[11/12] 27ème J: Strasbourg / Chaumont - 2/0

[argueti]

t'as croisé Sitterlé ?

Non pourquoi, il n'est plus de sainteté au stade ...

[Gotcha]

simple curiosité

[argueti]

Un montage pour une montée

Après la défection de son investisseur présumé, Frédéric Sitterlé, le Racing Strasbourg dispose de quelques jours pour élaborer une solution de repli et faire valider économiquement une accession en CFA que les joueurs ont fêté avant-hier avec une joie légitime.

Dans le bureau du staff, l’humeur est joyeuse en ce samedi soir. Tout le monde se sèche. Ça fait une bonne heure que Ludovic Golliard, expansif comme jamais, David Ledy et les autres chassent en meute dans les couloirs de la Meinau à la recherche de proies savamment identifiées. Et c’est peu dire que la chasse a été fructueuse : nombreux sont ceux qui ont quelque peu avalé l’eau de la piscine des vestiaires.

La joyeuse folie de l’accession en CFA retombe peu à peu. Ludo Golliard passe deviser avec François Keller, son adjoint Sébastien Roi et l’intendant Guy Feigenbrugel, indissociable trio uni comme les cinq doigts de la main. Tout le monde souffle d’aise. Le capitaine du RCS le premier, lui qui se souvient des conditions mouvementées de son arrivée l’été dernier. « Au départ, j’avais signé alors que le club était censé jouer en CFA. J’ai quitté Créteil, où je sortais d’une saison pleine en National et où j’avais la possibilité de rester, pour le Racing en CFA, puis en CFA 2. À Créteil, les supporters m’ont pris pour un fou. Je me suis fait pourrir. Ils se sont dit : « Golliard, il a craqué ! » Mais je ne regrette pas un instant d’être venu. Strasbourg, c’est quand même un club à part. »

Un peu plus tard dans le salon des présidents où ils se sont fait livrer des pizzas, les Bleus, avec un Ledy toujours chef de bande, font tout pour convaincre François Keller de les accompagner en discothèque pour fêter la montée. Sans succès. C’est la toute première fois cette saison qu’un soupçon de désaccord apparaît entre l’entraîneur et ses troupes. Mais c’est pour la bonne cause, car le coach a une excuse imparable : « Ma femme fête son anniversaire et je dois la rejoindre. » L’ex-pro a beau couver ses joueurs, certaines priorités passent avant eux.

L’heure est à la libération, après une saison sous haute tension. Dans les coulisses où ce n’est pas fini. Mais aussi sur le terrain où le RCS a disputé un championnat sans commune mesure avec celui qu’avait traversé la réserve l’an dernier, lors de son sacre en CFA 2, avec, déjà, un certain François Keller à sa tête. « La saison n’a pas été facile », pointe « captain » Golliard, « Nous avons eu un peu de retard à l’allumage. Il a fallu un temps d’adaptation. Le coach et le staff ont travaillé pour que nous arrivions là où nous en sommes aujourd’hui. Nous nous savions attendus. Chaque match a été un match de Coupe et il a fallu se surpasser. La première étape est franchie. On va désormais essayer de ramener le club là où il doit au minimum se trouver : en National. »

« C’est fou de voir ça en CFA 2 »

Pour la première fois depuis une éternité, le RCS est fixé sur son sort à trois journées de la fin. Rien ne s’oppose à une préparation sereine de la saison prochaine. « On espère qu’elle se préparera dans de meilleures conditions que la précédente », insiste le capitaine. Sur le sujet, les joueurs sont unanimes, surtout après la belle fête d’avant-hier dans le kop. « Quand nous sommes montés dans la tribune, j’avais en tête les images de l’an dernier contre Bayonne », frissonne Pacho Donzelot, « C’est fou de voir ça en CFA 2. Je n’avais jamais vécu de montée. J’espère que j’aurai la chance de voir les suivantes. On va s’atteler à décrocher le titre au cours de trois derniers matches où il n’y aura que du plaisir. Et on va surtout voir si les dirigeants sont capables de régler les soucis extrasportifs. Nous avons fait notre boulot sur le terrain. À eux de faire le leur en coulisses. »

L’an 1 de la reconstruction s’achève. François Keller, son staff et ses joueurs peuvent se targuer d’en avoir coulé les fondations sur des sables mouvants. Des sables émouvants, aurait pu écrire Serge Gainsbourg s’il s’était installé avant-hier soir dans le quart de virage Nord-Ouest où le kop et les Bleus ont longuement communié. Mais en ce 14 mai, le RCS n’est encore à l’abri de rien. Car il est toujours SDF. Sans Donateur Fixe. Comprenez : investisseur. Il a quelques semaines, avant son passage devant la DNCG fédérale (1), sans doute début juin, pour valider économiquement une accession qui l’a déjà été sportivement.

(1) Direction nationale du contrôle de gestion.

Stéphane Godin

Godin a finit comme nous dans la piscine