[09/10] Le Fil Rouge

[Stan]

Ouai.. mais les paroles on connait au Racing.. Maintenant place aux actes !

[urotsukidogi]

Que de temps et d'énergie perdue, il n'empêche, ce projet de reprise a été et est toujours affreusement mal mené.

[Keating]

Un instant de quiétude

L'heure est à la détente, du côté de la Meinau. Après deux mois d'agitation frénétique à la tête du club, le calme semble gagner du terrain depuis que les Alsaciens ont obtenu l'accord du propriétaire pour devenir majoritaires. D'ici au 17 février, date de la convocation d'une nouvelle assemblée générale, le projet devra être solidement ficelé.

A la sortie de l'assemblée générale, hier à la Meinau sur les coups de 19 heures, les visages sont apaisés, les propos courtois et posés. On est loin de l'inquiétude, voire de la colère, perceptibles le 4 décembre dernier, quand Philippe Ginestet avait revendu toutes ses parts à des financiers inconnus.

Les quelque vingt membres de la SASP Racing sont soulagés. Une heure durant, à l'invitation du PDG Julien Fournier, ils ont pris connaissance des dernières évolutions du dossier, de la bouche de Henri Ancel. Depuis mercredi, le spécialiste en levée de fonds initialement mandaté par Roland Ries campe le rôle d'homme providentiel.
C'est lui qui est parvenu à faire entendre raison aux associés de Carousel Finance et à son président, Jafar Hilali. Ceux qui représentent les intérêts d'Alain Fontenla - ou inversement, on ne sait plus vraiment -, ont accepté de céder la majorité de la SASP, à hauteur de 51%, au pool de repreneurs locaux contre 810 000 euros, soit le prix d'achat.
« C'est une sacrée avancée, nous en étions très loin voilà deux mois », lâche Léonard Specht, l'éphémère président au coeur de l'été. Les membres historiques, comme René Maechler ou Me Nicolas Wiltberger, acquiescent.

En marge du groupe, les deux derniers arrivés se font des plus discrets. Hervé Seck, chargé de communication et proche de Fontenla, ainsi que Christophe Cornélie, homme de Carousel Finance, n'ont rien de particulier à dire. Le premier pas vers la porte de sortie est peut-être franchi.
« Je ne le pense pas, dit Dominique Pignatelli, ex-associé de Ginestet. Ils souhaitent rester actionnaires minoritaires. Même si je ne connais pas leurs intentions, je ne pense pas qu'ils s'en aillent dans l'immédiat. »
A ce sujet, les avis sont partagés. « En restant dans la SASP à hauteur de 49%, ils donnent l'impression de ne pas vouloir prendre de risques, en espérant peut-être que l'amélioration rapide des résultats sportifs leur permette d'en tirer profit », indique Christian Deleau.
Pour l'heure, tous les protagonistes s'entourent en tout cas de la plus grande prudence, un énième retournement de situation n'étant pas à exclure. « L'objectif, c'est de pouvoir évoluer dans la sérénité, précise Henri Ancel. Je rappelle que nous avons juste conclu un accord de principe. Tant qu'un papier ne sera pas signé, il faut parler au conditionnel. »
Toujours est-il qu'Ancel a réuni dans l'après-midi les actionnaires minoritaires - Specht, rejoint par Lohr, Gindorf et Pignatelli - pour plancher sur la construction juridique du plan de rachat. « Les discussions ont été très constructives, assure Pignatelli. Sans l'intervention de Henri Ancel, nous n'en serions d'ailleurs pas là. Mais aujourd'hui, il est encore bien trop tôt pour savoir qui va être impliqué et qui va payer. »
Dans un délai de deux semaines, le pool local devra toutefois s'entendre pour verser les 810 000 euros aux propriétaires. « J'ai eu la confirmation de cet engagement, ajoute Ancel. Il faudra aussi réfléchir au remboursement des 3 millions qu'ils ont bloqués sur le compte courant, puis aller au-delà, parce qu'il faudra bien faire fonctionner le club. »

Ginestet a fait l'unanimité contre lui

Les Alsaciens ont désormais jusqu'au 17 février pour éluder toutes ces questions. Une fois que tout le monde sera sur la même longueur d'onde, il s'agira de revenir à un système de collégialité, en désignant les membres du conseil de surveillance et du directoire - soit le pôle opérationnel constitué de 3 à 5 personnes - appelés à remplacer le mode de fonctionnement complexe qui profitait à Philippe Ginestet. Hier soir, l'ancien président est en tout cas parvenu à faire l'unanimité contre lui. Tant les associés de Carousel Finance que les "locaux" ont des griefs à lui adresser. Absent des débats, il n'a pas pu se justifier.

Les Alsaciens sont donc partant pour reprendre, mais ne savent toujours pas exactement qui paiera quoi ....

Un travail de longue haleine

L’assemblée générale de la SASP (1) a permis hier soir d’informer les actionnaires sur le processus de vente du RCS. Après la refonte des différentes strates capitalistiques au sein de cette seule SASP, le tandem Alain Fontenla-Carousel Finance gardera 49 % des parts, cédant la majorité (51 %) aux Alsaciens.

