bin oui a suivreDNA a écrit :Le Racing interpelle
Le Racing fait l’objet d’une interpellation au conseil municipal, cet après-midi. Il a beau être au cinquième niveau de la hiérarchie nationale, le club strasbourgeois ne s’empêche pas de s’offrir une petite crise, comme il en a si souvent l’habitude.
Il va y avoir du sport, au sens propre comme au sens figuré. Aujourd’hui, les habitués du Conseil municipal ne vont certainement pas troquer la cravate et les mocassins pour un short et des crampons dernier cri. Mais ce qui est sûr, c’est que les politiques vont s’intéresser à l’inclinaison des greens, aux rebonds de la balle jaune et à la trajectoire du ballon rond.
« De la situation juridique et financière du Racing Club de Strasbourg »
Trente-cinq points sont au programme du conseil municipal de ce lundi. Sept feront l’objet d’interpellation, c’est-à-dire qu’ils ont été déposés par l’opposition. Quatre tournent autour du sport, deux concernent la construction d’un golf à Hautepierre, un autre les Internationaux de Tennis. Mais c’est sans doute le 34 e point à l’ordre du jour qui pourrait faire exploser le serveur du site strasbourg.eu où sont retransmis les débats du conseil municipal. L’opposition a décidé de questionner la majorité à propos de « la situation juridique et financière du Racing Club de Strasbourg ».
C’est que le club meinauvien coûte une certaine somme à la collectivité (750 000 euros pour la saison rien que pour la Ville et la CUS). C’est que le scénario envisagé l’été dernier d’un investisseur assurant l’essentiel du budget ne se déroule pas sans anicroche. C’est que les principaux dirigeants du club, Frédéric Sitterlé, à l’origine de la Société Anonyme Sportive Professionnelle (SASP), et Patrick Spielmann, qui préside l’association, ne filent plus vraiment le parfait amour.
Pour pouvoir répondre aux interrogations somme toute légitimes qui devraient animer les travées de l’hémicycle strasbourgeois, Roland Ries, le maire, et Frédéric Sitterlé ont rendez-vous. Celui-ci est programmé en fin de matinée. « Le maire a souhaité le rencontrer face aux événements des derniers jours, indique-t-on du côté de la municipalité. Il faut dire que Frédéric Sitterlé était également désireux de rencontrer le maire. »
Le jeune homme d’affaires sera sans doute prié de présenter des garanties quant à son engagement dans le capital du club. Il devrait voir retoquer ses projets concernant une convention de marque lucrative, ce qu’il envisageait dès hier dans ces colonnes, tout comme les énormes pénalités prévues en cas de rupture du lien entre l’association et la SASP (de l’ordre de 10 millions d’euros en Ligue 1, de deux en National).
« Frédéric Sitterlé est extrêmement habile dans la gestion de son image, constate un proche du dossier. Aujourd’hui, il fait l’objet d’attaque de diverses origines. Mais il ne faut pas oublier non plus qu’il y a six mois, il avait le soutien de la mairie, de la Région, du conseil général, de la Ligue d’Alsace de Football et qu’il a convaincu le juge en charge de la liquidation ainsi que la Fédération Française de Football (ndlr : qui a accepté d’inscrire le Racing en CFA2). » On pourra ajouter qu’à la faveur d’une remise de maillot à Nicolas Sarkozy, c’est comme si le jeune homme d’affaires avait même séduit le Président de la République.
Un observateur avisé du feuilleton ne manque d’ailleurs pas de déceler des ressemblances entre le pensionnaire de l’Élysée et Frédéric Sitterlé : « Il tient un double langage et se comporte parfois comme un bulldozer ».
