DNA a écrit :La preuve par Troyes ? 
La victoire à  St.-Etienne a remis en selle l'équipe strasbourgeoise dans la course au maintien. En s'inspirant de ce match référence, le Racing a désormais au moins trois bonnes raisons d'y croire. Etat des lieux. 
Il va donc falloir maîtriser ses nerfs dans cette folle course au maintien où Metz (23 points, moins 28 ), Ajaccio (24, -22), Strasbourg (26, -14) et Troyes (29, -13) se tiennent dans un mouchoir à  l'amorce des sept dernières journées.
 Sachant aussi qu'un désastreux goal-average pénalisera Lorrains et Corses au moment du décompte final. Et qu'à  ce titre on peut donc considérer que l'ESTAC et le Racing possèdent un bonus d'un point supplémentaire sur leurs deux rivaux.
« On disait souvent que cette équipe jouait bien, mais ne prenait pas de points »
 Dans cette partie de poker menteur à  quatre, il serait aussi tentant d'inviter Sochaux à  la table de jeu. Sa marge de sécurité (4 points d'avance sur Troyes, 7 sur le Racing et un goal-average de moins 12) n'a rien d'abyssale et le double aller-retour reçu samedi à  Bonal par le leader lyonnais chauffe encore les joues et glace le moral. Mais les Doubistes comptent un match en retard à  domicile contre Bordeaux et en cas de victoire (et sans doute même de nul) ils feront un grand pas vers le maintien.
 C'est donc bel et bien l'équipe troyenne que le Racing doit avoir dans le viseur. Et si le commando strasbourgeois affiche les mêmes qualités déployées dimanche soir en terre forézienne, la cible peut être atteinte. La preuve par trois ?
1. CAPACITE DE REACTION. - « On va jouer notre finale de Coupe d'Europe à  Geoffroy-Guichard », promettait Jacky Duguépéroux après l'élimination jeudi face à  Bâle. Bingo ! Sans parler de ce joli pied de nez à  la légende verte qui l'avant-veille du match fêtait les 30 ans jour pour jour du collector ASSE-Kiev (3-0). Le destin est parfois coquin.
 D'Elie Baup (« Strasbourg n'a rien lâché ») à  Vincent Hognon (« Ils étaient prêts à  aller au combat, pas nous ») en passant par Zoumana Camara (« On disait souvent que cette équipe jouait bien, mais ne prenait pas de points. Cette fois, elle a fait les deux »), tout le camp stéphanois a vanté les vertus morales du Racing.
 C'est vrai qu'après la double désillusion mancelle et bâloise, il fallait être sévèrement burné si l'on osait paraphraser le Guignol de Tapie pour venir éteindre le Chaudron et ses 26 000 irréductibles Stéphanois. Quand bien même le géant vert de dimanche n'était pas dans son assiette, notamment au cours d'une seconde mi-temps indigeste et indigente. « On a senti en effet que St.-Etienne n'était pas en confiance et on a su en profiter. Ce ne fut pas toujours le cas durant cette saison. Voilà  un bon point à  retenir », analyse justement Pontus Farnerud.
« Nous avons bien su négocier les temps forts et les temps faibles »
2. PRESSION ET CONCURRENCE. - Guillaume Lacour, absent pour un mois, a rejoint une infirmerie déjà  bien fréquentée (on ne peut s'empêcher de pester contre le Troyen Kouassi, tant le culot et le jeu en profondeur de Kevin Gameiro faisaient du bien au Racing), mais qui va désemplir au fils des jours et des semaines. Jean-Christophe Devaux, Karim Haggui, Gnoleba Loué, Ulrich Le Pen et même Sidi Keita vont tour à  tour effectuer leur rentrée.
 Jacky Duguépéroux aura ainsi l'occasion de maintenir la pression, de miser sur la concurrence et d'élargir sa palette de choix tactiques. « A St.-Etienne, on savait qu'en restant bien organisés, on concéderait un minimum d'occasions, rappelle Cédric Kanté. On s'attendait à  souffrir davantage et c'est l'inverse qui s'est produit. Cela signifie que nous avons bien su négocier les temps forts et les temps faibles. Il faut désormais s'en inspirer à  domicile. »
Dans cette Meinau que l'on espère à  fond derrière son équipe
3. LA GESTION DU CALENDRIER. - Deux déplacements consécutifs à  Marseille et à  Auxerre pour finir, ça calme ! Surtout que ces deux-là  sont encore en course pour l'Europe, voire pour le strapontin de la Ligue des Champions.
 Mais d'où il (re)vient, le Racing doit faire abstraction de ces paramètres et continuer de croire en son étoile peut-être pas si noire que cela (malgré tous les rendez-vous manqués à  la Meinau et toute cette liste de blessés aussi longue qu'un ticket de caisse d'hypermarché un vendredi soir).
