DNA a écrit :Le jour après la nuit
Après deux défaites de rang, le Racing est parvenu à  briser la spirale infernale en dominant logiquement une équipe du Mans à  bout de souffle. Les Alsaciens regagnent quatre places au classement et reprennent, surtout, leurs distances sur la zone de relégation. En voilà , une excellente opération.
Et de quatre ! Hier soir à  Léon-Bollée, le Racing a remporté sa quatrième victoire de la saison hors de la Meinau. Celle-ci intervient au moment où pas grand monde ne l'attendait. Pas même Jean-Marc Furlan, qui espérait simplement « restaurer la confiance » après les deux semaines difficiles que son équipe a vécues, entre la défaite à  Lorient (0-1) et le non match contre Sochaux (0-2).
Le curseur alsacien en position haute
 « Les gars ont offert une belle surprise au staff, savoure l'entraîneur général. Ce groupe a des ressources. Il est très sain. Il est capable de rebondir. Je suis fiers de mes joueurs, même s'il y a des hauts et des bas. »  Dans la Sarthe, le curseur alsacien était plutôt situé en position haute. En dépit du manque de certitudes lié au profond remaniement de l'effectif - cinq changements par rapport à  samedi dernier -, les Bleus ont d'entrée paru dans le coup. En défense, les absences conjuguées de Paisley et de Rodrigo, tous deux suspendus, laissaient pourtant craindre quelques difficultés. Il n'en a rien été. Devant Bellaïd et Ducrocq, le milieu de terrain renforcé place les attaquants manceaux sous l'éteignoir. Les jambes des hommes de Rudi Garcia, extrêmement sollicitées mercredi en demi-finale de la Coupe de la Ligue, paraissent lourdes. L'élimination subie contre Lens au terme de la prolongation (4-5) a visiblement laissé des traces. « Ce soir, on ne perd qu'un point, parce qu'on ne pouvait pas en viser trois », analyse le coach sarthois. Irrésistible ces derniers temps, le MUC 72 peine à  trouver la bonne carburation. Les Strasbourgeois s'accommodent fort bien de cette situation. Mouloungui plante ainsi les premières banderilles dans le dos d'une défense locale, elle aussi remaniée dans ces grandes largeurs. A force de tourner autour du but de Pelé, le Racing va finir par en trouver l'accès. Renteria vient placer une tête lobée, au deuxième poteau, sur un centre parfait de l'intenable Gabonais (22e'). Et dire que le Colombien, auteur de son huitième de la saison, ne devait pas se trouver à  cet endroit-là ... « J'avais demandé aux gars de jouer en losange, avec Gameiro en meneur pour fixer Romaric, Renteria et Mouloungui devant, rigole Furlan. Simplement, Wason n'a pas tout compris. Il a dû se dire que s'il ne défendait pas bien, il allait sortir. Il a quitté l'axe pour se cantonner à  droite ! »
Cassard, le héros de la soirée
 Cette petite incompréhension débouche en tout cas sur un grand soulagement. Après cette ouverture du score, le Racing gère assez paisiblement son affaire face à  une équipe mancelle à  côté de la plaque. Au retour des vestiaires, Sessègnon et les siens élèvent toutefois leur niveau de jeu. Les Bleus subissent mais se désunissent pas, à  l'image du petit Quentin Othon, irréprochable pour sa première apparition en Ligue 1. Grâce à  des vertus collectives retrouvées, le Racing fait front dans l'adversité. Et Cassard sort le grand jeu dans les derniers instants, grâce à  deux arrêts décisifs et une parade sur le penalty de De Melo, la gâchette maison (11 buts). Hier soir, c'est le gardien alsacien qui a sauvé les trois points. Ceux qui permettent de porter le total alsacien à  35 unités. Soit six de plus que Toulouse, premier relégable. « On avance, on n'est pas loin du compte », conclut Furlan. Une impression à  confirmer dès samedi à  la Meinau, contre Metz.
Les vertus de la solidarité
Au fond du trou la semaine dernière, les Bleus ont refait surface de la plus belle des manières. Grâce à  une solidarité de tous les instants et une bonne dose de réussite, à  l'image du penalty repoussé par Cassard, ils amassent trois points précieux.
