L'Alsace a écrit :La montée du cap corse ?
A 20 h à  Bastia face à  un Sporting dégagé de tout souci, mais remonté, le Racing peut franchir un cap décisif vers la Ligue 1. Mais il peut aussi, s'il se rate, voir revenir ses poursuivants.
Les basketteurs appellent ça le « money time ». Ces fameuses dernières minutes durant lesquelles tout peut basculer. Les footballeurs du Racing sont, à  leur manière, entrés dans le « money time » de cette saison 2006-2007 de L 2. En position de force, avec quatre points d'avance sur le 4e, Amiens, et deux points sur le 3e, Caen, qui n'avance plus depuis six journées (4 nuls, 2 défaites). Si tant est que l'antépénultième soirée d'aujourd'hui veuille bien sourire, le RCS pourrait même fêter son retour en L 1 sur les coups de 22 h. La condition : qu'il gagne à  Bastia et que dans le même temps, Amiens chute à  domicile contre Châteauroux. « Un scénario idéal qu'on imagine plus facilement que le scénario catastrophe (Ndlr : en cas de défaite en Corse et de succès d'Amiens et Caen, Strasbourg pourrait se retrouver 3e, une longueur derrière les Normands et une seulement devant les Picards) », ne cache pas le capitaine Guillaume Lacour. « Mais nous savons que la montée peut n'intervenir que lors de la dernière journée. Nous sommes prêts à  toutes les éventualités. Nous avons bien préparé ce match, en espérant faire beaucoup mieux que lors de nos trois précédents déplacements (1 point sur 9 à  Istres, Grenoble et Libourne). Nous en sommes capables. Nous l'avons montré au Havre (succès 1-0) et à  Caen (2-2). » Jean-Pierre Papin, lui, a renoncé à  tirer des plans sur la comète. « Ça ne me réussit pas trop. » Mais l'entraîneur strasbourgeois ne masque pas une certaine impatience. « J'aimerais y être (en L 1), pour le club, pour les joueurs. Ce serait bien qu'ils retrouvent leur honneur et leur fierté. Nous sommes si près de la L 1 que nous n'aimerions pas louper la marche. Si nous jouons sérieusement, il n'y a pas de raison que ça se produise. » 
« Nous aurions déjà  dû plier l'affaire »
Mais celui qui vient d'être nommé parmi les postulants au titre d'entraîneur de l'année en Ligue 2 (Stéphane Cassard l'a également été dans la catégorie du meilleur gardien de la division) s'attend à  un accueil plus chaud que chaleureux à  Furiani. « Ça fait un moment que nous aurions dû plier l'affaire. Mais nous avons tout fait pour nous mettre en difficulté. Heureusement, les autres n'ont pas fait mieux. Bastia n'a rien à  jouer, mais ne voudra pas décevoir son public. On connaît la mentalité corse. On sait que ça va être compliqué. Rapporter quelque chose est primordial, afin d'accueillir le champion, Metz, en toute tranquillité vendredi prochain. » Les propos de Michel Padovani – l'adjoint de Bernard Casoni – en disent d'ailleurs très long sur les intentions du Sporting (voir ci-dessous). Sans compter que Casoni lui-même ne verrait pas d'un mauvais Å“il de jouer un vilain tour à  JPP, son ex-coéquipier à  l'OM et en équipe de France. « Nous voulons rester sur la dynamique de nos bons résultats dans le derby contre Ajaccio (4-1) et à  Grenoble (1-1, avec une égalisation grenobloise dans les arrêts de jeu). Je tiens à  gagner nos trois derniers matches pour finir le plus haut possible. » Si tout le monde connaissait l'enjeu pour le Racing, on en sait maintenant un peu plus sur les motivations insulaires. De quoi - comme l'espère JPP - aborder la rencontre « avec humilité ». Histoire de franchir le cap corse et de faire un pas supplémentaire vers la montée. 
Absents : à  Bastia, Laville (cervicales), Ben Saada (cuisse), Ghisolfi (adducteurs), Née (fin de carrière), Coulibaly, Kahlaoui (choix de l'entraîneur) ; à  Strasbourg, Johansen (adducteurs), Abou, Devaux, Mbodji, Loué (reprise), Gameiro, Schneiderlin, Weber, Yachir, Gargorov, N'Diaye, Gurtner (choix de l'entraîneur).
Le mot du jour
De Jean-Pierre Papin, entraîneur du Racing: « Je n'ose pas imaginer que nous rentrions de Bastia avec une défaite, parce qu'il y aurait encore le feu. Je peux le comprendre, car je sais que l'enjeu est énorme pour le club et les conséquences qu'aurait une seconde saison en L 2. Je ne suis pas contre les coups de gueule. J'ai connu des présidents qui en ont poussé de beaucoup plus véhéments que celui de Philippe (Ginestet, le patron du RCS) la semaine dernière. Mais à  trois matches de la fin, nous avons plus besoin d'encouragements que d'autre chose. Le président a transmis les siens aux joueurs cette semaine. Il n'y a pas de souci de ce côté-là . »
Le match Johansen forfait
Victime d'une douleur au quadriceps droit mercredi sur sa toute dernière frappe de l'entraînement, Pascal Johansen n'est pas parti hier à  Bastia où le RCS jouera son avenir ce soir. « Sa saison est sans doute terminée », lâchait même un JPP un brin contrarié lors de son point presse hebdomadaire en début d'après-midi. Le kiné Eric Moerckel se veut un peu moins pessimiste. « La lésion n'est pas grave. Mais il y a tout de même un gros doute sur sa participation au derby contre Metz dans une semaine. L'objectif, c'est de remettre Pascal d'aplomb pour le dernier match à  Dijon le 25 mai. » Le forfait du Colmarien entraînera le retour de Renaud Cohade, remplaçant contre Brest, dans le onze de départ. L'incertitude plane par ailleurs sur la participation de Pascal Camadini, victime d'une entorse de la cheville face à  Brest, qui s'est entraîné hier, figure dans le groupe de 17, mais ignore encore s'il pourra tenir sa place. « Aujourd'hui (hier), ce serait trop court. Mais avec 24 heures de plus, ça ira peut-être. Nous prendrons une décision ce vendredi matin. J'ai très envie de jouer, mais je saurai être raisonnable et honnête envers le coach, mes coéquipiers et moi-même. » S'il devait renoncer, Eric Mouloungui (10 buts), en principe associé à  Hervé Tum (sept réalisations) devant, redescendrait sur le flanc gauche. Le Brésilien Joao serait alors titularisé en pointe. Côté bastiais, personne n'a oublié la défaite concédée à  la Meinau le 28 mai 2005 lors de la 38e journée de L 1. Ce soir-là , les Strasbourgeois l'avaient emporté 2-0 grâce à  des buts de Mamadou Niang et Alexander Farnerud aux… 85e et 91e. « Strasbourg avait joué le coup à  fond et je n'ai pas oublié », n'a toujours pas digéré Michel Padovani, appelé comme pompier en fin de championnat cette saison-là  et aujourd'hui adjoint de Casoni. « Les Strasbourgeois ne doivent pas compter sur une démobilisation de Bastia. Nous ne laisserons pas filer le match. »