DNA a écrit :C'est quoi, le problème ?
Logiquement défait lundi soir à Nantes, le Racing traîne sa misère dans les bas-fonds de la Ligue 2. Avant son déplacement déjà crucial à Clermont, ce vendredi (20h), un inventaire des lacunes qui plombent cette équipe, pourtant présentable sur le papier, s'impose. Force est de constater qu'il reste du pain sur la planche.
Toujours prévenant quand il s'agit d'évoquer le sort du Racing, Gernot Rohr, un temps pressenti pour entraîner l'équipe alsacienne, a eu des mots rassurants à l'issue de la rencontre. « Ils vont finir par venir », a assuré le technicien nantais dans les couloirs de la Beaujoire.
Même si les Canaris ont repoussé les Bleus à dix longueurs, Rohr se refuse à les enterrer prématurément, alors qu'il reste encore 32 journées à disputer.
Rohr persuadé que le « Racing peut finir troisième »
« Strasbourg pratique par moment un bon football, poursuit-il. Bien meilleur, en tout cas, que celui que j'ai pu voir sur les vidéos des matches précédents. Je suis persuadé que le Racing peut finir troisième. Hormis Caen, seule équipe qui m'a impressionné, aucune ne lui est supérieure. Il lui faut désormais réaliser une belle série de victoires. »
Flatteurs, les propos de l'ami allemand du Racing ne collent hélas ni à la réalité du terrain, ni à la vérité du moment. De podium ou même de première partie du tableau, il ne saurait décemment être aujourd'hui question. Si elle n'avait pas inscrit quatre buts de plus que Clermont (12 contre 8), la troupe de Pascal Janin serait même dernière du Championnat. Un « constat forcément inquiétant », comme le reconnaît l'entraîneur alsacien.
Sur le papier, cette équipe n'est pas si vilaine que ça. Elle dispose de quelques individualités fortes - « des joueurs qui ont le potentiel de la L 1, comme Bellaïd, Fauvergue, Rodrigo ou d'autres », disait récemment le président Ginestet -, sait marquer des buts, vit en harmonie, semble adhérer aux vues de son coach et affiche un bon état d'esprit aux entraînements.
Bref, le Racing ne répond pas au profil d'un dernier de la classe. Et pourtant...
Désagrégé, mal préparé, le groupe s'est enlisé dans la chienlit
L'ETE MEURTRIER. - Le Racing a plombé sa saison avant que celle-ci n'ait vraiment commencé. L'agitation frénétique qui s'est emparée des coulisses dès les premiers jours de juin a d'entrée plongé le club dans un flou artistique. Bombardé contre son gré sur le devant de la scène après la démission de Ginestet, Léonard Specht a paré au plus pressé et s'est raccroché aux branches mortes du passé.
Une idée funeste, puisque le retour de l'entraîneur mythique à la crinière blanche - un peu à l'image du chanteur Prince, plus personne ne prononce son nom au club... - s'est apparenté à un fiasco tant sportif qu'humain. Désagrégé, mal préparé, si ce n'est ne peut-être pour le marathon de Berlin, le groupe s'est enlisé dans la chienlit, pour reprendre un mot cher au personnage historique préféré de « l'ex ».
La sanction n'a pas tardé à tomber : 6-1 à Istres en Coupe de la Ligue, puis 1-2 à la Meinau contre Châteauroux. Fermez le ban. Ginestet, prestement revenu aux affaires, se voyait alors bien endosser le rôle de sauveur. Pour l'heure, c'est plutôt celui de fossoyeur qui accompagne ses pas.
A Nantes, les Bleus mieux organisés en prennent quand même deux
RAME, RAMEUR, RAME. - Ainsi mal embarqué, le Racing ne pouvait d'un coup d'un seul sortir des limbes. Il s'agit d'abord de ramer, et encore à contre-courant. C'est que Pascal Janin, homme posé et lucide s'il en est, n'est pas un magicien.
Courant août, les Bleus entretiennent quand même l'illusion, essentiellement grâce à la réussite d'un gamin. Magaye Gueye, 19 ans, marque tout le temps. Une équipe qui trouve à chaque fois le fond des filets va bien finir par gagner. Eh ! bien non. Sa défense est en carton pâte. Même des adversaires chichement dotés sur le front offensif la ridiculisent devant un public alsacien médusé.
A l'image d'un entraîneur de poussins, Pascal Janin retravaille alors les fondamentaux. « Il faut tout revoir, de la défense de zone au placement », dit-il à l'orée de la coupure internationale. Le renfort d'Habib Bellaïd dans la dernière ligne droite du mercato est porteuse d'espoirs.
Mais à Nantes, les Bleus mieux organisés en prennent quand même deux. Et encore, ils ont eu beaucoup de chance en fin de première mi-temps.
