dna a écrit :Julien Stéphan prend les rênes du Racing

L’ancien entraîneur de Rennes Julien Stéphan a signé ce vendredi un contrat de trois ans avec le Racing. Précédé d’une réputation flatteuse, il atterrit en Alsace pour remettre de l’huile dans les rouages du projet strasbourgeois.
La semaine avait démarré sur les chapeaux de roues : quelque douze heures après sa 15e place en Ligue 1 validée dimanche soir à la Meinau contre Lorient (1-1), le Racing avait en effet confirmé le départ de son entraîneur Thierry Laurey, en poste depuis cinq saisons et arrivé au terme de son engagement, mais aussi de son adjoint Fabien Lefèvre, débarqué dans le Bas-Rhin en 2016 dans les bagages du technicien de 57 ans.
Un dossier pas si inaccessible
Elle s’achève sur le même rythme effréné, avec la désignation, pour les trois prochaines années, du nouveau coach Julien Stéphan, démissionnaire le 1er mars à Rennes.
Tant que le maintien du Racing en Ligue 1 n’était pas assuré, le président Marc Keller s’était catégoriquement refusé à entreprendre toute démarche. Mais il avait évidemment déjà en tête une liste restreinte de profils, sélectionnés, entre autres, pour leur personnalité moins clivante qu’un Laurey avec qui un fossé avait fini par se creuser.
Tout en menant lundi et mardi les entretiens avec les joueurs en fin de contrat, les dirigeants sont passés à l’action pour dénicher leur futur technicien, étant entendu que pour lancer un vaste chantier, il est toujours préférable d’en avoir le chef.
Jocelyn Gourvennec, l’ancien entraîneur de Guingamp et Bordeaux, avait été sondé voici quelques jours, à l’instar de Rémi Garde, ex-coéquipier de Marc Keller à Strasbourg (1993-1996), sans club depuis son renvoi en août 2019 de l’Impact de Montréal, théâtre de sa troisième expérience d’entraîneur principal après Lyon et Aston Villa.
Julien Stéphan (40 ans) ne faisait pas forcément figure de favori, mais pour une raison sans rapport aucun avec ses compétences. Ou plutôt, si : après sa première rennaise comme n°1 (décembre 2018-mars 2021), sa cote avait grimpé et des bancs plus prestigieux que celui de Strasbourg étaient vacants.
Son nom avait d’ailleurs circulé à Lyon et Nice, où son CV n’apparaissait pas sur le haut de la pile, ainsi qu’à Bordeaux dont la situation cacophonique n’est guère vendeuse. Pour le Racing, son dossier semblait le moins accessible.
Mais de toute évidence, le fils de Guy Stéphan – adjoint de Didier Deschamps chez les Bleus de France –, a fini par penser que le ciel pouvait aussi être azur chez les Bleus d’Alsace. Il est venu ce vendredi matin à la Meinau, en a visité les installations et est rapidement tombé d’accord avec Marc Keller sur un bail de trois ans.
Lui qui s’estimait à court de solutions en mars pour redresser un Stade rennais alors sur une pente savonneuse avait préféré s’en aller de lui-même. Mais depuis son intronisation en décembre 2018 à la place de Sabri Lamouchi, l’ancien coach de la réserve avait écrit l’une des plus belles pages de son histoire.
Il lui avait offert son premier trophée majeur depuis près un demi-siècle : sa troisième Coupe de France en 2019 (2-2, 6-5 aux tirs au but face au PSG), 48 ans après la précédente.
Le staff rennais reconstitué ?
Il l’avait également mené en huitièmes de finale de l’Europa League (en mars 2019 contre Arsenal, 3-1 au Roazhon Park, 0-3 en Angleterre), puis à sa première participation en Ligue des Champions (élimination en poules à l’automne 2020 avec un nul et cinq défaites).
S’il devrait être accompagné de son fidèle adjoint Mathieu Le Scornet, il retrouvera à Strasbourg celui qui l’a épaulé en Bretagne de décembre 2018 à juin 2020, Jean-Marc Kuentz.
Au printemps dernier, après une saison écourtée par la pandémie, le Colmarien devenu citoyen de Truchtersheim avait décidé de regagner son Alsace natale et son club de cœur, le Racing, où il avait œuvré plus de deux décennies, du début des années 1990 à 2012.
Il devait y intégrer le centre de formation qu’il avait dirigé de 2007 à 2011, mais Thierry Laurey lui avait demandé de succéder comme adjoint chez les pros à David Ducourtioux, rentré en Corse auprès de sa famille. Un an plus tard, il pourrait bien prolonger son intérim en équipe première pour reconstituer en grande partie le staff encore en place à Rennes il y a un an.
L’arrivée de Julien Stéphan est en tout cas un joli coup pour Marc Keller. Ce samedi à 14h30, les deux hommes tiendront une conférence de presse à la Meinau. Le successeur de Laurey y exposera les raisons de son choix, peut-être guidé par l’attitude de son nouveau patron, réputé pour ne jamais s’ingérer dans les choix sportifs de ses coaches. Au Stade rennais, il n’a pas toujours joui d’une pareille liberté.