L’accord de principe intervenu avant-hier à Paris entre les propriétaires du Racing, Alain Fontenla et Carousel Finance, et les repreneurs alsaciens était un début, pas une fin en soi. Les actionnaires de la SASP ont pu s’en rendre compte hier soir à la Meinau en assemblée générale. Le médiateur nommé par la Ville de Strasbourg, Henri Ancel, leur y a expliqué le mécanisme complexe de l’accord de principe – pas encore formalisé - qu’il avait arraché la veille au forceps. Les trois strates capitalistiques du club (Racing Investissements, qui possède 70 % d’EuroRacing, elle-même propriétaire de la SASP) seront refondues au sein de cette seule SASP. « Il ne restera que deux entités », décrit Ancel. « Un groupe Carousel Finance-Fontenla qui détiendra 49 % et un groupe Alsace qui en réuni ra 51. L’objectif est de signer la semaine prochaine au plus tard. Mais restons prudents. Pour l’instant, l’accord n’est que verbal. » Hier après-midi, H. Ancel a réuni les trois actionnaires minoritaires principaux, Egon Gindorf (président de 2003 à 2005), Dominique Pignatelli et Robert Lohr, chez ce dernier à Hangenbieten. Sur la teneur des échanges, le spécialiste en levée de fonds a respecté la confidentialité que les quatre hommes s’étaient imposée.

Gindorf et Lohr au secours du club

Egon Gindorf a cependant accepté de la trahir quelque peu pour commenter nos informations. Selon nos sources, l’industriel allemand et son homologue bas-rhinois avanceront les 810 000 euros nécessaires au rachat de 51% de « RI » à Fontenla. « Je ne vous dirai pas dans quelles proportions nous participerons », élude un chouia Gindorf. « Mais ce que je sais, c’est que j’étais en train de couler une retraite paisible à Monaco et que je n’aurais jamais cru investir davantage que je ne l’ai déjà fait. Mais le Racing est en danger et ma passion a pris le dessus. » Même Dominique Pignatelli, qui, comme Lohr, avait déclaré ne pas vouloir remettre la main à la poche, ne l’exclut plus « sous conditions et de façon raisonnable. Certains actionnaires minoritaires vont racheter les parts. Dans un 2 e temps, d’autres investisseurs alsaciens les rejoindront.» Ceux-là participeront au remboursement, sous deux mois, des 3 millions que Fontenla et Carousel Finance viennent d’injecter sur le compte courant du RCS. Et même si Christian Deleau, vice-président de l’ère Roland Weller (1994-1997) regrette que Christophe Cornelie (représentant de Carousel et directeur général délégué) n’ait « répondu à aucune question », H. Ancel préfère souligner « la confiance réciproque » qui anime vendeurs et acheteurs. « MM. Fontenla et Hilali ont compris qu’ils ne pouvaient pas aller seuls contre un environnement hostile. Nous allons les traiter comme on doit traiter tout actionnaire minoritaire : avec respect et en leur accordant des postes au directoire et au conseil de surveillance, puisque l’actuel conseil d’administration est appelé à disparaître. » Cette modification des statuts et la révocation du CA interviendront lors de la prochaine AG, convoquée le mercredi 17 février à 18 h.

Fournier revient en jeu

En attendant, Julien Fournier, le toujours PDG réapparu hier à la Meinau, retrouve ses prérogatives. La mission de Ralph Isenegger, conseiller sportif de Fontenla, s’arrête ainsi d’elle-même. Le « restructurateur » Luc Dayan, chargé notamment de démanteler le millefeuille capitalistique, n’aura, lui, plus aucun rôle opérationnel à la Meinau. Ce qui ne surprendra personne après les échanges médiatiques musclés entre Fournier et lui début janvier. Pour l’heure, le président se refuse à évoquer son avenir au-delà du 17 février. « Dire que je vais rester ensuite serait franchement aller très vite en besogne. Dans ma tête, j’avais tourné la page. Au Racing, j’ai appris à vivre au jour le jour. Les choses ont l’air de se mettre en place. On m’a demandé de garder le cap quelques jours encore. J’assumerai donc pleinement mes responsabilités, y compris sur la fin du mercato d’hiver. Je constate que les gens se parlent. C’est une avancée. » Ce discours ressemble à s’y méprendre celui que tenait fin décembre un certain Pascal Janin. Le coach, dont la tête et la moustache ont été coupées à plusieurs reprises, est toujours là…

[FM17]

tant que rien n est signé....

[supppourtjs]

Ginestet a fait l'unanimité contre lui;

Est bien il était temps

[télésupporteur]

que ceux qui ont critiqué ginestet commencent d'abord
à en mettre autant de leurs poches

[Stan]

Il peut mettre tant qu'il veut mais si c'est pour placer des tanches à tous les postes clef du club, recruter des chèvres et flinguer le centre de formation on va pas lui dire merci quand même.

[silex57]

Ouais mais reste que les investisseurs alsaciens bénéficient d'une clémence que les autres n'ont pas eu, espérons qu'ils ne provoquent pas une déception à la hauteur des espoirs ....

