Les pieds dans le pudding
L'Europe est un juge sans pitié et ne pardonne pas. Sochaux a trop « aidé » les Anglais (fautes défensives et penalty manqué) pour espérer s'en sortir sans dégâts. C'est dur, lourd mais révélateur (0-4).
Un autre monde, le foot anglais ! Imaginez qu'une heure avant le match, Graeme Souness est venu taper du bec dans la salle de presse. Après avoir oublié de sortir de sa sieste à l'hôtel et manqué la collation, l'entraîneur anglais est venu se restaurer. Saucisse de Morteau accompagnée d'un p‘tit coup d'Arbois : franchement, le stress ne se lisait pas sur le visage de cet Ecossais bon teint ! Restait à espérer que, une fois n'est pas coutume, les bons produits franc-comtois lui resterait sur l'estomac. Y compris le football sochalien. Lui qui avait décidé de laisser le grand Kluivert et l'ami Robert, entre autres, sur le banc… Si les Sochaliens doutaient du besoin d'être à la hauteur dans le duel physique, ils en avaient vite la preuve. Engagez-vous qu'ils disaient, mais bon, parfois un peu trop ! La preuve, Lonfat passait à peine le quart d'heure de jeu. Touché, coulé. Boudarène entrait dans la danse, alors que Menez (sans complexe le gamin) avait sorti le premier lapin pour Given sur un coup franc au ras du poteau (15e). Mais le duel restait bien la clef du match. Et dans ce domaine, les Sochaliens l'a jouait encore trop à la « française », oubliant l'engagement maximal de l'adversaire. A l'instar de cette lutte à l'entrée de la surface entre Paisley et le grand Ameobi et perdue par le défenseur doubiste qui, en plus, remettait malencontreusement le cuir dans les pieds de Bowyer arrivé à toute vapeur. La frappe instantanée de l'Anglais filait hors de portée de Richert (29e). C'est ça l'Europe : l'erreur est toujours fatale !
Le calice jusqu'à la lie
Attention, les « jaune et bleu » ne manquaient pas d'initiatives. Au contraire, mais Ilan (à deux reprises) choisissait l'essai solitaire en étant contré au dernier moment. Pas grave. Sur le métier, Isabey remettait l'ouvrage pour un lob, un poil trop court, le stade s'étant déjà levé (35e). Sochaux appuyait, frôlait la cage de Given, sans être récompensé, à l'image de ce coup franc de Mathieu (42e) et de cette obstination de Menez. Dommage. Ce frisson d'espoir, les Sochaliens n'allaient plus avoir l'occasion de le sentir sur leur épiderme. Trop tard. Le spectateur avait à peine avalé son café, reposé son séant, qu'il sentait poindre quelques larmes au coin de l'oeil. Contraste aveuglant avec le sourire arboré, un peu plus bas sur la pelouse par le grand Améobi, heureux de voir Richert à terre et le cuir au fond des filets. À peine une minute de jeu et un centre de Bernard fusait sur la chaussure de Paisley, déroutant son portier et offrant le k.o. à l'Anglais (46e). Franchement… Sale coup, mais pas le seul. Sur une action de feu de Santos (entré à la place de Menez) et avortée près de la ligne de Given, le juge de ligne (fait rare) avertissait l'arbitre d'une faute de Elliot sur Ilan (tirage de maillot). C'était le penalty, celui qui pouvait redonner l'espoir. Hélas, trois fois hélas, Mathieu, lui l'artilleur au pied gauche dévastateur, sortait une frappe enterrée et hors du cadre. (64e). Pas de doute en cette soirée, Sochaux avait les pieds dans le pudding. Et quand c'est le cas, souvent, on a plutôt tendance à s'enfoncer. Bellamy, qui ne l'est pas en fait, profitait d'un contre avec Ambrose pour venir corser l'addition (75e). Trois buts, cela faisait lourd, paraissait immérité. Mais l'Europe n'accepte pas l'à -peu-près et condamne chaque erreur. Sochaux l'a vérifié à ses dépens, hier soir tout comme il a apprécié, le chef d'oeuvre de Robert sur coup franc pour finir. Pas sympa, le frenchie… (0-4)
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