[09/10] Le Fil Rouge

[argueti]

La catastrophe vue du terrain

Le Racing est dans la panade. Pascal Janin a dirigé un entraînement physique hier matin. Les joueurs ont réaffirmé leur désir de réagir à  la veille d'un conseil d'administration et à  une semaine d'accueillir Caen.

Puisque les facultés de faire les bons choix se révèlent douteuses à  tous les échelons du club, il y a au moins ça. Le Racing coule, son équipe atteint des abîmes inédits, mais ses joueurs, au moins, font bonne figure. Ils s'abstiennent de se réfugier dans un vain silence, derrière une façade de tristesse forcément teinte d'hyprocrisie, quand on sait comment le foot fonctionne au XXIe siècle. Et ils cherchent, pour la plupart, à  mettre des mots sur les maux dont ils souffrent. Le Racing, ces temps-ci, c'est seulement ça.

« La première victoire ne va pas venir facilement »

L'entraînement de lundi n'a pas surpris dans son contenu. Au programme, capitaine Lacour et ses partenaires, presque tous là  (*), se sont lancés dans une séance physique. Ils ont enchaîné les tours de terrain et les résultats sur la ligne d'arrivée ont peut-être donné un aperçu des formes constatées, notamment à  Clermont : Jean-Alain Fanchone et Quentin Othon ont été à  la rue. S'ils ont déversé quelques litres de sueur, ils ont conservé un peu de salive pour exprimer le mal être en vigueur. Refusant de se défiler, Rodrigo a brossé des perspectives guère réjouissantes. « Actuellement, c'est catastrophique, tout le monde dans le groupe est conscient du début de saison, a expliqué le Brésilien du milieu. La première victoire ne va pas venir facilement. » Pour tenter de s'en approcher, même si c'est Caen, une équipe à  la trajectoire diamétralement opposée, qui posera ses crampons sur le terrain de la Meinau dans une semaine, Pascal Janin a conclu la matinée par un petit conciliabule. Guillaume Lacour, le capitaine, et Habib Bellaïd, le leader d'une défense aux abois, y ont été convoqués. « Il nous a demandé d'être un peu plus présent, nous les cadres, d'en faire un peu plus pour tout remettre en ordre et réveiller un peu tout le monde, a indiqué le joueur prêté par Francfort. On vit une faillite collective. Le coach veut nous responsabiliser par rapport aux problèmes. » A priori, ils sont innombrables.

« Il y aurait eu Mourinho sur le banc, on aurait aussi perdu»

Mais, vu du terrain, le déficit dans l'engagement physique ne serait pas loin d'être la cause première de tous les tourments. « Il faut revenir à  des fondamentaux de L 2, souligne Bellaïd. Aujourd'hui, on est 20e. Il faut montrer des crocs que l'on n'avait pas à  Clermont. On prend un premier but qui nous tue. Quand les ingrédients ne sont pas bons, ça fait un mauvais plat. »
Quant à  la question de l'entraîneur, forcément posée en pareil cas ? « Franchement, il y aurait eu Mourinho (ndlr : l'entraîneur de l'Inter considéré comme le mieux payé au monde) sur le banc à  ce moment-là , on aurait aussi perdu. » En fait, l'effectif s'efforce essentiellement de trouver des solutions sur la scène qu'ils connaissent le mieux : le terrain. Aussi ne fuient-ils pas leurs responsabilités de la médiocrité du spectacle présenté. « Ce n'est pas seulement l'entraîneur ou le président qui est responsable, admet Rodrigo. Il faut qu'on fasse notre boulot. Il n'y a pas de problème d'ambiance. Simplement le constat que l'on n'est pas assez compétiteur. » Avec la venue de Caen à  l'horizon, les joueurs ne sont pas loin de s'avancer vers une échéance redoutable. Pour sa première à  la Meinau depuis un peu plus d'un an, Bellaïd, enfant du Racing, prévient : « Pour ceux qui ne connaissent pas le public de la Meinau, ils vont avoir un bon aperçu. Mais on est payé pour ça. On est footballeur dans les bons et les mauvais moments. Il va falloir mettre les c... sur la table. Car lundi, ça risque d'être chaud. » Hier, sous un ciel gris et devant une assemblée réduite à  sa portion congrue, il a fait grand-froid.

François Namur

(*) : seuls ont manqué sur le pré, dans le groupe professionnel, Milovan Sikimic, au repos après un coup reçu sur le genou à  Clermont, Loïc Damour et Victor Correia.

Enfin Mourinho il mettrait pas Othon ARD

[argueti]

Un sombre reflet dans la glace

Les joueurs du RCS sont désormais face à  leurs responsabilités. Ils ne les fuient pas : ce que renvoie leur miroir ne leur convient pas.

Le groupe strasbourgeois est-il capable de puiser en son sein les ressources pour rétablir la situation, sans qu'il ne faille procéder à  un énième réajustement ? Voilà , en substance, la question qui taraude les dirigeants du Racing depuis la débandade de Clermont vendredi soir (3-0), même si Philippe Ginestet indique par ailleurs que Pascal Janin n'est pas menacé à  court terme.

