L'Alsace a écrit :Vraiment impossible ?
Entre un Racing dernier et qui n'a plus marqué à la Meinau depuis 499 minutes et un OL indétrônable leader de L 1 malgré son revers contre Lille, le choc des extrêmes n'a jamais paru aussi déséquilibré.
« Lyon reste aussi sur une défaite. » Jacky Duguépéroux a trouvé hier la force de dédramatiser la rude tâche qui attend ses troupes ce soir (18 h 15) à la Meinau face au quadruple – et virtuel quintuple – champion de France, Lyon, pour la reprise en Ligue 1. Alors que le RCS cédait à domicile contre l'OM le 17 décembre (0-1), l'OL avait effectivement concédé la veille son premier revers 2005-2006 (1-3), contre Lille à Gerland (1), en 26 rencontres officielles. Mais les joueurs de Gérard Houllier n'en ont pas moins conservé leurs 12 points d'avance sur leurs premiers poursuivants. De quoi voir venir pour « ce rouleau compresseur, cette machine de guerre » que décrit Nicolas Puydebois, encore doublure de Grégory Coupet la saison passée. « Lyon n'a pas l'habitude d'enchaîner deux défaites », prévient le gardien bas-rhinois. A Strasbourg, le revers contre Marseille est, de l'aveu même de Duguépéroux, « encore dans les têtes. » Et l'entraîneur, qui espérait deux renforts, ne les a pas encore obtenus. Notamment dans un secteur offensif où, comme nombre de ses concurrents, le RCS « rame » pour dénicher la perle rare (voir par ailleurs). L'arrivée du stoppeur ivoirien du Raja Casablanca Edgard Loue Gnoleba, qui s'engagera pour quatre ans et demi, est néanmoins imminente. « La balle est dans les mains du consulat de France à Casa», précise le directeur général Marc Keller, « Si son visa arrive aujourd'hui, Gnoleba sera dès jeudi à Strasbourg pour passer la visite médicale et signer. Ce visa, nous l'avons en revanche déjà obtenu pour le latéral gauche égyptien d'Al-Ahly Ahmed Abou Moslim. Mais nous sommes suspendus à une condition : qu'il ne soit pas retenu pour la Coupe d'Afrique. Dans ce cas, il viendra aussitôt. C'est en très bonne voie. »
Lyon : 5 buts encaissés en 10 déplacements
Bref, les dirigeants s'agitent en coulisses. Mais pour que leurs démarches ne restent pas vaines, le Racing, dernier à 10 points du premier non-relégable, va devoir entretenir les rares raisons d'espérer dont « Dugué » dressait la liste hier encore : « Les 29 points pris l'an passé après la trêve hivernale; la réception de six équipes dans nos cordes (Metz, Ajaccio, Troyes, Le Mans, Nantes et Nancy) ; le fait que l'an dernier, Bordeaux et Toulouse, qui comptaient 27 et 28 points à la trêve, aient fini derrière nous ; et surtout, l'essentiel : la qualité de notre jeu que personne ne conteste et grâce à laquelle nous pouvons espérer nous en sortir. » « L'OL reste sur sa première défaite, mais il n'y a pas photo avec le Racing », tempère toutefois le coach, lucide, « C'est l'une des meilleures équipes européennes qui débarque avec sa grosse armada. Sur ce match (que devraient suivre 20 à 22000 personnes), nous allons passer de la Coupe de l'UEFA, où nous nous montrons brillants, à la Ligue des Champions. C'est un beau défi. » Un challenge pourtant d'autant plus délicat à relever que le Racing n'a toujours pas gagné à la Meinau (5 nuls, 5 défaites) et n'y a plus marqué depuis le 24 septembre contre Toulouse (2-4). Cinq matches et demi et 8 h 19 de stérilité auxquelles Pagis et les autres vont devoir mettre un terme face à la meilleure défense à l'extérieur (5 buts encaissés en 10 déplacements). Pas vraiment une sinécure…