DNA a écrit :L'heure d'Alvaro
Demain après-midi, Alvaro Santos sera chargé de peser sur la défense girondine. Une lourde tâche pour l'attaquant brésilien qui devra en grande partie répondre à l'attente du public de la Meinau, sevré de but depuis fin août.
C'était le 9 mai dernier, à Bonal. Cet après-midi là , Alvaro Santos inscrivait son dernier but en Championnat. Le neuvième de la saison sous le maillot de Sochaux. Et encore, les statistiques officielles de la Ligue attribuent cette réalisation à Yaya Touré, le Monégasque aujourd'hui Barcelonais étant affublé d'un « auto-goal. » « C'est mon dernier but, tranche poliment Alvaro Santos. Que le joueur ait détourné ma frappe ne change rien. » Dont acte. Pointilleux quand il s'agit d'évoquer les chiffres, le Brésilien ne s'appesantit pas, en revanche, sur la dimension du temps qui passe. Pourtant, pour un attaquant qui ne marque pas, le facteur temporel peut s'avérer terriblement pesant.
« Le travail, c'est ma partie du contrat »
C'est que le natif de Belo Horizonte a la foi. En Dieu, forcément, mais aussi et surtout en son travail. Un mot qui s'invite dans la plupart de ses explications. « Je crois beaucoup en Dieu, dit-il. Il m'aide. Mais le travail, c'est ma partie du contrat. » De cet irréprochable état d'esprit, Jean-Marc Furlan chante les louanges. « C'est un garçon très généreux dans l'effort, dur au mal, qui fait preuve de bon sens et de logique, explique l'entraîneur. Soit un exemple pour les jeunes. Sa grande expérience nous sera utile, tôt ou tard. » En l'occurrence, l'échéance est désormais toute proche. Wason Renteria, qui ne doit rentrer que ce soir, si tout va bien, de son périple transatlantique avec la sélection colombienne, prendra place sur le banc. Et pour suppléer la meilleure gâchette strasbourgeoise (4 buts) contre Bordeaux, Alvaro Santos s'impose comme une évidence.
« C'est normal d'être patient »
Pour l'heure, ce ne sont pas les deux bribes de match disputées contre Le Mans - une grosse demi-heure - et à Metz - une dizaine de minutes - qui l'ont rassasié. Ni sa première mais a fortiori anecdotique titularisation contre Amiens (0-2), en Coupe de la Ligue, pour ce qui constitue la seule véritable désillusion de ce début de saison. A contrario, l'imposant attaquant ne va pas se gargariser de ses deux buts inscrits l'autre jour en amical, contre les grêles « garçonnets » dépêchés par les Grasshoppers Zurich (4-1). Non, Alvaro Santos attend son heure, celle qui compte pour de vrai. Devenu indésirable à Sochaux durant l'intersaison, prêté lors du dernier jour du mercato au Racing, le Brésilien a d'abord dû retrouver le rythme. « C'est normal d'être patient, sourit-il. Déjà par respect par rapport aux autres. Là , je suis prêt. Un mois et demi après mon arrivée, je connais les caractéristiques de tous. Sur le terrain comme en-dehors, ce qui est tout aussi important. » Physiquement et techniquement apte, même si Furlan reconnaît qu'il lui manque encore « entre trois semaines et un mois d'entraînement pour donner sa pleine mesure », Alvaro Santos sait qu'il abat une carte majeure contre les Girondins. Celui qui refuse de camper le rôle de buteur patenté - « je n'ai pas été formé comme un 9 » - devra briller et faire briller les siens, face à une défense réputée solide, accrocheuse, guerrière. Jusqu'à ce que Lyon (1-3) vienne prouver le contraire... « De toute façon, aucune défense n'est facile à tromper dans ce Championnat, dit Santos. On l'a vu contre Lorient, puis Le Mans. Mais c'est aussi dans la difficulté qu'on trouve la force... »
« Je lutte plus contre moi-même »
Une force qui devra contribuer à répondre à l'attente, plutôt grande, du public alsacien. Il est vrai que s'ils ont brillé à l'extérieur, notamment à Metz, les Bleus n'ont plus régalé les leurs depuis fin août. « C'est sûr que la pression existe, ajoute-t-il. Mais je lutte plus contre moi-même que contre elle. » Et puis, comme le dit Alvaro Santos, « le travail va payer un jour ou l'autre. » En ce qui concerne son équipe, septième de L 1, la rémunération est plutôt généreuse. Pour son Brésilien, ça ne devrait plus guère tarder...
Sébastien Keller