 Car rêver encore de maintien avec ce maigre pécule de 26 points relève presque du miracle. Si c'est pas un signe, ça ! Il reste donc 7 finales de Coupe d'Europe à  gagner, à  gérer. A commencer par celle de samedi face à  Lille. « L'ennui avec cette équipe, c'est que tu as souvent l'impression d'avoir la maîtrise du jeu et qu'à  l'arrivée c'est toi qui perds ». Réflexion autobiographique signée Elie Baup battu trois fois cette saison par le LOSC en championnat et en Coupe de la Ligue.
 Au Racing de prendre le match par le bon bout dans cette Meinau que l'on espère à  fond derrière son équipe. Et que l'on aimerait plus inhospitalière. Car si Strasbourg échoue dans sa course poursuite et plonge en L2, ce sera la faute d'un parcours à  domicile .
 Il est donc grand temps d'inverser la tendance...
L'Alsace a écrit :Racing : envers et contre tout 
Quand on le dit mort et enterré, le RCS, tel le Phoenix, finit toujours par renaître de ses cendres. Animé par une flamme intacte, vainqueur dimanche à  Saint-Etienne (2-0), il met la pression sur Troyes. 
On y revient toujours. À cette fameuse date du 11 janvier où le retard du Racing sur Troyes culmina à  13 points. Les Bleus venaient pourtant, en cette 21e journée, d'obtenir un nul convaincant (1-1) à  Monaco – un point qui aurait mérité de faire des petits frères d'ailleurs -, mais les Aubois avaient, dans le même temps, signé leur 6e victoire de la saison contre Lille (1-0). Le Mulhousien Gharib Amzine (Strasbourgeois de 1998 à  2001) et ses coéquipiers comptaient alors 11 points d'avance sur Metz, premier relégable à  l'époque, et 13 donc sur Strasbourg. Dix journées plus tard, des Troyens sans ressort, 17e s avec 29 points, juste au-dessus de la ligne de flottaison, ont perdu les trois-quarts de leur matelas. Leur sinistre série de 10 matches sans victoire (4 nuls, 6 défaites et 4 points sur 30) entretient l'espoir des trois poursuivants : Metz (20e, 23 pts), à  qui son revers immérité de samedi contre Rennes (0-1) risque néanmoins de coûter très cher, Ajaccio (20e, 24 pts), relancé, lui, par sa victoire sur Monaco (1-0) et, surtout, Strasbourg (18e, 26 pts), qui a prouvé en s'imposant à  Saint-Etienne dimanche (2-0) qu'il avait la moelle pour ne pas tomber. « Avec nos 26 points et une saison calamiteuse sur le plan comptable, c'est un miracle que nous ayons toujours l'espoir de nous maintenir », confiait d'ailleurs Jacky Duguépéroux avant-hier avant de s'éclipser de Geoffroy-Guichard. Durant ces mêmes 10 matches, le Racing a, lui, récolté 14 points. En clair : il a en repris un par journée à  l'ESTAC. Combien, de surcroît, en a-t-il perdu injustement rien que sur cette période : défaites à  Bordeaux et contre Le Mans dans les arrêts de jeu, échec dans le dernier quart d'heure à  Lens alors qu'il menait au score. Sans même revenir sur le sort contraire qui s'acharne depuis fin juillet (revers sur des coups du sort contre Monaco, Rennes et Saint-Etienne à  domicile, invraisemblable échec 4-3 dans les arrêts de jeu à  Nantes alors que les Strasbourgeois menaient 3-1 à  une demi-heure de la fin), cette dizaine-là  aurait pu – dû ? – être bien plus glorieuse. Aujourd'hui, les Strasbourgeois pourraient même déjà  apercevoir les Troyens dans leur rétroviseur. « Quand je pense à  tous les points que nous avons laissé filer, ça me rend malade », peste Marc Keller qui vit à  fond la fin de saison, même s'il sera monégasque la prochaine.
Plus de victoires à  l'extérieur qu'en 2004-2005
Bien sûr, sur le papier, le calendrier de l'ESTAC à  sept rencontres de la fin paraît bien plus favorable, avec quatre matches à  domicile, dont trois lors des quatre dernières journées ( 1 ), que celui d'un RCS qui se déplacera, lui, quatre fois et en terminera par deux périlleux voyages à  Marseille et Auxerre. Mais ce raisonnement ne tient pas vraiment, sachant que les Bleus ont engrangé autant de points hors de leurs bases que dans une Meinau récalcitrante (13). Ils ont même cette saison déjà  signé plus de succès (3 à  Nancy, Toulouse et Saint-Etienne) et pris autant de points (13) à  l'extérieur que lors de leur spectaculaire remontée 2004-2005 (Ndlr : ils ne s'étaient imposés qu'à  Bordeaux et Sochaux). « La différence, c'est que nos résultats à  la Meinau sont insuffisants », analyse Jacky Duguépéroux, « Nous y prenons beaucoup trop de buts. » Avec 13 points sur 48 dans son stade, le RCS, qui compte pourtant un match de plus chez lui, porte le bonnet d'âne des équipes à  domicile (19e défense avec 20 buts encaissés), loin derrière Metz, 19e (16 points). Et pourtant, comme le dit « Dugué », il est plus que jamais en course pour le maintien. « Nous ne sommes pas morts », martèle Yacine Abdessadki, « Nous étions obligés de nous imposer à  Saint-Etienne pour nous rapprocher de Troyes. Nous l'avons fait avec la manière. Nous nous sommes mis chiffon (sic). Nous avions confiance en nous, car nous savions que nous étions capables de réaliser quelque chose. Le tout sera de confirmer samedi contre une équipe de Lille dans une bonne spirale. Les Troyens gardent leur destin entre leurs mains. Mais nous ne sommes plus qu'à  une victoire d'eux. Il faut en prendre encore plus conscience. » Pascal Johansen le disait l'autre jour : « Nous sommes capables de tout. » Et pourquoi pas d'un maintien d'autant plus inimaginable que les Strasbourgeois se sont compliqué la tâche au-delà  du raisonnable ?
