DNA a écrit :« On ne sait rien »
Dominique Pignatelli et Thierry Wendling, présents en tant qu'actionnaires minoritaires à l'AG d'hier, sont plus qu'inquiets après l'arrivée d'un nouveau président. Et dénoncent une nouvelle fois le flou qui règne à la tête du club.
« On est chez les fous, comme d'habitude », lance Thierry Wendling, l'un des actionnaires minoritaires de la holding EuroRacing, hier vers midi, à la sortie des bureaux de la Meinau. « On a perdu 2 h de notre temps », renchérit Dominique Pignatelli, à ses côtés.
« Jamais entendu parler de lui »
Présents lors de l'AG d'EuroRacing en tant qu'actionnaires minoritaires, les deux Alsaciens ont reçu la nouvelle de la nomination d'Hervé Seck (lire ci-dessus) comme on recevrait une gifle. « J'ai été très surpris de voir sa candidature. On attendait plutôt Raphaël Vérone. Hervé Seck, on n'a jamais entendu parler de lui », expose Dominique Pignatelli. Mais Varone, après avoir été incapable de montrer un papier justifiant qu'il était bien mandaté par l'actionnaire majoritaire, « n'a pas dit plus de dix mots », soupire Thierry Wendling. Reste donc Hervé Seck. « Il s'est présenté en nous disant qu'il était journaliste, qu'il avait 33 ans, mais pour le reste, on ne sait rien », ajoute Pignatelli. Pourtant, les actionnaires minoritaires en avaient, des questions. Et non des moindres, tant le Racing semble actuellement flotter « dans le brouillard », comme l'a répété Pignatelli à de nombreuses reprises. « Normalement, un nouveau président présente son projet. Président d'EuroRacing, c'est un poste-clé. Mais là, la réponse de Seck a été "Je n'ai pas besoin de vous donner des détails". L'échange s'est arrêté là », poursuit encore Pignatelli. « Nous n'avons eu aucune réponse, tout est flou et évasif, enchaîne Thierry Wendling, pourtant il y a quelques questions urgentes ». Et notamment, celle des moyens qui vont être injectés dans le club par la nouvelle direction. « Comme pour l'arrivée de Dayan, Fontenla et Isenegger ont pris Seck, qui est avant tout un bon communicant, pour lancer "l'opération endormissement", ironise encore Dominique Pignatelli. Mais l'argent, Fontenla ne l'a pas mis. Pour l'instant, on ne sait même pas qui sont les réels actionnaires de FC Football Club Limited. Quand on a posé la question à Seck, il a répondu "On a donné les papiers à la DNCG, mais vous n'avez pas besoin de le savoir" ». Les mêmes réponses évasives ont été données en ce qui concerne les ventes éventuelles de joueurs et autres projets sportifs. Du coup, les deux actionnaires craignent le pire.
Pas rassurant
« Dayan parle de restructurer, ça veut dire ce que ça veut dire. Je crains des coupes franches, que ce soit du côté des salariés du club ou du centre de formation », maugrée Thierry Wendling qui souligne aussi qu'Hervé Seck était « plus pressé d'en finir avec nous que de nous donner des réponses ». « Or, il aurait au moins pu nous rassurer », poursuit Pignatelli. Et accessoirement, rassurer les supporteurs et l'environnement local dans son ensemble. Il n'en est rien. Bien au contraire, l'inquiétude est encore montée d'un cran tant la nomination de Seck semble sortir, tel le lapin, du chapeau d'un magicien. « On était juste là pour signer et c'est tout », soupire Pignatelli, qui a même tenté un ultime baroud d'honneur en présentant... sa propre candidature à la présidence, même s'il ne représentait que 30% de l'actionnariat d'EuroRacing. « Me désigner, même symboliquement, aurait été un geste fort d'ouverture », conclut Pignatelli. Malgré le soutien verbal de Philippe Ginestet - qui passait officiellement la main - cette tentative a échoué. Ce matin, c'est bel et bien Hervé Seck qui est président de la holding EuroRacing.
Barbara Schuster