CASSARD () : hormis une frappe mollassonne de Sessègnon (16e') et un centre de Calvé (35e') sur lequel il se couche, le gardien strasbourgeois n'a pas eu s'employer en première période. Décisif, sur une percée de Gervinho (82e') et une tête de Le Tallec (88e'). Préserve enfin les trois points de la victoire en détournant le penalty de De Melo dans les arrêts de jeu.
SZELESI () : plus titularisé depuis fin janvier et le nul ramené de Lens (2-2), l'international hongrois n'a pas été ménagé pour son retour aux affaires. Face à  Matsui, il a d'abord connu quelques difficultés, sans toutefois se jeter ni commettre de fautes inutiles. A ensuite pris la mesure de l'équilibriste nippon, avant de se coltiner Gervinho puis Le Tallec.
BELLAàD () : en difficulté ces dernières semaines, l'international espoirs s'est reconcentré sur l'essentiel. Dépourvu de prises de risque ou de fioritures, son jeu gagne en efficacité. Cette prestation, rehaussée de quelques interventions décisives, devrait le rassurer.
  DUCROCQ (): en l'absence de Paisley, suspendu, le précieux intérimaire a encore accompli sa mission. Face à  De Melo et Gervinho, il n'a pas souffert de la comparaison, même s'il provoque le penalty en crochetant Sessègnon dans les arrêts de jeu. Une faute qui ne prête heureusement pas à  conséquence.
DOS SANTOS (): a rendu une copie quasi-parfaite en contenant les assauts de Gervinho, Matsui puis Le Tallec. A toutefois subi, comme ses coéquipiers, dans les dix dernières minutes. 
COHADE () : en nette perte de vitesse depuis le début de l'année, l'homme aux trois poumons commence visiblement à  retrouver son souffle. Son rendement a toutefois baissé en seconde période. Remplacé par ABDESSADKI (65e'),qui a tenté d'apporter sa fraîcheur mais s'est montré trop brouillon.
LACOUR () : au marquage strict de « l'artiste » manceau, Stéphane Sessègnon, le petit milieu de terrain n'a pas cédé un pouce de terrain. Tant et si bien que son vis-à -vis a complètement été placé sous l'éteignoir. Après son calvaire sochalien, le capitaine - en l'absence de Rodrigo - s'est présenté sous son meilleur jour.
OTHON () : installé dans le groupe depuis la dixième journée, le milieu récupérateur aura ciré le banc à  seize reprises avant d'être lancé dans le bain. Sur le côté droit du milieu de terrain, le petit gabarit âgé de 19 ans s'est sobrement acquitté de sa tâche, en dépit de l'une ou l'autre approximations initiales. S'est ensuite installé dans la partie comme un vieux briscard, participant à  l'effort offensif et distillant quelques ouvertures porteuses de danger. Prometteur.
GAMEIRO () : utilisé dans l'axe, le petit attaquant a abattu un boulot énorme, tant sur le front offensif que dans le replacement. Sa spontanéité a failli payer dès le début de partie, sa reprise instantanée mettant Pelé au supplice (7e'). A force de se dépenser sans compter, il a logiquement levé le pied. Remplacé par ALVARO SANTOS (70e').
RENTERIA () : bouté hors du onze de base par Mulenga puis Santos ces dernières semaines, le Colombien a signé son retour sur le flanc de l'attaque, essentiellement sur le côté droit. N'a guère pesé sur les débats avant la 22e', minute à  laquelle il reprend victorieusement de la tête un centre de Mouloungui. S'est à  peine fait violence par la suite. En dépit d'une nonchalance qui peut agacer, il en est quand même à  sa 8e réalisation de la saison.
MOULOUNGUI () : la semaine dernière, il était l'un des rares à  surnager dans le naufrage collectif contre Sochaux. Hier, il a poursuivi sur son élan, enfumant régulièrement Calvé et Geder. Auteur de la passe décisive, sa sixième de la saison, à  l'adresse de Renteria pour l'ouverture du score. Remplacé par MULENGA (79e').
Sébastien Keller