L'Alsace a écrit :Sochaux fait la bonne affaire
Vainqueurs d'Ajaccio, les Sochaliens ont porté un gros coup au moral de leurs poursuivants. Reste à fournir un ultime effort pour assurer le maintien.
La douce euphorie d'une soirée où le ballon a tourné rond est venue se glisser dans les coeurs et les têtes sochaliennes. Pensez donc, un succès (3-1) sur Ajaccio et derrière, tous les poursuivants qui piquent la gamelle. Comment rêver meilleur scénario en cette 33e journée ? Bon c'est vrai, il y a ce cadeau agréable, appréciable, apprécié, représenté par les trois points, et l'emballage, moins joli, moins convaincant. Mais certains soirs, il est largement préférable de s'attarder sur l'effet apporté par un succès que de trop longtemps mégoter sur la façon dont il s'est construit. Là dessus Dominique Bijotat et sa troupe n'étaient pas dupes. On ne change pas un mental en un simple coup de baguette magique. Une équipe fragile, friable, en proie au doute et à l'inconstance ne se transforme pas, du jour au lendemain, en un formidable collectif sans faille, sans lacune et prêt à défier tous les intrus. Le FC Sochaux, samedi soir, a su tirer profit de toutes les opportunités offertes de bâtir son succès. Sur ces coups de pieds arrêtés, toujours aussi décisifs décidément, et qui lui permirent de débloquer une situation qui ne lui était pas si favorable que cela dans le jeu. « Je n'ai pas une formation expérimentée pour jouer ces matches au couteau. On a été tétanisé, a relevé Dominique Bijotat. Cette soirée était importante surtout par rapport à nous. Il fallait casser la spirale des défaites. » Et surtout porter un coup fatal à Ajaccio et, indirectement à ses adversaires que sont Metz, Strasbourg et Troyes. Les Sochaliens ne sont pas partis en vacances après ce succès. Il reste du pain sur la planche avec six rencontres encore au programme. Si ce onze doubiste a la faculté de surtout « réagir plutôt que d'agir » dixit Lionel Potillon, il va lui falloir consentir encore quelques efforts pour solder définitivement le compte de ses opposants. « On se doit d'être ambitieux contre des équipes de notre valeur » a expliqué Dominique Bijotat. C'est vrai que, désormais, après son déplacement à Rennes, dimanche prochain, la troupe doubiste va affronter ceux qui voulaient lui faire peur et mettre sa vie en Ligue 1 en danger.
Les cinq stations du calvaire
Les optimistes alsaciens qui pensaient qu'un Sochaux pas très gaillard pouvait être concerné par le maintien en sont pour leurs frais. En plombant sans doute définitivement Ajaccio samedi soir à Bonal, les Doubistes comptent désormais 9 points d'avance sur le premier relégable, Strasbourg, et ont un match de plus à disputer (à domicile contre Bordeaux à une date à fixer). La lutte pour le maintien se circonscrira donc bien à une lutte au couteau à quatre dont il est bien difficile de prévoir l'épilogue, tant les quatre mousquetaires du bas de tableau s'ingénient à démentir les pronostics. Ainsi Metz est-il capable d'aller gagner à Ajaccio entre deux défaites à domicile contre Rennes et Lens, même si les joueurs de Joël Muller méritaient beaucoup mieux face aux Rennais et aux Lensois que deux échecs sur la plus petite des marges. Ainsi Strasbourg a-t-il jusqu'à aujourd'hui signé plus de succès hors de ses bases (3) qu'à la Meinau (2). Ces derniers temps, seul Troyes fait preuve d'une réelle constance dans la médiocrité. Terrassés samedi après-midi au Stade de l'Aube par un Olympique lyonnais plus réaliste que brillant (1-0), les partenaires de Gharib Amzine n'ont plus gagné depuis douze matches (4 nuls, 8 défaites). Ils n'ont, dans cette période noire, engrangé que 4 points sur 42 possibles. Une misère qui ne les empêche pas pour l'instant de garder la main. Avant-hier, dans cette 33e journée pour du beurre ou presque, les quatre derniers ont perdu. Un coup pour rien alors qu'il ne reste plus que cinq étapes avant la ligne d'arrivée de la saison, le 13 mai au soir. « Nous savions que ce serait difficile à Nice, entre autres parce que les Niçois sont très dangereux sur coups de pied arrêtés », regrettait Yacine Abdessadki avant-hier à la sortie du stade du Ray. « Mais nous n'étions pas dans le coup sur le plan de l'état d'esprit. Dans notre malheur, avec les revers de nos trois concurrents, nous sommes toujours en sursis. Et nous avons même une chance de sortir la zone de relégation samedi prochain en recevant Nantes pendant que Troyes ira à Metz. Nous devons vite oublier cet échec à Nice. Nous n'avions plus l'habitude de jouer comme ça (sous-entendu : aussi mal). » Hier matin, après un retour tardif dans la nuit de la Côte d'Azur, le réveil a été pénible au décrassage. Au repos aujourd'hui, les Bleus ont une semaine pour effacer les stigmates de cette nouvelle désillusion. Car ils vont devoir s'atteler à une fin de saison très compliquée : alors qu'ils se déplaceront trois fois sur les cinq dernières journées, leurs rivaux recevront à trois reprises. Après son expédition en Lorraine, Troyes jouera ainsi trois fois sur quatre au Stade de l'Aube (face à Ajaccio, Toulouse et Nice) quand le RCS, lui, aura droit à trois déplacements lors des quatre dernières journées. « Le chemin est long et la pente est raide », disait un ancien Premier ministre. Pour le Racing, le chemin de croix, qui n'empruntera plus que cinq stations avant le 13 mai, est de plus en plus court. Mais la pente est toujours aussi raide sur la route du calvaire que vivent les Alsaciens en cette triste saison 2005-2006.