l'alsace a écrit :
Cassard a prolongé le rêve
Le gardien strasbourgeois a longtemps tenu en échec le rouleau compresseur lyonnais. Pas étonnant que le club envisage de prolonger son contrat.
Rémy Vercoutre a-t-il repris l'avion du retour avec Lyon? Sans vouloir être cruel avec le gardien lyonnais prêté cette saison au Racing, l'actuelle doublure de Stéphane Cassard, qui est la première à admettre que son rival aligne les prestations de haut vol, a sans doute compris hier - en fait, il le savait déjà - que sauf blessure ou incident, il ne jouerait plus jusqu'en fin de saison, finale de la Coupe de la Ligue excepté. L'ancien et futur Lyonnais est trop intelligent pour ne pas savoir que le Racing ne lèvera pas, avant la fin mai, son option d'achat, d'un coquet montant de 1,2 million d'euros, sur celui que sa blessure fin août a relégué au rang de n°02 en Alsace. Car si le RCS a concédé hier soir son premier revers de l'ère Duguépéroux, après 13 matches d'invincibilité (toutes compétitions confondues), un homme lui a pourtant longtemps donné le droit d'espérer: Stéphane Cassard. Plus encore que contre Monaco, le gardien strasbourgeois a incarné la révolte de l'homme contre la machine. «Lyon est une machine de guerre», avait déclaré jeudi Jean-Christophe Devaux, le Lyonnais de naissance, formé à l'OL durant 18 ans. Quand il évolue au niveau qui a été le sien ce samedi, le triple champion de France est un «terminator» qui, tel un rouleau compresseur, revient à la charge sans faillir jusqu'à l'extermination de sa cible. Ce samedi, cette cible-là s'appelait Stéphane Cassard, chef de file de la rébellion alsacienne. Le portier strasbourgeois a retardé l'échéance au prix de parades sidérantes. On ne passera pas ici en revue ses exploits, largement commentés ci-dessus, sauf pour mettre en exergue sa double intervention devant Wiltord à la 16e, sur la volée à bout portant, puis la reprise dans la foulée de l'ancien «Gunner». Mais l'international a fini par avoir «la peau» du dernier rempart bas-rhinois, à la 59e, mettant fin, dans un «remake» du match aller, à son invincibilité de 364 minutes. Le 30 octobre, Lyon avait étouffé le Racing avec la même application et fini par trouver la faille à la 67e sur un but de Pierre-Alain Frau. Hier, pendant que son vis-à -vis international, Grégory Coupet, passait une soirée dépourvue de tout danger, Cassard n'a pas chômé. Et ce faisant, il a un peu plus convaincu encore ses dirigeants qu'ils tenaient là le digne successeur du grand Alexander Vencel. Ce n'est pas un hasard si le président-délégué Philippe Ginestet confirmait juste avant la rencontre la rumeur qui court depuis quelque temps du côté de la Meinau. «Nous envisageons de prolonger le contrat de Stéphane. Si nous n'avons pas encore vraiment avancé sur le sujet, c'est parce qu'il a encore une année (jusqu'en juin 2006) et qu'il n'y a pas urgence absolue.» A 32 ans (depuis le 11 novembre), le Franc-Comtois est au sommet de son art. Mais le collectif lyonnais l'est aussi et a fini par imposer sa loi. Mais au-delà de la performance de l'OL, le gardien bas-rhinois regrette la trop grande timidité de son équipe. «Je suis très déçu. J'ai le sentiment que nous n'avons pas vraiment joué ce match et je ne sais pas pourquoi. Nous avons joué avec la peur, nous ne nous sommes pas lâchés et nous sommes montrés trop respectueux des Lyonnais. Contre Monaco, nous avions aussi débuté timidement, mais nous avions vite repris le fil de la partie. Cette fois, nous en avons été incapables. Les Lyonnais sont très forts, tellement qu'à un moment donné, nous n'avons plus osé du tout. Vu de mon but, ils sont impressionnants, ils gèrent leur match. C'est la première fois que nous faisons un complexe.»