En interne, les méthodes ont aussi du mal à passer. Il y a de la friture sur la ligne avec le sportif. L’éviction du psychologue, en charge des gamins du centre de formation, intervenue officiellement ce week-end, ne devrait pas la faire disparaître. « C’est un homme d’affaires averti, constatait en début d’année Alain Fontanel, en première ligne demain dans les rangs de la majorité pour avoir la haute main sur le dossier depuis 18 mois. Il n’a pas réussi à sécuriser les dispositifs pour continuer à contrôler ses éventuels investissements. »
Rendez-vous annulé auprès de Jeunesse et Sport
Et cela fait l’objet d’intenses tractations, autour des fameuses conventions imposées par la loi. Pour l’heure, en la matière, on est loin du compte. On n’est peut-être pas loin d’une impasse. Le rendez-vous pris par Frédéric Sitterlé et Patrick Spielmann auprès de Jeunesse et Sport pour faire le point sur la reconstruction en cours du Racing a été annulé. Après les volées de bois vert échangées ces derniers jours et auxquelles ce dernier n’a pas voulu ajouter un nouveau fagot, ce n’est pas franchement une surprise. À suivre
Frédéric Sitterlé
- Kaniber
- Président@Directoire

- Messages : 24200
- Enregistré le : 8 févr. 2012 14:18
- Localisation : Dorlisheim
Re: Frédéric Sitterlé
- argueti
- Sélectionneur@InfosRacing

- Messages : 37462
- Enregistré le : 16 mai 2003 23:27
- Localisation : Strasbourg
- Contact :
Re: Frédéric Sitterlé
L'Alsace a écrit :Sur la place publique
Frédéric Sitterlé, dont l’attitude fait débat à Strasbourg, doit rencontrer ce matin le maire Roland Ries, en lever de rideau d’un conseil municipal qui s’annonce bouillant cet après-midi sur le dossier RCS. Il va devoir étayer par des éléments concrets les graves accusations qu’il porte contre l’association amateur.
Depuis 48 heures, Frédéric Sitterlé n’a de cesse de développer la thèse d’un complot ourdi contre lui par ce qu’il appelle en privé « la cinquième colonne. » Cette entité abstraite jamais identifiée, mais qu’on incrimine de tous les maux à chaque soubresaut au club, alors même que ce dernier a pourtant été rincé par la liquidation judiciaire du 22 août. « Réduire à néant la cinquième colonne », telle est d’ailleurs l’expression favorite de celui qu’on n’ose plus appeler le patron du Racing depuis que « L’Alsace » a révélé qu’il n’a encore rien injecté dans le RCS, contrairement à ce qu’il a toujours affirmé.
Aujourd’hui, alors qu’il tente de conclure des conventions avec l’association amateur dont tous les acteurs du monde économique et politique strasbourgeois ont bien compris qu’elles servaient d’abord les intérêts de sa holding « Blodelsheim Media Venture » (voir ci-contre), l’homme d’affaires haut-rhinois plaide toujours la bonne foi : « Ma priorité : préserver le club, travailler à la reconstruction. Ces attaques sont tellement acharnées et orchestrées que tout le monde comprend pourquoi et d’où elles viennent. Elles ont commencé à pleuvoir quand j’ai eu la lumineuse idée de toucher à de vieilles mauvaises habitudes au club. J’expliquerai tout cela le moment venu […]. Tout déballer maintenant serait un carnage assuré pour le Racing. Ce serait plus simple pour moi dans l’immédiat, mais ce serait un cataclysme pour le club. D’abord préserver les joueurs, François, assurer la montée. Ensuite terminer le ménage et expliquer. »
Des primes de discorde
Préserver les joueurs ? La phrase a fait sourire dans un vestiaire où Frédéric Sitterlé, qui évoque désormais des « malversations » au sein de l’association RCS, mettant ainsi en cause ses dirigeants (actuels et passés), mais aussi les commissaires aux comptes, n’a pas mis les pieds durant plus d’un mois en décembre-janvier. La faute à un litige sur les primes de victoires détaillé par plusieurs Racingmen il y a quelque temps (1). « Nos représentants sont allés négocier, comme dans tous les clubs, avant le match contre Steinseltz le 8 octobre. Nous souhaitions mettre en place des primes de série, comme il est coutume de le faire (Ndlr : la prime augmente à chaque succès lors d’une série victorieuse). Le président (Frédéric Sitterlé, président de l’association à l’époque) nous a répondu qu’il venait de racheter le club, n’avait aucune visibilité financière et ne pouvait pas nous l’accorder, ce que nous avons compris. Mais alors que nous ne lui demandions plus rien, il a ajouté : « Ne vous inquiétez pas : jusqu’à Noël, je ferai du coup par coup et nous nous reverrons en janvier. » Résultat : le coup par coup jusqu’à Noël s’est limité à zéro. »
C’est dans ce contexte tendu qu’après le large succès sur Saint-Dié le 17 décembre à la Meinau (5-0), les joueurs attendront en vain une visite « présidentielle » au vestiaire. Ils n’auront droit ni à ses félicitations, ni à ses souhaits de bonnes vacances. La pilule passe mal. Mais pas autant de celle qu’ils vont devoir avaler le 8 janvier. Au soir de l’élimination aux tirs au but à Drancy en 32 es de Coupe de France, ils découvrent sur le chemin du retour ce commentaire de F. Sitterlé sur Facebook : « Est-ce qu’on a le droit de laisser échapper comme cela un match qu’on mène 2-0 ? »
Dans le bus où les Bleus ruminent une déception avivée par le sentiment d’avoir tout donné, la grogne monte d’autant plus que le « boss » ne leur a pas fait ce reproche de vive voix. Le lendemain, mandaté par ses coéquipiers, l’un d’eux l’appelle pour s’élever contre le procédé, mais aussi remettre sur la table le dossier des primes. Une initiative perçue par l’homme d’affaires de Blodelsheim comme un acte de défiance.
