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DNA a écrit :Le bonheur est sur le pré
Les hommes de François Keller ont réglé l’affaire en moins d’une demi-heure face à Auxerre. Voilà le Racing seul en tête de son championnat, avec sept points d’avance sur Vesoul. La direction serait inspirée de prendre exemple sur ses joueurs.
C’était match au sommet, hier, à la Meinau, où les deux leaders du championnat s’affrontaient à moins de deux mois des bilans. Alors que ses coulisses restent placées sous le sceau d’incohérences et de divisions pathétiques, le Racing version terrain a bien fait les choses.
Dans leur triste maillot gris, les Bourguignons ont été les auteurs d’une bien triste sortie
Il ne s’agit pas non plus de tresser des wagons de couronnes de laurier. La montagne a accouché d’une souris par la faute de la réserve de la réserve auxerroise dont les joueurs ne risquent pas de bouleverser la hiérarchie dans l’Yonne. Dans leur triste maillot gris, les Bourguignons ont été les auteurs d’une bien triste sortie. Et c’est tout bénéfice pour le Racing qui a accru de deux points son avance sur son concurrent immédiat, Vesoul, dans la course à la montée. L’affaire a été rondement menée. « On a bien commencé le match, a souligné François Keller, dans les couloirs de la Meinau. On a fait 35 premières minutes très bonnes et puis, ensuite, il y a eu un relâchement. » Il s’est révélé sans conséquence mais il n’est pas faux non plus de constater que pendant une petite heure, ses protégés ont préféré gérer. Sans Sichi, finalement out, avec Steven Keller qui a montré une fois de plus qu’il était meilleur en récupérateur qu’en arrière latéral, les Strasbourgeois ont étouffé l’adversité.
Pinaud a été contré au dernier moment sur une première incursion (7 e). Sur deux corners successifs, Golliard et Modeste ont remporté les premiers combats aériens, contraignant Mansour à claquer leur tête respective au-dessus de sa transversale (17 e). Sow s’est montré gourmand en déclenchant une frappe à l’entrée de la surface au lieu de glisser vers Pinaud et Genghini démarqués sur le côté droit de la surface (19 e). Et ce qui devait arriver arriva. Ledy a repris de la tête, au second poteau, un centre de Donzelot pour envoyer le cuir dans la lucarne (22 e, 1-0). Un corner de Martin au premier poteau a été repris par Pinaud comme à la parade (25 e, 2-0). Les quatre points étaient dans la besace. Le Racing optaient pour un rythme de sénateur.
« On n’avait pas prévu à la mi-temps de défendre aussi bas, explique encore le coach, mais on a su ne pas encaisser le but qui aurait pu relancer le match, comme à Schiltigheim. » Auxerre n’en a pas démontré une folle envie non plus. Nyamwisi a bien tenté de profiter d’une pointe d’assoupissement alsacien, sur un drôle de tir des 20 mètres (60 e) contraignant Kéhi à dévier en corner, ou sur un tête-à-tête remporté en deux temps par le gardien strasbourgeois (85 e). Mais les Bleus étaient bien installés dans leur fauteuil de leader, à sept matches de la fin, dotés quasiment de deux jokers. Leur coach n’en a pas fini pour autant avec sa naturelle inquiétude.
« On n’y arrivera qu’en comptant sur nous »
Ledy (épaule et cuisse), ainsi que Martin (cheville) ont abandonné leurs coéquipiers en chemin. « Et je n’oublie pas non plus ce que l’on doit au staff médical, qui a bénévolement soigné Golliard, toute la semaine, jusqu’à six heures par jour, souligne François Keller. J’espère que l’on va pouvoir récupérer l’un ou l’autre blessés. Parce que je n’oublie pas que lors du prochain déplacement, on va affronter St-Louis, qui sera soutenu par 2800 spectateurs et contre qui on avait été bien content de faire nul au match aller. »
S’il n’a pas grand-chose à attendre de ses patrons qui devraient encore s’écharper dans les prochains jours, le staff technique peut au moins s’appuyer sur des joueurs visiblement concernés. « On essaye de faire abstraction du contexte, mais on est là pour gagner des matches, considère Gauthier Pinaud. Le coach nous protège de tout ça. On n’y arrivera qu’en comptant sur nous. » L’ailier n’est arrivé qu’à l’été, mais il semble déjà s’être acclimaté.
