Au chevet de la réserve 
  
Surclassé en CFA depuis quelques semaines, Ricardo Faty s'est rapidement imposé. Il a su profiter des lacunes affichées par d'autres joueurs, pourtant plus âgés. (Photo DNA - Laurent Réa)  
Plus que jamais menacée par la relégation en CFA 2, la réserve du Racing est, actuellement, au centre des préoccupations. Car il s'agit de formation, branche dans laquelle le club a consenti de gros efforts humains et financiers. 
Vendredi dernier, Jean-Marc Kuentz a rassemblé ses joueurs. Dans le vestiaire « CFA » du centre de formation, il a rappelé ce qu'il attendait d'eux sur le terrain. Il a surtout rappelé qu'il est question de maintien jusqu'à  la fin de la saison.
 Deux jours avant, ils avaient concédé leur douzième défaite de la saison, la sixième au stade Jean-Nicolas Muller, et avaient, surtout, fourni une première mi-temps indigne. « Une non mi-temps », comme l'avait qualifiée l'entraîneur après ce match contre Moissy (1-2).
Faty, Keita, Schneider au-dessus
 Conséquence directe de cette réunion : certains éléments ont quitté plus que temporairement l'effectif CFA. Ils ont été remplacés par des garçons évoluant en 18 ans Nationaux et dont la motivation et l'envie ne font aucun doute. Ricardo Faty, Sidi Keita, Yann Schneider joueront désormais à  l'étage au-dessus.
 « Il y a quatre ingrédients à  réunir jusqu'à  la fin de la saison. àŠtre à  100% collectivement et individuellement. Avoir un état d'esprit sain et conquérant. àŠtre présent dans les combats. Et produire du jeu », énumère Jean-Marc Kuentz.
« Tout le monde est préoccupé »
 Parce qu'aujourd'hui, la priorité du centre de formation, et du Racing dans son ensemble, est de sauver la réserve. « Nous sommes dans un club, au sein d'un mouvement collectif, donc tout le monde est préoccupé par toutes les situations délicates du club », assure Bernard Guignedoux, entraîneur-adjoint.
 Actuellement relégable (16e avec 44 points), elle est dans une position qui s'aggrave match après match. Le nul accroché à  Nancy (1-1, but de Moukouri), dimanche, n'ayant pas vraiment arrangé ses affaires.
 Avant même le début du championnat, tout le monde prévoyait une saison difficile. Parce que l'effectif avait été presque intégralement chamboulé avec l'arrivée massive des ex-18 ans, finalistes de la coupe Gambardella.
 Dans le même temps, plusieurs cadres quittaient cette équipe (Loison, François Keller, Fichaux, entre autres). « Nous avons pris des risques en lâchant Claude et François la même année », concède un Marc Keller embarrassé par tout ça.
Génération décourageante
 Et puis, les événements ont rarement été en faveur de ce groupe. Pape Sow, l'un des potentiels les plus sûrs, passe sa saison à  l'infirmerie, comme Gaëtan Krebs. Nordine Sam, qui devait tenir un rôle de leader, a accumulé blessures et suspensions (il a disputé une dizaine de matches en tout). Enfin, la disparition brutale de Fabrice Viau a cassé quelque chose.
 « L'an dernier, l'expérience de nos "grand-frères" nous avait permis d'arracher quelques points. Aujourd'hui, nous sommes naïfs », constate Jean-Marc Kuentz qui fondait, comme son adjoint Jacky Canosi, de gros espoirs sur cette génération. Mais à  douze journées de la fin du championnat, après trop de désillusions et après trop d'heures passées à  répéter toujours les mêmes choses aux entraînements, cette génération a fini par décourager du monde au club. Claude Fichaux a ainsi repris du service depuis trois semaines, afin de retrouver une sorte d'équilibre.
En CFA 2 l'an prochain  ?
 « La situation du CFA prouve, tout simplement, que cette génération n'est pas la meilleure du centre. La Gambardella ne m'a jamais aveuglé, explique Keller, d'un ton sec. Pour certains joueurs, c'est la fin de beaucoup d'illusions. Nous nous attendions à  une année difficile, car c'est la dernière avant que le recrutement effectué par Jacky Duguépéroux ne porte ses fruits. »
 Mais à  quel niveau jouera la réserve l'an prochain ? Le Racing peut-il envisager voir son équipe deux évoluer en CFA 2 ? « Si c'est le cas, il faudra faire avec », lance Keller. Pourtant, ça ferait tache. Car le Racing a beaucoup investi sur son centre de formation. Et, selon Guignedoux, ancien coordinateur technique de la formation au PSG, « il faut que les meilleurs jeunes aient axé à  la meilleure compétition ».
 « Pour l'image, ce n'est pas bon évidemment, dit le directeur sportif. Mais le classement en CFA ne reflète pas forcément le niveau d'un centre. » Jusqu'à  la fin de la saison, fixée le 22 mai au soir, l'objectif est très clair. Atteindre, dès que possible, les 70 points qui devraient permettre de se maintenir. Quoi qu'on dise, il en va de la crédibilité du centre. Et aussi, de l'avenir de beaucoup d'éléments de ce groupe.
 