« Le vestiaire n’a parlé que de ça »
Après l’entraînement, le téléphone de François Keller sonne. L’entraîneur est convoqué sur le champ à Paris et instamment prié de sauter dans le premier train pour un aller-retour express, entrecoupé d’un recadrage. Sitterlé lui reprochera de ne pas tenir ses troupes. Jamais le coach n’acceptera de commenter une affaire qui fera vite le tour du vestiaire, du club et même de la ville. Pourtant, l’osmose entre le technicien et son équipe ne fait aucun doute pour qui fréquente assidûment la Meinau. Quelques jours après la brutale convocation de son entraîneur, l’un des joueurs osera ce commentaire : « Le président a de la chance d’avoir un groupe et un staff très soudés. »
Depuis, la bombe à retardement que constituait l’épineuse question des primes a été désamorcée. Frédéric Sitterlé avait annoncé aux joueurs qu’il recevrait leurs représentants. Mais le jour J, il n’a pas assisté, à la grande surprise de ces derniers, à une entrevue à laquelle il avait délégué le trésorier de l’association, Gérard Lehr, dont la plupart des Bleus ignore tout. L’issue favorable trouvée quelques jours plus tard est d’ailleurs loin d’avoir effacé les stigmates d’un épisode auquel a succédé un autre : le déjeuner de Sitterlé avec l’ex-propriétaire du club Jafar Hilali le 7 février à Londres. « Tout le vestiaire n’a parlé que de ça », témoigne l’un de ses membres, « ceux qui ont vécu l’époque londonienne ne sont pas les moins choqués. »
Aujourd’hui pointe ainsi une crainte que certains supporters, proches du groupe, redoutent eux aussi : la propagation aux vestiaires de l’ambiance délétère des coulisses. Alors que le Racing mène le bal dans le groupe C de CFA 2, ce n’est pas le moins inquiétant.
A votre marque !
La demande du lectorat était récurrente, mais « L’Alsace », en possession du document depuis plusieurs semaines, n’avait pas jugé utile de le publier. Aujourd’hui, cet élément d’information apparaît incontournable alors que l’avenir du Racing se joue en partie ce lundi et que les attaques fusent contre l’association support RCS présidée par Patrick Spielmann depuis que ce dernier a déclaré dans ces colonnes le 14 janvier que la convention de gestion et le contrat de marque étaient « inacceptables » et constituent « un réel danger. »
Nos lecteurs trouveront ainsi sur notre site http://www.lalsace.fr l’intégralité du contrat de marque censé être signé ces jours-ci entre la holding de Frédéric Sitterlé, « Blodelsheim Media Venture », propriétaire de ladite marque depuis son acquisition l’été dernier pour 150000 euros, et l’association. L’article 10, le plus intéressant, confirme ce que nous écrivions dès le 13 janvier : l’association devra, à partir de 2012-2013 (dès le lancement de la Société Anonyme Sportive Professionnelle en fait) et jusqu’au terme du contrat (2017), s’acquitter auprès de BMV d’une redevance annuelle indexée sur le niveau de l’équipe première : de 150000 euros HT en CFA 2 à 1,5 million HT en Ligue 1.
