SO a écrit :Abou Moslem: « Aucun regret »
Arrivé au cours du mois de janvier, Abou Moslem a tout de suite été plongé dans l'opération maintien du Racing. Le défenseur égyptien a d'ailleurs dû décliner sa sélection pour la CAN afin de signer à Strasbourg. Un geste qu'il ne regrette pas, comme celui d'avoir signé dans un club en difficulté.
Abou, aidé d'un traducteur, nous confie même sa rage à l'approche de la dernière ligne droite du championnat.
Le Racing suivait vos prestations depuis quelques années. Comment s'est passée votre venue à Strasbourg ?
A l'époque des premiers contacts, il y a deux ou trois ans, j'avais déjà envie de rejoindre le Racing. La situation était difficile avec mon club qui ne voulait pas me libérer. Nantes aussi avait fait une proposition mais El-Ahly n'était, là aussi, pas d'accord. Ensuite, je me suis blessé au genou. J'ai été victime d'une rupture des ligaments croisés. Strasbourg continuait à prendre de mes nouvelles et, lors de mon retour à la compétition, a envoyé quelques émissaires pour voir mon état. J'avais également quelques contacts téléphoniques avec Marc Keller. Dans ma tête, c'était clair, je voulais signer au Racing. C'est fait !
Pourquoi n'avez que peu joué avec votre club lors de vos derniers mois en Egypte ?
J'avais décidé de quitter El-Ahly depuis un moment et j'en avais averti la direction et mon entraîneur. En fait, ils voulaient que je prolonge mon contrat et, pour ça, ils m'ont placé sur le banc. Pourtant, en sélection nationale, je continuais à être appelé et à jouer. Il y avait de grosses tensions entre le coach et moi. Les supporters se posaient des questions mais, moi, je ne me suis jamais découragé. Ce que je voulais, c'était rejoindre le Racing.
Vous êtes arrivé il y a près de deux mois et on sent que votre intégration n'a pas tardé. Pourquoi a-t-elle été aussi rapide ?
Le groupe m'a rapidement mis à l'aise. Quelqu'un comme Yves Deroff a facilité mon intégration. Karim Haggui, qui parle arabe, et Hosni aussi ont contribué. Pour l'instant, je n'ai pas eu le temps de visiter la ville car il y a eu beaucoup de matches. Mais j'ai eu le temps de m'habituer à la neige...
Comment vivez-vous la situation sportive du Racing ?
Pour moi, chaque match qui reste est une question de vie ou de mort. Ce sont neuf gros défis qui nous attendent pour sauver notre place en Ligue 1. Pour y arriver, il faut que le groupe fonctionne ensemble. Il faut agir comme un seul homme.
Une descente en Ligue 2 changera-t-elle quelque chose pour vous ?
Non. Personnellement, ça ne me pose aucun problème. Je suis prêt à ça, même si, aujourd'hui, je n'y pense pas car toutes nos pensées doivent être tournées vers le maintien en L1. Il faut tout faire pour y parvenir. En tout cas, je n'ai aucun regret d'être venu au Racing.
Vous êtes placé en concurrence avec Arthur Boka, international ivoirien. Comment vivez-vous cette situation ?
Il n'y a pas de souci, franchement. L'essentiel est l'intérêt du club. C'est celui qui est jugé le plus apte par l'entraîneur qui doit jouer et aider le Racing à gagner ces matches.
Pour venir cet hiver, vous avez volontairement décliné votre sélection pour la CAN. Comment avez-vous vécu cette compétition et la victoire finale de l'Egypte ?
Déjà , je crois que c'était la bonne décision de décliner l'invitation du sélectionneur pour venir ici. Evidemment, disputer la CAN avec l'Egypte, qui plus est à domicile, est un grand honneur pour n'importe quel joueur. Mais j'avais déjà réfléchi à tout ça et c'était ma décision de venir et de me priver de cette CAN. C'était un sacrifice. J'ai suivi les matches à la télé. C'était dur. La finale était encore plus dure à vivre avec cette séance des tirs au but. Mais je suis très heureux et très fier que l'Egypte a remporté cette Coupe d'Afrique.
Justement, quelle est aujourd'hui votre situation par rapport à la sélection ?
Après la CAN, le sélectionneur national m'a appelé pour prendre de mes nouvelles et me dire qu'il comptait toujours sur moi. Il y a des matches amicaux prochainement et je pourrais être convoqué.