
on aligne la meilleure équipe

DNA a écrit :Cassard attend de voir
Venu au Racing pour seconder Rémy Vercoutre et estimant que jouer « des matches en Ligue 1 serait du bonus », Stéphane Cassard a joué l'essentiel des rencontres de championnat. Pour samedi, il attend de voir.
« Je ne revendique rien. Pour l'instant, une certaine logique a été respectée. Rémy a joué tous les matches de Coupe », commence par dire Stéphane Cassard. « Donc, je vais me préparer normalement sans me poser de questions. Après, la décision de savoir qui de Rémy ou de moi jouera la finale ne m'appartient pas. Je m'adapterai à la situation quelque soit le choix du coach. »
Donc, on l'a compris, Stéphane Cassard est prêt à tout. « J'ai ma petite idée, mais je ne la livrerai pas vraiment. Pour l'instant, je ne m'attends pas à jouer. Dire que je n'ai pas envie de disputer cette finale serait mentir, mais je le répète, Rémy a fait la totalité de l'aventure. »
Le précédent Roux - Ramé
Il ne mettra aucune pression. Ni sur son coéquipier, ni sur Jacky Duguépéroux. « En 2002, à Bordeaux, Frédéric Roux avait disputé toutes les rencontres de la Coupe de la Ligue, mais Ulrich Ramé, une semaine avant la finale, avait demandé à la jouer, explique Stéphane Cassard. Je n'ai pas cette attitude. D'ailleurs, Elie Baup avait tout de même titularisé Frédéric Roux et Bordeaux avait battu Lorient et remporté la coupe. »
Stéphane Cassard pense aussi que Jacky Duguépéroux prendra la décision assez tôt dans la semaine. « On sait que le gardien doit être mis dans des conditions particulières, doit se préparer mentalement. Gardien de but, c'est un poste sensible. »
« Je serai content »
Et puis, quelque soit le choix de son entraîneur, il garde une seule philosophie. « On ne pourra aligner que onze joueurs sur la pelouse du Stade de France, dont un seul gardien, sourit le gardien de but du Racing. Si on m'annonce que je joue, je serai très heureux. Si on me dit que je serai remplaçant, je le serai tout autant. Aller au Stade de France, même sans jouer, sera déjà une grande satisfaction. En tout cas, je respecterai la décision qui sera prise. »
DNA a écrit :Le bonheur selon Cassard
Avant de retrouver Sochaux, samedi en championnat, Stéphane Cassard savoure intensément la victoire du Racing en Coupe de la Ligue. Pourtant, le gardien n'a pas disputé la finale. Pas de quoi gâcher la fête.
Comme ça, de prime abord, le propos s'apparente à un air convenu. Le genre de discours entendu mille fois dans la bouche d'un footballeur. Celui qui a vécu une finale et son long cortège d'émotions par procuration, du banc de touche ou des tribunes.
Il est bien connu qu'un sportif de haut niveau, par essence compétiteur au tempérament affirmé, ne peut se contenter d'expédients. D'habitude, les "recalés" se désolidarisent du mouvement et boudent la fête. Stéphane Cassard, lui, la vit intensément.
Sans amertume ni regret
Samedi au Stade de France, il a cédé sa place de titulaire à Rémy Vercoutre. Sans amertume ni regret, affirme-t-il de but en blanc. Le pire, c'est qu'on le croit sur parole.
Il est des signes qui ne trompent pas. Ses yeux, déjà , qui s'illuminent comme des petites lanternes à la simple évocation de la soirée magique. Le verbe, ensuite, qui se hasarde sur les chemins de la dithyrambe et qui ricoche au fil de la conversation pour devenir à chaque fois un peu plus intense. La sincérité, enfin, dont personne ne peut douter tant le personnage détonne dans un milieu où la langue est habituellement de bois.
« Comme un cadeau »
« J'ai vécu cette soirée comme un cadeau, dit-il. Quand je me suis retrouvé au milieu de la pelouse, là , dans un stade plein, ça a été incroyable. Je ne suis pas quelqu'un de démonstratif, alors j'ai tout intériorisé. Je vous assure que c'était très fort. »
S'il devait garder une image de sa finale, ce serait celle de son épouse, à qui il a fait porter dans les tribunes la réplique de la coupe. Les regards qui se figent se passent alors de mots.
« Qu'elle partage ma joie »
« Je voulais qu'elle partage avec moi ma joie, explique-t-il. Comme elle a partagé mes galères, à Troyes, quand je ne me sentais plus concerné. Avec mes proches, elle m'a poussé à ne pas baisser les bras. Je suis arrivé à Strasbourg dans la peau du numéro deux. J'ai disputé je ne sais combien de matches de Ligue 1 (29 précisément) et je me retrouve là , au Stade de France. Alors, oui, c'est merveilleux. J'ai eu du mal à quitter la pelouse ! »
Si Cassard assure avoir - presque - refermé le chapitre de la coupe, il entend s'appuyer sur cette dynamique pour boucler l'affaire en championnat. Si possible dès samedi au FC Sochaux, club qui l'a vu naître au haut niveau.
« Clin d'oeil »
« C'est un peu un clin d'oeil que ce déplacement à Bonal, sourit Cassard. Je ne suis jamais revenu "chez moi" dans d'aussi bonnes conditions, en savourant les belles choses. Le top, ce serait que la victoire soit au bout. »
Un succès qui, avec encore trois journées à disputer, serait assurément synonyme de maintien en Ligue 1. Stéphane Cassard ne demande rien de plus. Si ce n'est être, l'espace d'un soir, le plus heureux des hommes.
