François Keller le disait jeudi : « Amin Tighazoui a été le meilleur joueur de CFA 2 la saison passée. » Le Ludovicien, qui devance ici le latéral gauche du RCS Vincent Guignery, s’est montré hier à la hauteur du compliment. Auteur de l’égalisation, il a été le joueur le plus en vue du derby. Photo Topimage/Karim Chergui
Des quatre rivaux alsaciens du Racing, le club haut-rhinois est le seul à ne pas être reparti bredouille de la Meinau. Hier, les joueurs de Cédric Decker sont allés y chercher un nul mérité (1-1) et auraient même pu, avec un peu plus de réalisme, réaliser une opération plus juteuse encore.
David Ledy n’y va pas par quatre chemins. Il est 21 h hier et l’Aspachois, un brin désappointé, a laissé la langue de bois aux vestiaires. « J’ai trouvé les Ludoviciens meilleurs que nous. Ils jouaient mieux au foot, à une touche de balle, ce que nous n’avons jamais su faire. Nous n’étions pas bons. » À ses côtés, le président Frédéric Sitterlé admet lui aussi que le nul 1-1 face aux Haut-Rhinois « ramène à la réalité. »
La réalité ? Ce matin, l’équipe de François Keller pointe au 4 e rang du CFA 2, à sept longueurs du leader Vesoul - mais avec un match en moins - qu’elle ira défier samedi. Sur son rectangle vert de la Meinau, elle aurait aimé poser un carré d’as face à ses quatre rivaux alsaciens. Mais alors qu’elle avait successivement envoyé au tapis l’ASIM (4-1), Steinseltz (2-0) et Schiltigheim (2-1), elle n’a cette fois pas remporté la mise face à une séduisante équipe de Saint-Louis (1-1), décidément convaincante hors de ses bases (3 victoires, 1 nul, 1 défaite).
Pourtant, comme le souligne F. Keller, elle avait « fait le plus dur » en ouvrant le score à la 37 e sur son seul tir cadré de la 1 re période, une frappe de Modeste déviée par un pied ludovicien hors de portée de Rodolphe Roche. « J’avais dit à mes joueurs que le match se jouerait sur des détails et nous nous sommes fait surprendre sur un détail que nous avions prévu », regrette Cédric Decker.
Agacé par ce coup du sort alors que le Racing s’était montré inoffensif jusque-là, le technicien haut-rhinois jugea utile de secouer un peu ses joueurs à la pause. « Je devrais le faire plus souvent », sourit-il, à la fois ravi et étonné de leur sursaut d’orgueil ensuite. « J’ai été agréablement surpris par leur capacité de réaction et la qualité du jeu qu’ils ont proposée. »
Malgré une bonne frappe de Ledy au-dessus (71 e) et un tir de Coulibaly repoussé par Roche (78 e), Saint-Louis se montra effectivement incisif, inspiré et dangereux. Sur un centre d’Amin Tighazoui, Nicolas Perez, qui venait d’entrer en jeu, rata malencontreusement un but tout fait ou presque. Seul aux 6 m, il n’ajusta pas son coup de tête (67 e). Mais pour les Haut-Rhinois, ce n’était que partie remise.
Car à la 79 e, Tighazoui, que François Keller considère comme « le meilleur joueur de CFA 2 la saison dernière » et qui fut incontestablement celui du derby d’hier, offrit aux siens une égalisation pas volée. Alerté dans l’axe profond par Morad Bouzaamouche, il devança d’une astucieuse pichenette du gauche la sortie de Kéhi. Quelques instants plus tard, il frôla même le doublé, mais sa reprise du bout des orteils manqua de puissance. « Nous étions venus sur la pointe des pieds chez l’un des favoris », fait observer son coach, « Mais là, les gars ont passé un cap mental pour aller chercher l’égalisation. »
Ledy : « Se remettre en question »
Assurément, le FC Saint-Louis/Neuweg est reparti de la Meinau avec des certitudes supplémentaires. Par le jeu des vases communicants, le Racing se retrouve, lui, sinon dans le doute, du moins face à quelque interrogation. François Keller s’efforce de n’en rien laisser paraître : « Le plus rageant, c’est d’avoir ouvert le score dans un match où nous n’étions pas bien et de se faire rejoindre. Le contenu n’était pas très bon et en l’emportant, nous aurions pris quatre super points contre le cours du jeu. Là, ce sont deux points logiques au vu de l’opposition. Saint-Louis a été récompensé de ses efforts. Nous n’avons pas joué comme le Barça. Mais nous ne sommes pas le Barça et nous ne nous prenons pas pour le Barça. La saison est encore longue et je ne suis pas inquiet. »
Plus enclin à la déception, David Ledy confie à la fois son agacement et une certaine perplexité. « Ce n’est pas avec des matches comme ça qu’on va monter. Tout le monde va devoir se remettre en question. » À tout le moins s’en poser…
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Après Strasbourg - Schiltigheim j'étais un peu rassuré sur ce point, mais là ... Rien en première période et rien en seconde.
L'égalisation est complètement logique et en plus on s'est mis à râler sur le terrain après ça ! Grosse déception de ce côté-là. Après les 45 premières minutes où au moins on était un peu au taquet, il s'imposait de faire le forcing davantage le forcing, comme contre Schilik, vu que l'ouverture du score était quand même assez chanceuse. Et finalement, on a sombré ...
