ambition. Et il avoue en avoir pour lui et pour le Racing. « Nous avons presque tout pour réussir. On rentre sur une pelouse pour bien défendre, mais aussi pour bien attaquer et bien jouer. Peu d'équipes ont ces envies-là en même temps. Physiquement et mentalement, nous sommes prêts, martèle Karim Hagui. Malheureusement, nous manquons de réalisme. Je reste persuadé que nous pouvons faire beaucoup, beaucoup mieux. »
Semaine décisive
Alors, il parle de cette semaine « qui peut être décisive si nous savons bien la négocier », parle du match de Clermont demain soir à la Meinau. « C'est une bonne équipe de L2 et c'est un match-piège. Mais nous avons toutes les cartes en main. De plus, nous jouons à domicile. Si nous savons rester attentifs et vigilants, ce que nous n'avons pas réussi à faire ces derniers temps, nous devrions passer. En fait, nous n'avons pas le droit de ne pas nous qualifier. »
Mercredi soir, très tard donc puisqu'il est définitif que l'incohérence est l'une des règles du calendrier français, Karim Hagui saura si la première partie de son contrat est rempli.
Des joueurs comme ca, j'aimerais en avoir 16 dans mon équipe
