Quelques bons points: il fait des sacrifices, il a choisi le Racing pour l'équipe et non parce qu'il n'avait pas d'autre choix et... il a toujours aimé ce club !DNA a écrit :- Tout le monde attendait l'officialisation de votre contrat mardi, que s'est-il passé pour que tout bloque d'un coup ? - Au dernier moment, Alaves a voulu remettre en question l'échéancier du paiement de mes salaires (DNA d'hier), alors que nous avions un accord verbal. D'un seul coup, tout est devenu incertain. Nous avons beaucoup discuté mardi et ce matin (hier) et finalement, j'ai accepté leurs conditions. Une fois de plus, j'ai fait l'effort, mais le président n'était plus là en soirée. Il fallait attendre son retour ce matin.
- Avez-vous pensé que l'affaire pourrait ne pas se conclure ? - Oui, j'ai eu peur que ça ne se fasse pas. Mardi soir, quand je suis rentré à l'hôtel avec mon père et mon avocat, on entendait les mouches voler. Mais bon, tout s'est bien terminé. Je suis très heureux du dénouement. Cette signature est vraiment une délivrance pour moi et ma famille. Nous avions tous très envie de venir ici.
- Mais pourquoi Strasbourg ? Vous avez joué au PSG, au Celta Vigo, à Barcelone et vous étiez contacté par des équipes en Espagne et en Angleterre qui avaient plus de moyens et un autre standing. Qu'est-ce qui a fait la différence ? - J'ai toujours bien aimé ce club. Quand je jouais en France, j'ai toujours été séduit par le Racing, son côté passionné. C'est vraiment un club attrayant. Je sais qu'ici, si ça marche bien, le stade sera plein. Il y a un vrai public. Et puis, il ne faut pas se voiler la face, l'intérêt que les dirigeants du club m'ont témoigné m'a fait plaisir. Ils me voulaient vraiment. Et moi, ma priorité était de revenir en France après sept années en Espagne. Je le souhaitais pour la scolarité de mes enfants et notre stabilité. Le discours de Marc Keller et d'Antoine (Kombouaré) a été clair, honnête. J'ai senti des gens sains.
- De quand datent les premiers contacts ? - D'il y a un peu plus d'un mois. A l'époque, c'était juste amical. Personne, et même pas moi, ne pensait que ça pourrait se faire. Et tout a rapidement évolué. Alaves descendait en 2e division et voulait alléger sa masse salariale, il y a eu une ouverture.
- Justement, vous gagniez beaucoup d'argent en Espagne (on parle de 100 000€ par mois), comment le Racing a-t-il pu s'aligner ? - Il ne s'est pas aligné. L'argent n'est pas entré en ligne de compte. Pour venir ici, j'ai fait d'énormes sacrifices et je ne les aurais pas faits pour aller dans un autre club. Je sais où je viens et je n'y viens pas pour l'argent. Je viens pour vivre une nouvelle aventure avec une équipe en laquelle je crois. L'an dernier, sur ce que j'ai vu, il y avait déjà de la qualité. Et les recrues de cette saison sont un plus. Franchement, je suis très optimiste. Si je ne l'étais pas, je ne serais pas venu.
- A Strasbourg, il y a trois postes très exposés : celui d'entraîneur, celui d'avant-centre et celui de gardien. Depuis Vencel, personne ne s'est imposé ici, même pas Chilavert, ça ne vous met pas la pression ? - Non, pas plus que ça. Gardien est partout un poste à responsabilités. C'est un poste important où la moindre erreur se paye. Quel que soit le niveau et le club, c'est pareil. Cette attente à Strasbourg ne me gêne pas. A la limite, c'est peut-être plus motivant. Et puis ici, il n'y a pas une psychose du gardien de but comme à Barcelone. De toute façon, le gardien n'est rien tout seul. Il dépend de l'équipe et des résultats. Tout est lié au collectif et aux résultats.
- Pas trop de regrets quand vous parlez de Barcelone ? - Non, pourquoi ? Ça ne fait pas avancer, les regrets. Et puis, regretter quoi ? Signer à Barcelone était une occasion incroyable, il ne fallait pas la laisser passer. Je sortais de quatre années extraordinaires à Vigo et c'était une chance énorme. Non, non, vraiment aucun regret.
- Au Barça, vous aviez plutôt bien démarré, que s'est il passé pour que tout bascule ? - Je crois que je ne suis pas arrivé au bon moment et avec les bonnes personnes. J'étais la recrue de Van Gaal et de Nunez et quand je suis arrivé, ils n'étaient plus là . J'ai traîné ça comme un boulet. Même si je crois avoir fait un très bon début de saison, l'équipe ne tournait pas, les autorités du club n'arrivaient pas à canaliser les débordements et à la première occasion, Ferrer (l'entraîneur) ne m'a pas loupé. J'ai été un an et demi sans jouer, mais je ne me suis jamais arrêté de travailler.
- Vous êtes quelqu'un de très croyant, cela vous a-t-il aidé ? - Oui, beaucoup. Avoir la foi aide dans les moments difficiles, j'y ai trouvé du réconfort et des réponses. Mais ce n'est pas quelque chose dont on peut parler comme ça. Je suis catholique et croyant, ça n'a rien d'extraordinaire. Ça fait partie de ma vie.
- Après Barcelone, on vous attendait à Rennes qui proposait près de 3 M€ pour votre transfert et vous avez rebondi à Alaves, que s'est il passé ? - Le Barça est tout simplement revenu sur ses premiers engagements. Avec Rennes, c'était réglé puisque j'avais même passé la visite médicale. Ma priorité était déjà de revenir en France, je n'avais donc pas regardé les autres propositions, comme celle de Glasgow ou de clubs anglais. Alaves me voulait depuis deux ans et venait de perdre en finale de la coupe UEFA, c'était un club solide, avec des ambitions.
- Mais ça n'a pas fonctionné... - Non. Les recrues étaient très bonnes, mais l'amalgame ne s'est jamais fait. Nous nous sommes enlisés et ce n'était pas une équipe prête à se battre pour le maintien. Nous sommes descendus. A titre personnel je crois avoir fait une bonne saison puisque j'ai été élu meilleur joueur de l'équipe, mais je vous le disais tout à l'heure, un gardien n'est rien sans le collectif. A Alaves, il n'était pas au point. Nous avons tous plongés.
- Est-ce qu'en rentrant en France vous vous rapprochez de l'équipe de France ? - Je ne pense pas à ça une seconde. Je viens au Racing, pour jouer avec le Racing. Maintenant, la sélection, c'est vrai que c'est dans un coin de la tête. J'y ai goûté (contre le Cameroun en 2000) et cette année j'ai fait partie de toutes les présélections communiquées par Santini. J'étais aussi dans la pré-liste de la coupe des Confédérations. Ça fait plaisir. Ça montre que le sélectionneur me suit et attache de l'importance à mon travail. En France, il me verra davantage, c'est sûr, alors... Si ça arrive tant mieux, mais une sélection n'arrivera que si le Racing marche bien. Tout est lié.
Propos recueillis par Pascal Coquis
Je sais pas si c'est de l'intox mais, moi, ça me seduit !