Rappelons que la convention de gestion qui doit lier la SASP à l’association fait par ailleurs obligation à la première de restituer à la deuxième les montants versés à BMV. Frédéric Sitterlé qualifie ce montage « d’opération blanche » pour lui tant qu’il alimentera lui-même la SASP. Mais qu’adviendra-t-il s’il passe la main avant l’échéance de cinq ans, lui qui, après seulement trois mois de présence à la tête du RCS, a déjà annoncé vouloir en ouvrir le capital ? Il avait pourtant déclaré ne pas vouloir lancer cette opération avant l’accession de l’équipe une à un niveau qu’il avait lui-même appelé « National Plus ». La location de la marque reviendra toujours à la holding dont il est l’unique actionnaire.
A la lecture du document publié sur notre site, chacun pourra se faire son idée.LIEN
(1) Tous les événements décrits ci-dessus sont connus depuis plusieurs semaines de « L’Alsace » qui avait choisi de ne pas y faire référence, précisément pour ne pas perturber la marche en avant d’un groupe sportif irréprochable.
Stéphane Godin
L'histoire est en marche ...
- argueti
- Sélectionneur@InfosRacing

- Messages : 37462
- Enregistré le : 16 mai 2003 23:27
- Localisation : Strasbourg
- Contact :
Re: Frédéric Sitterlé
Tiens tiens, je me demandais ce matin : depuis août dernier, qui n'avons nous plus entendu depuis la chute du RCS ?argueti a écrit :Va t-on enfin, depuis des années, connaitre qui sont les vieux démons et les gens qui tirent les ficelles ou mettent des bâtons dans les roues ?
Et puis j'ai pensé à quelque chose qui commence par actionnaires et qui finit par minoritaires ...
L'histoire est en marche ...
- Its_me
- Sélectionneur@InfosRacing

- Messages : 20241
- Enregistré le : 11 févr. 2003 20:07
- Localisation : Strasbourg
Re: Frédéric Sitterlé
Ce document est intéressant ! Et les conditions financières confirment ce que l'association disait à propos des redevances en fonction du championnat dans lequel joue l'équipe première.
"Il n'est pas concevable que Strasbourg, capitale européenne, n'accueille pas l'Euro-2016" (Roland Ries, Jacques Bigot, juillet 2009)
- argueti
- Sélectionneur@InfosRacing

- Messages : 37462
- Enregistré le : 16 mai 2003 23:27
- Localisation : Strasbourg
- Contact :
Re: Frédéric Sitterlé
Mais il n'y a pas l'air d'y avoir tout dans ce doc ...
L'histoire est en marche ...
- Its_me
- Sélectionneur@InfosRacing

- Messages : 20241
- Enregistré le : 11 févr. 2003 20:07
- Localisation : Strasbourg
Re: Frédéric Sitterlé
Je pense que le document est complet car il ne concerne que l'association et BMV.
Par contre il y aura un deuxième document qui sera entre la future SASP et l'association. Document qui dira que la SASP devra payer XX euros à l'association en fonction du championnat dans lequel joue l'équipe première.
Au final, Sitterlé a raison quand il dit que ce sera une "opération blanche" pour l'association.
Mais il y a deux choses qu'il oublie de dire :
- La première c'est que pendant que c'est "opération blanche" pour l'association, c'est "opération jackpot" pour BMV (donc Sitterlé), surtout quand il ne sera plus à la SASP.
- La seconde c'est que tant que l'association n'a rien signé avec la SASP, bah rien ne dit qu'elle percevra XX euros de la SASP chaque saison.
Par contre il y aura un deuxième document qui sera entre la future SASP et l'association. Document qui dira que la SASP devra payer XX euros à l'association en fonction du championnat dans lequel joue l'équipe première.
Au final, Sitterlé a raison quand il dit que ce sera une "opération blanche" pour l'association.
Mais il y a deux choses qu'il oublie de dire :
- La première c'est que pendant que c'est "opération blanche" pour l'association, c'est "opération jackpot" pour BMV (donc Sitterlé), surtout quand il ne sera plus à la SASP.
- La seconde c'est que tant que l'association n'a rien signé avec la SASP, bah rien ne dit qu'elle percevra XX euros de la SASP chaque saison.
"Il n'est pas concevable que Strasbourg, capitale européenne, n'accueille pas l'Euro-2016" (Roland Ries, Jacques Bigot, juillet 2009)
- argueti
- Sélectionneur@InfosRacing

- Messages : 37462
- Enregistré le : 16 mai 2003 23:27
- Localisation : Strasbourg
- Contact :
- argueti
- Sélectionneur@InfosRacing

- Messages : 37462
- Enregistré le : 16 mai 2003 23:27
- Localisation : Strasbourg
- Contact :
Re: Frédéric Sitterlé
DNA a écrit :Touché par la grâce ?