[supppourtjs]

que ceux qui ont critiqué ginestet commencent d'abord
à en mettre autant de leurs poches

ok ginesetsupp

[argueti]

En pensant à Nantes

Sur le terrain, le Racing a entamé hier sa préparation pour la venue de Nantes, lundi prochain (20 h 30). En coulisses, Alsaciens et Londoniens négocient désormais dans le calme. Hier, le propriétaire Alain Fontenla était même de passage à Strasbourg. Les relations vont-elles se normaliser entre les deux parties ?

FONTENLA. - Longtemps invisible à Strasbourg, Alain Fontenla n'arrête plus de venir dans la capitale alsacienne. Après avoir assisté dans les tribunes à la victoire des Bleus contre Ajaccio (2-0) voilà dix jours, écharpe du club autour du cou, le propriétaire était de retour à la Meinau lundi soir. Hier, il a assisté comme « observateur » au conseil d'administration convoquée par Julien Fournier. Lundi, il devrait assister à la rencontre contre Nantes. A force, le Londonien va finir par prendre un pied-à-terre à Strasbourg...

La mission de Ralph Isenegger est terminée

CONSEIL D'ADMINISTRATION. - Julien Fournier a tenu à expliquer aux administrés du Racing, hier soir, ce qu'il avait déjà relaté dans nos colonnes la semaine dernière (lire notre édition du 3 février), concernant la rocambolesque histoire du mercato hivernal. Le PDG a mis en exergue le rôle central de l'avocat genevois Ralph Isenegger dans ce dossier, un homme dont Alain Fontenla ne veut visiblement plus entendre parler. « Sa mission au Racing est terminée », assure le propriétaire. A l'issue du CA, les administrés étaient plutôt agréablement surpris de l'attitude des Londoniens. « L'actionnaire majoritaire a fait preuve de plus de transparence en une réunion que son prédécesseur (Ginestet, ndlr) en quatre ans, assure Dominique Pignatelli. J'ai l'impression qui si son équipe venait à rester aux affaires, elle aurait la volonté de remettre de l'ordre dans la maison. »

AUDIT. - Après avoir obtenu le feu vert de Jafar Hilali, président de Carousel Finance et associé d'Alain Fontenla, Henri Ancel a noué contact, hier, avec les commissaires aux comptes du Racing afin de mener un audit "allégé" avant l'assemblée générale du 17 février. « L'idée, c'est d'obtenir les informations rapidement sur la situation financière du club et des trois couches capitalistiques (Racing Investissement, EuroRacing et SASP Racing) qui le composent, dit le porteur du projet de repris alsacien. On veut se baser sur l'état des comptes intermédiaire, arrêté au 31 décembre 2009, et sur tout ce qui a été entrepris entre-temps. »

REPRISES. - Trois retours ont été enregistrés hier matin, lors de la première séance de la semaine. Jérémy Abadie, en délicatesse avec une cheville, a participé au footing dans les bois. Stéphane Pichot, non concerné par les deux dernières rencontres en raison d'une douleur à la cuisse, a retouché le ballon. Quant à Romain Gasmi, malade en fin de semaine dernière, il est à nouveau opérationnel.

INFIRMERIE. - Les absents longue durée poursuivent leur convalescence. Magaye Gueye (entorse ligamentaire) est encore en rééducation à Saint-Raphaël. Il quittera le Var en fin de semaine, alors qu'Yassine Bezzaz empruntera le chemin inverse. L'international algérien, opéré des ligaments croisés voilà dix jours, en termine cette semaine avec sa première phase de rééducation au centre Clémenceau. Quant à Boubacar Kébé, à nouveau en souffrance avec ses tendons rotuliens, il est à l'arrêt « pour plusieurs semaines », aux dires de Pascal Janin.

HUIS CLOS. - Depuis l'humiliation subie vendredi dernier à la Beaujoire contre Brest (1-4), Nantes est entré de plain-pied dans la crise. Si Jean-Marc Furlan était bien à la reprise de l'entraînement, hier matin, rien ne dit que l'ex-coach strasbourgeois fera de vieux os en Loire-Atlantique. En fait, son sort semble directement lié à l'issue du match de lundi prochain, à la Meinau. Signe d'une tension exacerbée, le huis clos a été décrété à la Jonelière toute la semaine. Les Canaris vivent désormais reclus du monde, seuls avec leurs ennuis.

Quand Jean-Jacques Pierre tacle Furlan

AMBIANCE. - Depuis l'arrivée de Furlan à Nantes, le 4 décembre dernier au relais de Gernot Rohr, le défenseur Jean-Jacques Pierre vit des jours pénibles, loin du terrain. Hier, le défenseur s'est ouvert à nos confrères locaux. Extraits : « Aujourd'hui, on est 38 pros, sans les joueurs qui sont partis en prêt. On amène des joueurs moins bons que ceux qui sont déjà là. Qu'est-ce qu'on veut nous faire croire ? En arrivant, le coach nous a dit qu'il allait nous apprendre à jouer au football. A l'époque, on était à trois points du troisième, aujourd'hui, on est à trois points de la descente. Donc j'attends d'apprendre à jouer au football. » Ambiance, ambiance...

Séb.K.