L'Alsace a écrit :L’exemple vient du terrain
Alors que la violence atteint en coulisses un paroxysme sans doute jamais vu, même sous l’abracadabrantesque ère Jafar Hilali, les joueurs de François Keller continuent de faire le métier. Grâce à leur 15 e victoire hier soir à la Meinau contre Auxerre (2-0), ils ont non seulement pris seuls la tête du groupe C de CFA 2, mais aussi accentué leur avance sur leurs rivaux.
François Keller et les Strasbourgeois s’attendaient à vivre le match le plus difficile du week-end dans ce groupe C de CFA 2. Mais leurs craintes se sont vite dissipées : ils ont su se le rendre facile en frappant deux fois en trois minutes peu après la 20 e, grâce à David Ledy et Gauthier Pinaud. Le scénario idéal.
Mais avant de faire le break, ils avaient d’abord dû s’en remettre à deux coups de pied arrêtés pour inquiéter un Mansour auteur en une minute de deux exceptionnelles parades. Deux corners frappés par Benjamin Genghini. Le premier de la gauche, exploité au 2 e poteau par le capitaine Ludovic Golliard d’un puissant coup de tête claqué en corner par le gardien bourguignon (17 e). Le second dans la foulée, à droite cette fois, repris du point de penalty par Billy Modeste. Mais Mansour s’était envolé pour sortir d’une main gauche ferme, après une parfaite parade horizontale, la tentative du défenseur central strasbourgeois (18 e). Ces deux coups de semonce sans fâcheuse conséquence pour les Icaunais allaient être suivis de deux autres sitôt le cap de la 20 e. Mais cette fois, les Bleus allaient faire payer l’addition à ceux avec qui ils partageaient le fauteuil de leader. Pacho Donzelot s’échappait ainsi sur son flanc droit pour délivrer un centre fuyant que David Ledy, embusqué au 2 e poteau, catapultait de près au fond (22 e).
Auxerre, sonné, venait de mettre un genou à terre et n’avait pas le temps de se relever que Gauthier Pinaud allait lui asséner un 2 e coup fatal. Sur un coup franc de Thomas Martin le long de la ligne de touche à droite, l’ailier droit du RCS montrait une facette qu’il met rarement en lumière : la précision de son jeu de tête. Son coup de boule asséné du point de penalty au premier poteau ne laissait aucune chance à Mansour (25 e).
« En train de construire quelque chose de bien »
Grâce au 16 e but de sa meilleure gâchette et au 4 e de l’ancien Castelroussin, le Racing, soutenu par un kop uni derrière ses joueurs, venait de faire le plus dur. « On a fait 35 très bonnes minutes grâce auxquelles on mène 2-0 », observe François Keller. « Puis on s’est relâché dix minutes avant la pause. Ensuite, j’ai du mal à comprendre la différence entre notre première et notre deuxième mi-temps. Nous n’avions pas décidé de reculer et de défendre aussi bas. »
Certes. Mais Auxerre se montra bien trop timide pour avoir la moindre chance d’inverser la tendance. Seul Nyamwisi, d’une frappe à ras de terre (60 e), puis d’un déboulé dans la surface (85e), mit réellement à contribution Kéhi. « Nous avons su tenir la baraque », se félicite Benjamin Genghini. « On sait que Vesoul a été tenu en échec à l’ASIM (0-0). On ne s’occupe pas trop de nos rivaux, mais c’est quand même tout bénéfice. S’ils lâchent un peu derrière, ça nous conforte. »
Malgré la victoire de Pontarlier sur Dijon 2 (2-1), le Racing accentue en effet son avance : 7 points sur les Vésuliens et 10 sur des Doubiens qui joueront leur match en retard ce mercredi (19 h) à domicile contre Thaon. Malgré ce matelas de deux victoires (au moins), François Keller refuse de s’emballer : « La seule fois où j’ai été tenté de le faire, c’était après janvier quand, malgré notre élimination en Coupe à Drancy où le jeu de l’équipe m’avait fait bander (sic), nous avions enchaîné trois nets succès (3-0 à Chaumont, 5-0 contre Neuves-Maisons et 6-0 face à Belfort Sud). Mais après la coupure due aux intempéries, nous avions aligné trois nuls. Imaginez que nous perdions à Saint-Louis, où nous avions été battus l’an passé avec la réserve et qui nous a tenus en échec à l’aller à la Meinau, puis contre Vesoul et tout serait remis en cause. Mais j’espère qu’on est train de construire quelque chose de bien et qu’on sera récompensés. » Pour savoir garder la tête froide alors que le club est agité par une tempête extra-sportive d’une rare violence, l’entraîneur strasbourgeois, son staff et ses joueurs le mériteraient.
Stéphane Godin
Et y'a quoi sur le toit à 8min52 