Entendu par le maire, Roland Ries, dès le matin, Frédéric Sitterlé a confirmé son engagement promis lors de la liquidation du Racing, abandonné l’idée de faire payer l’usage de la marque et esquissé des pistes pour régler les questions que pose le fonctionnement du club. L’idée de solutions définitives a marqué le conseil municipal d’hier où le Racing a fait débat.
On se sert la main bons copains ou on se fait l’accolade pour exprimer l’idée d’une paix des braves ? Après quelques jours agités notamment par l’interpellation programmée par l’opposition au sujet du Racing, la situation a repris un tour plus normal, hier, autour du club. Les élus, qui ont largement contribué à la reconstruction en cours à la faveur de subventions publiques, et les dirigeants du Racing se sont rencontrés le matin. Il s’agissait d’éclaircir des points d’achoppement, qui tendaient à polluer l’atmosphère du côté de la Meinau où se déroulent des matches de cinquième division, faut-il le rappeler. Les conclusions des réunions programmées tout au long de la matinée ont été rendues publiques, le soir, dans les dernières minutes du conseil municipal.
« Tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes »
Après le tennis, après le golf, après l’athlétisme, il y a effectivement eu du foot comme annoncé. Le coup d’envoi de la séquence a correspondu au “prime time” des habituels grands matches. Alain Fontanel s’est efforcé de dresser un paysage plutôt pacifié, sans sombrer dans l’univers des Bisounours. « Tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes, en convenait l’adjoint en charge des finances, mis en cause. Mais on en a profité pour mettre les problèmes sur la table. » Certains d’entre eux devraient s’apparenter à de vieux souvenirs assez vite.
« À la faveur d’une réunion franche et directe, avec Frédéric Sitterlé (ndlr : qui s’était engagé à investir dans le club dès l’été dernier mais qui ne l’a pas encore fait concrètement), Patrick Spielmann (le président de l’association) et Gérard Lehr (le trésorier), il y a eu des engagements fermes, notamment de la part de Frédéric Sitterlé, a poursuivi Alain Fontanel. Il s’est engagé à réintégrer la marque Racing à la Société Anonyme Sportive Professionnelle (SASP). Il y a aussi un engagement pour aboutir à la rédaction d’une convention équilibrée, le fait qu’il accepte la primauté de la responsabilité de l’investisseur et enfin une audition devant les élus communautaires. »
« Aboutir rapidement à une convention entre l’association et la SASP »
Les termes de l’accord ont des allures barbares. Mais la concrétisation des conclusions permet d’envisager un fonctionnement définitivement cohérent du club. Le conseil municipal a été l’occasion de rappeler certaines réalités subtiles : le foot de haut niveau est aussi une affaire de business, son organisation s’appuie sur une base associative et une professionnalisation privée. Dans sa chute en enfer, le Racing s’est trouvé plutôt dépourvu quand, l’été dernier, la liquidation est intervenue. Les collectivités locales ont accepté d’apporter une contribution conditionnée au relais appuyé d’un investisseur. Frédéric Sitterlé, jeune chef d’entreprise, veut être celui-là. Ses méthodes ont fait naître le débat. Il a promis un apport de cinq millions sur quatre ans. Il refuse de donner son argent sans aucun droit de regard. Il a élaboré des moutures qui ont inspiré des cris d’orfraie. Propriétaire de la marque à travers une holding, “Blodelsheim Media Venture”, il a pu envisager d’en faire payer l’usage à l’association.
La convention de marque est désormais abandonnée. « L’association aura une utilisation libre de la marque, mais mon projet était de mettre l’association au cœur du club, avec un pouvoir décisionnaire et même financier, a précisé Frédéric Sitterlé hier, avant même le conseil municipal. On a pu croire à d’autres choses, mais en présentant un aspect partiel du projet, dont des premières versions datant de novembre circulent, alors que la gratuité était déjà acquise en décembre. Mais passons. Désormais, je souhaite que l’on puisse aboutir rapidement à une convention entre l’association et la SASP. Nous avons déjà eu une réunion de travail de deux heures à Jeunesse et Sport avec Patrick Spielmann. je souhaite continuer de négocier avec lui car je considère qu’il est intègre. » Cela suppose que d’autres le seraient moins dans l’entourage du club. Frédéric Sitterlé laisse entendre que des sujets de fâcherie pourraient apparaître, à terme. Une audition devant les élus de la CUS pourrait être une occasion de s’expliquer.