Premier contrat pro pour Bellaïd 
Les dirigeants strasbourgeois ne l'avaient pas caché : ils souhaitent offrir un premier contrat professionnel à  tous les jeunes qui ont intégré le groupe de l'équipe première cette saison. Un accord avait déjà  été trouvé voici quelque temps avec Kevin Gameiro, victime d'une rupture des ligaments croisés du genou contre Troyes le 26 février. Un autre vient d'intervenir entre le RCS et Habib Bellaïd (12 matches en L 1 cette saison) dont personne n'a oublié le but au stade olympique de Rome en Coupe de l'UEFA (1-1). Le jeune défenseur central, qui fêtera ses 20 ans dans une semaine (le 28 mars), paraphera prochainement un bail pro de 3 saisons. Les pourparlers se poursuivent avec Ricardo Faty, Rudy Carlier et Yann Schneider.
Keita a faim.
Si le professeur Jean-Henri Jaeger lui donne le feu vert mercredi, Sidi Yaya Keita, opéré des ligaments croisés du genou droit fin septembre, reprendra l'entraînement collectif dès jeudi matin. Après des semaines de rééducation à  Cap-Breton et Saint-Raphaël, le Malien travaille individuellement depuis un long moment et s'estime prêt. « Il a faim de ballon », indique le médecin du club François Piétra. « Nous passerons mercredi le cap des 6 mois d'indisponibilité. Si le professeur Jaeger n'y voit pas d'inconvénient, Sidi réintégrera le groupe et pourrait très vite envisager de jouer en CFA. »
Les retours se préparent.
Ulrich Le Pen (cuisse) a recouru hier et va progressivement monter en puissance jusqu'en fin de semaine. Jean-Christophe Devaux et Gnoleba-Edgard Loue, eux aussi victimes de pépins musculaires à  une cuisse, l'imiteront dès le milieu de semaine. Karim Haggui (entorse du genou) court depuis quelques jours déjà . « Mais avec une entorse, il convient d'être prudent », précise F. Piétra. « Aucun d'eux ne sera toutefois prêt pour le match de Lille. » Handicapé par un claquage à  répétition à  la cuisse gauche depuis le 3 décembre, Salim Arrache, qui passera une IRM de contrôle mercredi, pourrait également reprendre en fin de semaine, alors que Haikel Gmamdia (opération de l'épaule) foule déjà  les pelouses depuis quelques jours. Mais le Tunisien a lui aussi encore besoin de temps. Restent cantonnés à  l'infirmerie Guillaume Lacour (fissure de la malléole interne) et Kevin Gameiro (ligaments croisés).
Diané supervisé par Henri Michel.
Présent dimanche dans les tribunes de Geoffroy-Guichard, Henri Michel, le sélectionneur français des Eléphants de Côte d'Ivoire qualifiés pour le Mondial 2006, a non seulement observé le Stéphanois Didier Zokora et le Strasbourgeois Boka, deux des piliers de sa sélection, mais aussi Amara Diané, le buteur du Racing. En inscrivant son 7e but de la saison à  Geoffroy-Guichard et en se montrant très dangereux, Diané, qui n'a encore jamais porté le maillot de la sélection A, mais a joué voici trois ans avec les moins de 20 ans, a sans doute marqué des points.
Les femmes invitées.
Depuis maintenant une demi-douzaine d'années, le Racing invite traditionnellement les femmes une fois par saison. Jusqu'à  présent, cette invitation avait toujours coïncidé avec la réception de Monaco. La rencontre face à  l'ASM ayant été cette saison programmée en août, en plein coeur des vacances, le RCS a décalé l'opération à  la réception de Lille ce samedi. Dans la limite des 5000 places disponibles, les femmes intéressées peuvent retirer leur sésame à  la billetterie de la Meinau (tous les jours de 9 h à  12 h et de 14 h à  18 h) ou dans les Super U partenaires du RCS.