Sans la réclamer ouvertement, les Racingmen ont obtenu il y a un mois et demi la tête de Gilbert Gress. Depuis, ils ne cessent de clamer leur adhésion à  la méthode de son successeur. Mais les résultats ne suivent pas. Pire, leur comportement erratique de la 2 e période en Auvergne a ramené le club au point où il en était début août : aux portes de la démission collective.

« Nous sommes comme une soupe sans sel : pas bons »

Depuis cette vilaine baffe, Guillaume Lacour et les autres se sont regardés dans une glace. Ce qu'ils y ont vu ne leur a pas plu. Comme le résume prosaïquement Jean-Alain Fanchone, pas le moins exempt de reproches, « c'est aux joueurs de se sortir tout seuls de la merde. »

Pascal Janin a lui aussi décidé de muscler son jeu. Le nouveau coordinateur sportif Pascal Camadini le lui a suggéré. « J'ai dit à  Pascal qu'il devait mettre les joueurs devant leurs responsabilités. A travers leurs résultats, ils portent atteinte à  sa crédibilité. Quand ça va mal, le coach est toujours visé, quel que soit le club. »

Hier midi après l'entraînement, le technicien s'est ainsi entretenu sur le terrain annexe avec Habib Bellaïd et Guillaume Lacour à  qui, comme à  Rodrigo et Stéphane Cassard, il a demandé de s'investir davantage. « Il nous a dit que si nous étions 20 es, c'est que quelque part, nous le méritions », confie Bellaïd, « Il nous a demandé de nous responsabiliser. Il veut que les gars enfilent le bleu de chauffe et aillent chercher les points à  la bagarre. Nous devons répercuter ce message auprès du groupe, pour sortir la tête de l'eau. »

Ces derniers jours, le groupe s'est livré à  une introspection en profondeur. Le paravent du coach ne les protégeant plus comme à  l'époque Gress, les Strasbourgeois se retrouvent au moins autant en première ligne qu'un Janin ou que leurs dirigeants. Leur miroir ne renvoie pour l'instant que l'image d'un groupe « qui manque de caractère », selon Bellaïd. « Tout le monde a des responsabilités, du président au concierge. Mais ce sont les joueurs qui jouent. À Clermont, après le premier but encaissé, José Mourinho aurait pu être sur le banc que nous n'aurions pas gagné pour autant. À une époque, on a accusé des Pasqui (Pascal Johansen) ou des Yace (Yacine Abdessadki) d'être ingérables, mais c'étaient des chiens sur un terrain. Ils étaient capables de s'insulter, mais aussi de se lever le cul pour l'équipe. Aujourd'hui, les mecs comme ça font défaut. Il faut afficher un état d'esprit Coupe, voire de National, et ne plus penser qu'on est une ancienne équipe de L 1. »

En termes fleuris et délicats, l'ex-international espoirs martèle qu'il « va falloir mettre les c… sur la table. Nous n'avons pas le droit de décevoir le public. Si nous ne redressons pas la barre, les nouveaux qui ne connaissent pas le public strasbourgeois vont vite apprendre à  le connaître. »

Même s'il admet que « ce n'est sûrement pas le meilleur moment pour recevoir Caen », le défenseur central souhaite améliorer au plus tôt un ordinaire jusqu'ici composé de soupe à  la grimace. « A partir du moment où il manque des ingrédients, le plat est mauvais. C'est comme une soupe sans sel : ce n'est pas bon. En ce moment, nous ne sommes pas bons. »

D'aucuns lui opposeront sûrement que moins les résultats suivent, plus l'histoire chaotique du Racing est pimentée

[urotsukidogi]

"Ce n'est pas le meilleur moment pour recevoir Caen" Ben quand t'es 20ème, de toute façon qui que ce soit... En même temps c'est même le meilleur moment pour les joueurs, ça justifiera la branlée (vous savez comme l'année de la descente)

[silex57]

Ouais on est d'accord tant qu'à  perdre autant perdre contre le premier et une victoire aurait d'autant plus de retentissement y compris dans la tête des joueurs.

[pukka]

çà  me fait quant meme bien rire ce que je lis ces derniers temps dans les dna, entrainement plus musclés et plus physique alors que certains joueurs reprochaient ( quelque uns sont partis) la méthode de gress trop physique

[urotsukidogi]

La célèbre différence plus et trop

[Pinon]

Une équipe qui se recadre

Longtemps perturbé par les absences majeures, le RCS récupère peu à  peu ses forces vives. Le retour en forme d'Emil Gargorov, Stéphane Cassard, Guillaume Lacour et Stéphane Pichot, tous absents plusieurs semaines, la résurrection de Yassine Bezzaz et l'éclosion du jeune Farez Brahmia sont – entre autres — de nature à  le remettre en selle.

Au beau milieu du mà¦lstrom des trois premiers mois 2009-2010 (préparation comprise), c'est un paramètre que peu de gens ont souligné. Déstabilisé par les luttes intestines, perturbé par la rupture entre le groupe et l'ex-entraîneur Gilbert Gress, le Racing a aussi payé un lourd tribut aux blessures et absences de joueurs cadres. Sans parler, bien sûr, du départ cet été de cinq titulaires réguliers, sinon indiscutables, Renaud Cohade (29 matches, 6 buts), Kandia Traoré (31, 11), James Fanchone (37, 13), Grégory Paisley (29) et Pierre Ducrocq (29).