En attendant, moult problèmes se seraient envolés à la seule faveur d’échanges. Robert Grossmann se montrait surpris : «Frédéric Sitterlé aurait-il été touché par la grâce ?». En fait, le maire et son équipe ont sans doute haussé un tantinet le ton. Les 750 000 euros versés par la Ville et la CUS supposaient un investissement financier de sa part. Il doit intervenir sous peine de voir les subventions municipales se réduire ou être étalées dans le temps.
«Sinon, il y aura une modulation de la subvention»
« Nous envisagions une participation de moins de 20 % au budget, explique Alain Fontanel. Il a été abaissé avec des efforts de gestion. Mais on est à 28 % et il n’est pas concevable que nous nous substituions ainsi à un investisseur privé. L’engagement de l’investisseur doit être réel. Sinon, il y aura une modulation de la subvention. » L’heure doit être à une clarification après l’obscurité des intentions des uns, la noirceur des rapports entre les autres et les perspectives qui ne s’annoncent pas glorieuses avant un long tunnel. « Nous voulons un club qui progresse mais nous sommes également attentifs à l’argent public, a conclu Roland Ries. On est en quelque sorte dans le cadre d’un partenariat public-privé mais le niveau d’engagement du public doit rester dans certaines limites. » L’ombre de Mulhouse et du fiasco FCM ont pu apparaître dans les débats. « La remontée est indispensable, a rappelé Alain Fontanel. Car sans remontée, il n’y aura pas d’investisseurs et sans investisseur, il n’y aura pas de remontée. »
Pour l’heure, au mieux, le Racing affrontera le FCM la saison prochaine. Après être remonté.
L’opposition reste aussi vigilante
Portée par Jean-Emmanuel Robert, élu de l’opposition, l’interpellation concernant la situation du Racing a presque fait l’unanimité, hier soir. À gauche comme à droite, on se montre tout aussi vigilant.
Dans les rangs de la majorité municipale, Alain Fontanel porte l’épineux dossier Racing a à bout de bras depuis maintenant deux ans et le “célèbre” appel du Tire-Bouchon. L’adjoint aux finances a trouvé en Jean-Emmanuel Robert son pendant dans le groupe d’opposition. Hier, l’élu de droite a interpellé en toute fin de réunion le conseil municipal concernant la « situation juridique et financière du Racing », exposant avec force détails toutes les inquiétudes que cristallise le repreneur du club, Frédéric Sitterlé.
Robert Grossmann craint que Frédéric Sitterlé n’ait « fait main basse sur le club avec l’argent du contribuable »
L’exposé, non moins dense et technique, de Fontanel en réponse aux questions de Robert n’a pas suffi à lever tous les doutes dans cette partie-là de l’hémicycle. « Si je vous comprends bien, monsieur Fontanel, vous nous dites ce soir (hier) que tout va bien alors que rien n’allait quelques heures plus tôt, avant la rencontre entre le maire et Frédéric Sitterlé, s’amuse Robert Grossmann. Globalement, je ne vous fais que moyennement confiance. » La capacité financière du repreneur haut-rhinois et l’utilisation de l’argent public pour alimenter le Racing laissent les élus perplexes. « Sportivement, la situation est saine mais ce qui se trame en coulisses est inquiétant, poursuit l’ex-président de la CUS. À l’époque, M. Sitterlé avait annoncé qu’il allait investir 2,3 millions d’euros dès la première année, et même 5 millions dans les trois ou quatre ans. Ce discours ne pouvait que nous convaincre. Or il s’avère qu’il n’a pas mis un seul centime dans le club depuis son arrivée. Il y a de quoi se poser des questions. »
Robert Grossmann craint que l’unique sauveur du Racing à l’été dernier n’ait « fait main basse sur le club avec l’argent du contribuable ». Et de filer la métaphore d’un trader sans scrupule ni conscience : « Comme en bourse, on fait en sorte que l’action dégringole. Quand elle ne vaut plus rien, on la rachète avec le soutien des finances publiques puis on attend qu’elle remonte pour réaliser une jolie plus-value. J’espère me tromper et pouvoir dire que M. Sitterlé est un philanthrope, un ami des sports et un amoureux du Racing. Dans le cas contraire, il ne faudrait plus que la collectivité dépense un centime pour le club. »
Roland Ries « Une interpellation qui arrive à son œuvre »
Au-delà du sens de la rhétorique de Robert Grossmann et des joutes verbales entre élus, les interrogations de Jean-Emmanuel Robert ont en tout cas fait consensus dans l’hémicycle. « Cette interpellation arrive à son œuvre et la négociation va prendre un autre tour », dit ainsi le maire Roland Ries. Comme le souhaitait l’opposition, Frédéric Sitterlé va en quelque sorte être placé sous tutelle, ou tout au moins sommé de réaffirmer par écrit ses engagements. Le Haut-Rhinois devra aussi renoncer à vouloir monnayer la marque Racing et sera invité à s’exprimer en audition devant les conseillers. Finalement, tout le monde, à droite, à gauche et au centre, a quitté hier soir le centre administratif de la Place de l’Étoile avec la même volonté. Celle de « rester vigilant ».
