Jafar Hilali

[argueti]

Heureusement sur InfosRacing on est plus modéré

[PoY]

C'est plus facile quand on a encore des neurones

[Gotcha]

des quoi ?

[Keating]

Hilali veut 3,2 millions

Alors que les deux parties se préparent à renégocier la convention de gestion du centre de formation qui les lie, la section professionnelle réclame désormais, à l’initiative de son président Jafar Hilali, 3,2 millions d’euros à l’association support RCS. Un conflit pourrait précipiter la mort du club.

C’est - pour reprendre l’expression d’un administrateur de l’association support Racing-Club de Strasbourg, qui gère le centre de formation - « une déclaration de guerre » qui ne dit pas son nom. Hier en conseil de surveillance de la SASP (1), dont Jacky Kientz (président du RCS de 1990 à 1992) a dirigé les débats en l’absence du président Jafar Hilali et de celui du conseil Alain Fontenla, la direction londonienne a présenté ses comptes à mi-saison, arrêtés au 31 décembre, qu’elle doit transmettre pour le 15 mars à la DNCG (2).

Et ces comptes n’ont rien de réjouissant. Ils font état d’un déficit de 1,6 million d’euros pour les six premiers mois 2010-2011. Un déficit artificiellement réduit par une manœuvre à l’issue aléatoire et qui, pour certains, s’apparente donc à « une déclaration de guerre. »

Petit retour en arrière : lundi, le conseil d’administration de l’association support a accepté le principe d’une prise en charge dès cette saison des salaires de quatre employés du centre de formation (3) depuis toujours assumés par la section pro. Sous réserve, toutefois, de la rédaction dans les plus brefs délais d’une nouvelle convention liant l’association et la SASP. Le montant de ce transfert de charges n’est pas négligeable : 287 000 euros toutes charges comprises (« L’Alsace » de mardi). Un ballon d’oxygène pour un club professionnel à la trésorerie tendue et tangente.

La convention de gestion, qui court jusqu’en juin, peut être dénoncée par chacune des deux parties avant le 31 mars. En début de semaine, l’association a acté sa prochaine dénonciation pour mieux en préparer une nouvelle. Mais ce qui, vu de l’extérieur, ressemble à s’y méprendre à une main tendue aux Londoniens est en réalité loin de satisfaire ces derniers, particulièrement le premier d’entre eux, Jafar Hilali.

Le bruit courait depuis quelques jours. Il s’est matérialisé hier. L’homme d’affaires espère aujourd’hui obtenir de l’association le remboursement intégral des salaires d’employés du centre que la SASP a honorés de 2004 à 2010, bien avant son arrivée en décembre 2009. La somme est colossale : 3,188 millions. Hilali l’a intégrée aux comptes arrêtés au 31 décembre, diminuée, cependant, d’une provision de 2,3 millions, sachant que plane un doute sur la légitimité de sa démarche. En clair, sans les 888 000 euros que prétend récupérer le président du Racing auprès de l’association, le déficit au 31 décembre serait de 2,488 millions. Pour mémoire, le 25 novembre devant la DNCG, J. Hilali s’est engagé à un abandon de compte courant de 2,55 millions pour équilibrer les comptes 2010-2011 si aucune rentrée exceptionnelle (plus-value sur la revente de Kévin Gameiro par exemple) ne vient gonfler les recettes. Les chiffres ne prêtent pas à discussion : cet abandon programmé suffit à peine à couvrir le déficit de mi-saison.

Pendant ce temps, après la vente des bâtiments du centre à la Ville de Strasbourg, la trésorerie de l’association RCS ne s’est jamais aussi bien portée, conformément au souhait des élus désireux de soutenir la formation à la strasbourgeoise. 1,2 million environ y « sommeille ». 324 000 euros en seront toutefois prélevés pour payer l’impôt lié à la vente. On en arrive ainsi aux 888 000 euros que réclame Hilali avec d’autant plus d’insistance que la SASP tire la langue. Sa trésorerie est tendue comme une arbalète et le propriétaire londonien, qu’on dit vert de rage de voir cet argent lui échapper, aimerait délester l’asso support de ses réserves en liquidités pour éviter d’avoir à remettre au pot.

Oui, mais voilà ! Les commissaires aux comptes ont émis hier des doutes sur le bien-fondé de la créance de 3,188 millions présentée en conseil de surveillance. On relèvera au passage que le conseil en question a validé un poste budgétaire encore virtuel, puisqu’aucune négociation n’a été entamée avec l’association (4). « L’association a donné un accord de principe sur la prise en charge des salaires 2010-2011, mais ne s’est pas prononcée sur la refacturation antérieure », admettent d’ailleurs les Londoniens.