DNA a écrit :Droit dans ses buts
Auteur d'une saison absolument remarquable, Stéphane Cassard sort logiquement vainqueur du « Trophée des étoiles » de notre quotidien qui distingue le meilleur Strasbourgeois de l'année. Portrait.
Stéphane Cassard prend deux « s ». Il tient ça de son père. Dans la famille Cassard donc, on affiche deux « s » et un « d » à la fin et ce depuis la nuit des temps sans que personne ne s'en soucie plus que ça.
Ce qui n'est d'ailleurs pas tout à fait vrai non plus. Parce que si chez les Cassard on est très famille, c'est une famille qui fait beaucoup parler. Et qui déchaîne même les passions les soirs de match dans certains coins du Doubs.
« C'était l'équipe des Cassard »
Loin de Chateauvallon, c'est Vermondans. Cinq cents à six cents habitants, une église sans doute, un ou deux bistros comme de tradition, la boulangerie, peut-être autre chose mais on n'y est pas allé voir alors on ne sait pas, et un club de foot.
Le club des Cassard ou baptisé tel. Du nom de l'entreprise en maçonnerie Cassard, dirigée par André, père de, et Michel, oncle de.
« L'US Vermondans, c'est vraiment ma famille, explique Stéphane, fils et neveu de. Mon père et mon oncle ont créé ce club il y a une trentaine d'années et ils l'ont fait grimper jusqu'en National où il est resté sept ans. Mon père était gardien de but, mes cousins et mon frère y jouaient. J'ai toujours baigné dedans. C'était l'équipe des Cassard. ».
Vermondans contre Pont-de-Roide
Le tout sur fond de Clochemerle parce que le foot c'est ça à l'origine et à l'arrivée. Strasbourg contre Metz, Arsenal contre Manchester, Milan contre Turin, ... Vermondans contre Pont-de-Roide, la grande ville voisine.
Dans un pays où on fait des villages avec peu d'habitants et où les noms de lieux sont choisis pour l'euphonie, on se dit un peu bêtement que ça ne doit pas rigoler des masses à Pont-de-Roide, chez les Rudipontains.
Et qu'à l'inverse on a bien dû se marrer à Vermondans les soirs de victoire contre les gamins d'à -côté qu'on retrouvait à l'école le lundi. On ne sait pas comment s'appellent les gens de Vermondans. Les Cassard ?
« Eclate-toi »
Stéphane, lui, ne se fait jamais prier pour ressasser cette histoire. Avec cette voix qui ne se soucie pas du temps qui passe, une voix de libraire presque, il prend systématiquement le temps de refaire le chemin en arrière.
Histoire, évidemment, de mesurer celui parcouru depuis l'arrivée à Sochaux (à l'âge de 12 ans), les débuts tonitruants en D1, les coups d'arrêt, la renaissance enfin. Le tout sans jamais un mot plus haut que l'autre. La douceur en étendard.
Tout ça lui permet de savoir ce qu'il doit à lui-même et aux autres. A sa famille notamment (« Elle a toujours fait d'énormes sacrifices pour moi et été là dans les moments difficiles »). Chez les Cassard, on est très famille. A Pont-de-Roide, on sait ça.
« C'est vrai que cette saison, je me suis vraiment appuyé sur mon passé, dit-il. Après la galère et la frustration vécues à Troyes, ce n'était que du bonheur. Quand Rémy (Vercoutre) s'est blessé et que j'ai dû le suppléer, j'ai beaucoup relativisé. Je me suis dit « éclate-toi, c'est du bonus » ».
Aux oreilles de Wenger
Et quand Cassard s'éclate, ça éclabousse. De classe. Très vite, la France du foot redécouvre ce nom disparu du haut de l'affiche après une expérience inachevée à Montpellier (il y avait été transféré pour 8 MF) il y a cent ans de ça. En mars, il viendra même aux oreilles d'Arsène Wenger qui se renseignera discrètement.![]()
Stéphane Cassard a 32 ans et il accomplit l'une des meilleures saisons de sa carrière. La meilleure d'un gardien à Strasbourg depuis la nuit des temps. Avec une bonne douzaine de points arrachés à l'adversité à lui seul. Comme face à Bordeaux quand il arrête le penalty de Riera à la 76e' et que, dans les arrêts de jeu, le Racing s'impose.
« Ce soir-là , il s'est passé quelque chose de spécial, confesse-t-il. Je ne sais pas quoi, mais quand j'en parle aujourd'hui, je suis encore ému. Ça nous a aidés à continuer. Maintenant, si derrière nous n'avions pas confirmé cet arrêt n'aurait servi à rien ».
Un an de plus
En tirant un peu la symbolique par les cheveux, on pourra toujours dire que cet arrêt a été un nouveau point de départ. L'acte fondateur de quelque chose qui reste à écrire pour le club et pour l'aîné des Cassard puisqu'il prolongera dans les jours qui viennent d'une année supplémentaire.
« Oui, c'est probable, continue-t-il. En arrivant ici, j'avais envie de me poser, ce club me correspond. J'ai l'impression qu'il en a fini des galères. Le Racing s'est stabilisé partout, il faut entretenir ça et faire fructifier ce qui se passe ».
Lui, souligne simplement qu'il est « sans doute arrivé à maturité », ce qui ne manque pas de sel à son âge. Quand on le lui dit, il en sourit. Parce qu'à Vermondans, on sait la valeur du temps et du travail. Stéphane Cassard est un enfant de Vermondans . A Pont-de-Roide, on sait ça