François NAMUR
L'histoire est en marche ...
- argueti
- Sélectionneur@InfosRacing

- Messages : 37462
- Enregistré le : 16 mai 2003 23:27
- Localisation : Strasbourg
- Contact :
Re: Frédéric Sitterlé
L'Alsace a écrit :Sitterlé fait marche arrière
Sous la pression d’une municipalité unie comme jamais, le nouvel homme fort du club strasbourgeois Frédéric Sitterlé a accepté de réintégrer la marque RCS dans la SASP. Il renonce au contrat de licence censé être signé par l’association amateur au profit de sa holding Blodelsheim Media Venture et va vite devoir fournir à la Ville des garanties bancaires sur son futur investissement.
« Le contrat de licence de marque a bien existé. Ça n’a pas été un mirage. Mais le maire a exprimé le cadre de ce qui était acceptable et de ce qui ne l’était pas. Frédéric Sitterlé a bien compris le message et proposé de retirer cette convention de marque. C’est une avancée. Mais ça ne suffit pas à dire que tout est rose et qu’on est dans le meilleur des mondes. »
Alain Fontanel, l’adjoint aux finances de la Ville de Strasbourg, ne s’était pas encore exprimé sur la situation plus que tendue au Racing depuis fin décembre. En conseil municipal hier en début de soirée, l’élu est sorti de sa réserve, poussé à le faire par l’interpellation du conseiller d’opposition Jean-Emmanuel Robert, publiée dans son intégralité sur notre site vendredi. L’épilogue d’une longue journée débutée dans la matinée par une entrevue « cordiale et ferme » entre Roland Ries et Frédéric Sitterlé, devant une demi-douzaine de témoins (dont Alain Fontanel, l’adjoint aux sports Serge Oehler, le président de l’association Patrick Spielmann et son trésorier Gérard Lehr). Une façon à peine déguisée de dire qu’elle a sans doute été un brin musclée.
Lors de la séance de ce lundi, Frédéric Sitterlé a réussi un fait rarissime à la salle des conseils : unir la majorité et l’opposition, souvent peu enclines à se faire des cadeaux, pour servir une même cause, le Racing et la préservation de ses intérêts. Alain Fontanel et Roland Ries n’ont d’ailleurs pas manqué de remercier J.-E. Robert pour son interpellation, le maire allant même jusqu’à avouer que leurs analyses « n’étaient pas si éloignées », son adjoint aux finances lui faisant écho en évoquant « des positions proches et convergentes. »
Quelles étaient-elles ? Sur ce sujet, l’ancien maire délégué Robert Grossmann, aujourd’hui dans l’opposition, s’est montré plus qu’offensif : « Nous avons validé en octobre les subventions d’aide à la reconstruction du RCS (Ndlr : 650 000 euros pour la Ville et la CUS auxquels s’ajoutent 100 000 euros d’achat de prestations) parce que vous (Alain Fontanel) nous avez assuré que l’investisseur allait injecter 2,3 millions d’euros. Or, que découvre-t-on quelques mois plus tard ? Qu’il n’a pas mis un kopeck, ni un centime d’euro. Et qu’il porte maintenant de lourdes accusations en invoquant certaines malversations à l’association. Je l’ai rencontré deux fois et lui ai demandé qui il visait par ces accusations. Il m’a dit qu’il ne pouvait rien dire. Mais il n’en a pas moins jeté la suspicion sur certaines personnes. Aujourd’hui (hier) , le journal « L’Alsace » a publié la convention de marque qui garantissait à M. Sitterlé et sa holding une rente. C’est noir sur blanc. Ce n’est pas la presse qui l’a inventée. »
L’ironie de Robert Grossmann