Une formation légère comme la brise marine
INSOUTENABLE LEGÈRETE. - L'opposition contre les Canaris, premier cador rencontré après un début de saison censé être favorable, a mis en lumière un cruel manque d'impact physique. Sans même accabler le jeune Abadie, exposé à tous les vents, cette formation est légère comme la brise marine.
Dans les airs, les Bleus n'ont dû remporter aucun duel. Au sol, ils ont mordu la poussière plus souvent qu'à leur tour. « Au combat, on a paru un peu jeune, tempère Janin. Je craignais qu'on lâche dans la tête et que le score soit lourd à la fin. »
Les prestations sans relief de Fauvergue et de Khiter, sortis à la mi-temps, de Gueye ou encore de Kébé viennent rappeler que le Racing n'est pas non plus irrésistible en termes d'animation offensive. Les deux derniers nommés ont grandement souffert de la comparaison avec Abdoun et Darbion.
Quant au duo offensif strasbourgeois - en dépit des efforts déployés par Ledy -, il est vite apparu inopérant, alors que Zerka et Darcheville flambaient à l'autre bout du terrain. Si aucune amélioration n'intervient, l'idée d'enrôler un joker pourrait vite revenir sur la table.
Là encore, la voix de Gernot Rohr apporte une once d'espoir. « Quand Marcos et Rodrigo seront au point physiquement, ce sera différent », dit le coach nantais.
On aura compris que l'heure est grave
LE RISQUE DE L'ENLISEMENT. - Donner du corps et trouver du coffre, resserrer les mailles défensives et développer un fonds de jeu cohérent : tel est le chantier auquel doivent s'atteler de toute urgence les Strasbourgeois. Sans quoi la dernière quinzaine de septembre - déplacement à Clermont puis réception de Caen, le lundi 28 septembre (21h) - s'apparenterait à une lente procession vers l'échafaud. Pascal Janin le sait bien : il lui faut désormais obtenir coûte que coûte des résultats.
Le risque d'enlisement, voire d'implosion, est réel. Si elle n'est pas encore désespérée, on aura compris que l'heure est grave.
DNA a écrit :L'heure est à la dédramatisation
Au lendemain de la défaite à Nantes (2-1), Pascal Janin et ses joueurs voulaient tirer quelques motifs d'espoir du voyage en Loire-Atlantique. Il n'est pas question d'apparenter le déplacement à Clermont, la lanterne rouge, à un match de l'angoisse.
« On est à la recherche de points, on avait travaillé pour rectifier certaines choses et on a amélioré certains points », a considéré l'entraîneur du Racing, au terme du décrassage organisé hier matin. Il y a eu effectivement des signes encourageants, à Nantes, dans l'antre de l'un des favoris objectifs du championnat.
Il n'en reste pas moins que l'équipe strasbourgeoise a un peu plus pris position dans la charrette des relégables. Et à quatre jours de rendre visite au dernier, cela n'a pas de quoi rassurer.
« Il faut être le plus lucide possible et je ne souhaite pas que le rendez-vous de Clermont soit le match de la peur, a poursuivi Janin. J'ai simplement de l'espoir face à une équipe qui n'a pas les mêmes arguments que Nantes. »
Voilà en tout cas le staff technique alsacien en charge d'une préparation express, avec une fatigue supplémentaire à gérer, l'ensemble de la troupe ayant regagné ses pénates à « 5 heures du matin et c'est dur avec le résultat enregistré », comme l'a souligné David Ledy, le buteur en vain.
« Je vais tenir compte du match de Nantes, garantit l'entraîneur. Mais je cherche surtout onze éléments qui sont bien en même temps » La transparence de Fauvergue ou de Khiter lundi soir pourrait très bien l'amener à réorganiser son équipe.
« JAF » va mieux
Dans ce cadre, la triplette Lacour-Bah-Rodrigo a marqué des points. Il ne s'agit néanmoins pas de toucher au 4-4-2, marque de fabrique en vigueur sous les ordres du 2e technicien de la saison au Racing. De la même manière, de la nouveauté est susceptible d'apparaître avec le retour de Jean-Alain Fanchone sur la côté gauche de la défense.
Touché lors de l'entraînement dominical, le latéral est resté à Strasbourg en raison d'un hématome au mollet. « Il est quasiment résorbé, a expliqué François Piétra, le médecin du club. Il devrait pouvoir reprendre les séances mercredi. »
Ce n'est pas le cas de Stéphane Pichot, out encore pour l'échéance de vendredi. « L'IRM qu'il vient de pratiquer se révèle rassurante, a conclu le doc qui a garanti sa présence face à Caen, le dernier match du mois de septembre. Face au leader, se présenter avec seulement trois petits points ne manquerait pas d'ajouter à l'angoisse générale.

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