« La convention de gestion a depuis toujours fait obligation à la SASP de verser une subvention d’équilibre en cas de déficit de l’association », anticipe un administrateur de l’asso, « Si, de 2004 à 2010, l’association avait dû assumer les salaires d’employés du centre de formation, cette subvention d’équilibre aurait été augmentée d’autant. La requête de Hilali est donc sans objet. »

Si le conflit venait à dégénérer, Jafar Hilali n’aurait d’autre recours que d’engager un long bras de fer judiciaire pour le vérifier (voir ci-dessous). Un de plus. Un de trop ?

(1) Société anonyme sportive professionnelle.

(2) Direction nationale du contrôle de gestion.

(3) Le directeur du centre Jean-Marc Kuentz, les entraîneurs de la réserve François Keller et des U 19 Nicolas Mayer, et la secrétaire Dominique Fischer.

(4) Seuls Thierry Wendling et Léonard Specht, qui était absent et avait donné pouvoir au premier, ont voté contre.

Une attaque suicidaire

À mettre sous pression une association RCS plutôt complaisante jusqu’ici à son égard, Jafar Hilali s’expose à un sévère retour de manivelle. Décryptage.

Quelles peuvent être les conséquences de cette « déclaration de guerre » signée Hilali ? Première hypothèse : l’association obtempère. Mais elle ne le fera pas sans contrepartie et il est peu probable que l’actionnaire majoritaire du RCS accède à ses exigences. L’impasse se dessine au bout de la route. D’autant que la mairie veillera sûrement au grain. Elle a toujours affirmé que le rachat des bâtiments du centre de formation était destiné à offrir une bouffée d’oxygène aux finances du centre, pas à celles de la section professionnelle. Sans compter que transférer de l’argent public d’une association à une SASP flirte avec les limites de l’abus de bien social.

Deuxième hypothèse : l’association se braque, dénonce la convention de gestion avant le 31 mars comme elle en a l’intention et, faute d’accord sur la nouvelle mouture, refuse purement et simplement d’octroyer à la SASP le numéro d’affiliation à la Fédération française. La section professionnelle ne peut se réinscrire en championnat de France pour 2011-2012.

Jafar Hilali, qui a fait appel aux services d’un avocat parisien sur ce dossier, peut certes s’entêter et intenter une action en justice pour tenter d’obtenir gain de cause, mais sans aucune chance que la procédure aboutisse avant la fin juin. Le 1 er juillet, il se retrouve à la tête d’une coquille vide et doit déposer le bilan. Le foot pro disparaît à Strasbourg, au moins provisoirement. Hilali aussi. Il perd les 6,5 millions d’euros que Fontenla et lui avaient investis dans le club. Quand on déclare la guerre, une déroute n’est jamais à exclure.

De son côté, l’association peut réinscrire la réserve en CFA si celle-ci est promue de CFA 2. Aux deux tiers de la saison en cours, l’équipe de François Keller est bien partie pour l’être. Pour d’éventuels investisseurs, les compteurs sont remis à zéro et les ardoises - remboursements de compte courant avec ou sans clause de retour à meilleure fortune, Prud’hommes, Tribunal de Commerce - sont effacées. La reconstruction d’un club descendu d’un seul niveau devient moins onéreuse.

[Its_me]

Décidément, c'est de pire en pire avec ce type.
Il a de la chance de faire ça à Strasbourg ... il ne le ferait pas à Nice ou à Bastia ...

[argueti]

Tous les moyens sont bons pour essayer de récupérer / gagner de l'argent ...

[D520]

attention ,je crois plutôt que c'est le début de la fin pour lui !!!

De son côté, l’association peut réinscrire la réserve en CFA si celle-ci est promue de CFA 2. Aux deux tiers de la saison en cours, l’équipe de François Keller est bien partie pour l’être. Pour d’éventuels investisseurs, les compteurs sont remis à zéro et les ardoises - remboursements de compte courant avec ou sans clause de retour à meilleure fortune, Prud’hommes, Tribunal de Commerce - sont effacées. La reconstruction d’un club descendu d’un seul niveau devient moins onéreuse.

c'est peut être ça la solution !!!!
avec les casseroles qui trainent aux prud'hommes ...et autres vieux cauchemars !!!

on fait table rase et on reconstruit sur du neuf correctement !!!

[fan_racing]

Même pathologie que Ginestet : intégrer des variables aléatoires de plusieurs millions dans des budgets supposés être paramétrés à la centaine de milliers d'euros près.

[Its_me]

Ca me ferait vraiment chier pour le centre de formation si ça arrivait.

[argueti]

On a plutot l'impression que le centre a (maintenant) les reins solides et que la SASP part vers le dépot de bilan ...