A. Fontanel a d’ailleurs confirmé être en sa possession depuis plusieurs semaines (1). Il a surtout informé le conseil municipal que Frédéric Sitterlé l’avait abandonnée. En fait, de la réunion de la matinée sont ressortis quatre éléments principaux, détaillés par l’adjoint aux finances : « 1. La réintégration attendue de la marque dans la SASP (Société anonyme sportive professionnelle) . 2. La rédaction d’une convention de gestion équilibrée entre la SASP et l’association sous le contrôle du ministère de la Jeunesse et des Sports et d’un conseil juridique indépendant(2). 3. La réaffirmation de la primauté de la responsabilité financière du privé dans le financement du club, avec un étalement de nos contributions et la nécessaire sécurisation des mises de fonds de Frédéric Sitterlé avec des engagements écrits de part et d’autre. 4. La prochaine audition de Frédéric Sitterlé en commission Ville et/ou CUS. »
L’élu a donc clairement indiqué que les subventions de la Ville pourraient être revues à la baisse si les engagements de Sitterlé l’étaient aussi, de manière à ce que la participation de la Ville et la CUS n’excède pas 20 % du budget du club.
En prenant connaissance de ces informations datées du matin, Robert Grossmann n’a pu s’empêcher de manier l’ironie, se félicitant que « M. Sitterlé redevienne le philanthrope, l’ami des sports et l’amoureux du Racing que nous sommes aussi. Quand il y a une coalition d’authentiques amoureux du Racing, M. Sitterlé fait sans doute marche arrière. Nous venons à l’instant seulement de sortir d’une très sale période. Jusqu’à aujourd’hui, nous avions des éléments qui nous permettaient de penser qu’on avait fait main basse sur le Racing avec l’argent des contribuables. »
Fermez le ban. Du moins pour l’instant. Car il reste maintenant à s’atteler à la rédaction de la convention de gestion liant la future SASP et l’association amateur « pour trouver un équilibre intelligent et respectueux du rôle de chacun » (Fontanel). Dans les prochains jours, Frédéric Sitterlé devra apporter à la Ville des garanties bancaires authentifiant sa surface financière et sa capacité à répondre aux besoins d’argent du club. Pour prouver qu’il est bien l’hôte de marque qu’il prétend être depuis son arrivée aux manettes du RCS.
(1) Hier, Frédéric Sitterlé a déclaré sur France 3 Alsace que ce document n’était qu’une ébauche. Trois moutures ont été discutées, la dernière il y a quelques jours seulement. Dans les trois figuraient les montants de la location de la marque parus sur notre site ce lundi.
(2) Alain Fontanel avait déjà émis cette idée lors du conseil d’administration de l’association le lundi 6 février. Mais Frédéric Sitterlé s’y était opposé.
Stéphane Godin
L'histoire est en marche ...
-
Franco
- Pupille@Amateur

- Messages : 14
- Enregistré le : 19 janv. 2012 9:45
Re: Frédéric Sitterlé
Dis donc il s'en passe des choses ces derniers jours !
On commence à avoir différentes versions, et des explications de Sitterlé (sur quelques points seulement, d'autres méritent encore d'être éclaircis)... et finalement on ne sait plus qui croire !
Cela n'empêche qu'aujourd'hui nous attendons toujours ce financement qui n'arrive pas... J'ai lu "RCS : Racing Club de Sitterlé" a plusieurs reprises, et il faut tout faire pour que cela n'arrive pas ! Les subventions ne doivent profiter qu'au club, et non a Sitterlé !
On commence à avoir différentes versions, et des explications de Sitterlé (sur quelques points seulement, d'autres méritent encore d'être éclaircis)... et finalement on ne sait plus qui croire !
Cela n'empêche qu'aujourd'hui nous attendons toujours ce financement qui n'arrive pas... J'ai lu "RCS : Racing Club de Sitterlé" a plusieurs reprises, et il faut tout faire pour que cela n'arrive pas ! Les subventions ne doivent profiter qu'au club, et non a Sitterlé !

Les inscriptions au forum sont rouvertes