Autant de contretemps qui ont fragilisé l'épine dorsale d'une équipe déjà  en proie au doute. Malgré l'embellie de la semaine passée (nuls 2-2 contre Caen, leader invaincu, et 0-0 à  Angers), le RCS n'a d'ailleurs pas totalement gommé ces scories mentales qui l'ont jusqu'ici privé de victoire.

Mais au moins retrouve-t-il peu à  peu ses forces vives. Blessé à  la cuisse, fâché avec Gress, stoppé par une nouvelle lésion musculaire après une première convaincante apparition d'une mi-temps à  Ajaccio, Emil Gargorov vient, en deux matches, de démontrer qu'il était sans doute le chaînon manquant de l'animation offensive. Entré à  la pause et buteur contre Caen, le Bulgare a régulé le jeu à  Angers.

Victime d'une entorse de la cheville le 15 juillet contre Colmar en amical, Guillaume Lacour a mis un mois et demi à  revenir. Arrêté par une lésion au-dessus du genou contre Châteauroux (7 août, 1 re journée), Stéphane Cassard n'a rejoué que le 28 contre Sedan. Décisif ce jour-là , il l'a aussi été vendredi à  Angers en gagnant face à  Modeste le duel qu'il ne fallait pas perdre (74 e). Sa seule rentrée pèse deux points.

Alors qu'il remontait doucement la pente après avoir mal encaissé le travail foncier d'avant-saison, Stéphane Pichot s'est blessé à  la cuisse et a raté les défaites à  Nantes et Clermont. De retour, son expérience a parlé vendredi en Anjou. Yassine Bezzaz, au fond du trou pendant un mois et demi, en ressort doucement et se rapproche du joueur séduisant entrevu après son arrivée en janvier (avant sa blessure en fin de saison).

Arrivé le dernier jour du mercato, Habib Bellaïd, malgré son manque de compétition, joue le rôle de patron défensif qu'on attendait de lui. À son contact, Steven Pelé, à  côté de ses crampons de longues semaines, retrouve peu à  peu les sensations qui avaient fait de lui l'un des Racingmen les plus en vue de la 2 e moitié de saison passée. Sur le flanc pendant huit mois après sa fracture du péroné, Quentin Othon va peu à  peu monter en puissance.

Janin veut voir les ailes voler

Touché au genou à  Laval le 13 août, blessé avant la réception de Sedan, absent pour raisons personnelles à  Clermont et victime d'une entorse cervicale face à  Caen, Nicolas Fauvergue n'a pas souvent pu donner sa pleine mesure, ce qui ne l'a pas empêché de marquer trois buts. Il n'était pas dans les meilleures dispositions morales à  Nantes et physiques à  Angers. « Nicolas n'est pas à  100 %, mais quand il le sera, il sera un bon complément d'Emil », prédit Pascal Janin qui, en ces deux semaines de trêve internationale, va s'attaquer à  un chantier prioritaire. « Nous devons trouver les joueurs extérieurs capables de venir plus facilement vers le but, pour que le fabuleux passeur qu'est Emil puisse faire la différence. »

Un Bezzaz, un Magaye Gueye qui n'a pas eu de vacances et que le coach souhaite faire souffler après son tonitruant début de saison, un Farez Brahmia (voir par ailleurs) et un Seïd Khiter dont l'apport est souvent intéressant, mais intermittent peuvent remplir cette mission.

Le retour de ses cadres doit permettre au Racing de recadrer les choses et retrouver un standing plus conforme à  son statut.

[télésupporteur]

le retour des cadres doit permettre de recadrer
combien d'années d'école de journalisme pour écrire cela

[argueti]

Les coiffeurs battent la réserve sochalienne

Hier matin à  Issenheim (le village de Bernard Genghini), les « coiffeurs » se sont imposés face à  la réserve du FC Sochaux/Montbéliard (2-1). François Keller avait emmené douze pros strasbourgeois, plus Jean Moog. Seuls manquaient à  l'appel Romain Gasmi (malade), David Ledy (en phase de reprise) et Boubacar Kébé (genou). Le RCS était composé comme suit : Sommer – N'Djama, Sikimic, Maire, J.-A. Fanchone – Bah – Khiter, Marcos, Damour, Dedola – Zenke. Jérémy Abadie et Moog sont entrés en jeu. Le premier a d'ailleurs ouvert le score à  la 80 e sur un service de Dedola. Et après l'égalisation sochalienne à  deux minutes de la fin, le même Dedola a inscrit le but de la victoire sur une passe de Zenke dans les arrêts de jeu. « Deux buts joliment construits grâce à  un jeu en triangle dans la surface », commente François Keller. « En fait, ce match tombait bien, notamment parce que l'opposition était de qualité. Il s'est mué en rencontre amicale pour les pros qui ont tous été bien. »

[Keating]

Sacré équipe pour de la CFA
Il jouent tous très régulièrement en équipe 1