Le « trouillomètre » à zéro
Le Racing était redevenu à Metz un candidat au maintien. Hier, Rennes a fait de lui un candidat à … la relégation.
Le Racing avait rendu les armes l'autre samedi chez la plus faible équipe à domicile, Metz. Hier, il a sombré corps et surtout âme dans son stade devant l'adversaire le moins efficace à l'extérieur, Rennes (avant cette 30e journée, à égalité avec Le Mans). En une semaine, il n'a pas récolté le moindre point face à deux adversaires abordables, suite logique de deux indigentes productions et, surtout, d'un hiver qui n'en finit plus du côté de la Meinau. Et pas seulement au thermomètre qui atteignait péniblement hier les 2 ou 3 degrés. Les belles intentions automnales n'ont pas résisté aux frimas hivernaux et aucun signe annonciateur d'un prochain réchauffement n'est perceptible. Surtout que s'annonce un déplacement à Bordeaux et que les trois prochains visiteurs de la Meinau seront, dans l'ordre, Lyon et Peguy Luyindula, le PSG et Danijel Ljuboja, et Monaco. Comment une équipe qui n'a inscrit que 3 buts en 7 matches, récolté que 6 points sur 33 lors des 11 dernières journées et est réduite au silence depuis 3 rencontres peut-elle rêver de lendemains qui chantent ? Hier, le Racing a encaissé sa 5e défaite à domicile en déchantant. En deux minutes, le « petit » Suisse Alexander Frei a fait tourner en bourrique un RCS qui pataugeait dans le yaourt depuis une heure. À l'image d'un Cyril Chapuis qui, semaine après semaine, continue d'établir un record du monde absolu des hors-jeu, plus fort que le duo Zitelli — Nouma, spécialiste inégalé du genre du temps de sa glorieuse association. Mais la « Zite » (19) et la « Noum » (14) avaient inscrit 33 buts à eux deux en 1996-97 quand Chapuis n'en est qu'à un seul en 9 titularisations. Hier, comme à Marseille ou à Metz, l'ex-Rennais a tué dans l'oeuf, par négligence ou manque d'intelligence tactique, au gré d'incessantes positions illicites, les rares velléités offensives strasbourgeoises. En le sortant à la 80e minute pour lancer Pascal Camadini, Antoine Kombouaré lui a en prime offert une sortie sous les huées.
Quels risques avec les jeunes ?
Si, véritablement, le Racing veut préparer l'avenir, si, surtout, il veut avoir une chance de s'en offrir un en L 1 la saison prochaine, on peut se demander pourquoi Alexander Farnerud (19 ans) a ciré le banc pendant une heure avant de remplacer… Martins ou pourquoi Salim Arrache (22 ans) jouera en CFA à Metz cet après-midi. L'imprévisible et, c'est vrai, parfois incontrôlable Arrache a certes le sang chaud, mais au moins fait-il monter la température sur chacune de ses fulgurantes accélérations. Et très franchement, que risque aujourd'hui un Antoine Kombouaré, ébranlé dans ses certitudes, à lancer des jeunes aux dents longues qui incarnent davantage le futur Racing qu'un Chapuis fantomatique dont chacun sait déjà qu'il quittera l'Alsace le 23 mai au soir de la 38e journée ? Hier soir, à 10 minutes de la fin, une frange non négligeable des spectateurs a commencé à quitter les travées de la Meinau, accentuant la pénible sensation de vide. Les autres ont conspué les Bleus au coup de sifflet final. Dans les vestiaires, l'atmosphère était pesante, à en croire Alexander Farnerud. « Le coach n'a rien dit, il s'exprimera sûrement au décrassage. Personne ne parlait. Tout le monde baissait la tête. Mais il va falloir la relever vite. Le Racing de ce début 2004 n'est plus que l'ombre de celui que je voyais depuis les tribunes cet automne avant de signer à Strasbourg, quand j'étais en vacances chez Pontus (son frère). Danijel Ljuboja (parti au PSG) et Mamadou Niang (blessé jusqu'à la fin de saison) marquaient beaucoup. Ils ne sont plus là . C'est une grosse perte. » Ce matin, tout le monde ignore jusqu'où le déficit offensif du RCS peut se creuser.
l'Alsace
Si maintenant Kambou n'ouvre pas les yeux et s'obstine avec Chapuis, la je comprendrais plus rine
