Après sa « Panenka » sur la transversale contre Ajaccio (0-0), le milieu du RCS fait son mea culpa, mais assume. Il se méfie du déplacement de lundi à Grenoble.
C'était un geste un peu fou. Comme d'autres l'ont tenté, réussi parfois, raté aussi. Cette subtilité technique inventée par l'international tchécoslovaque Antonin Panenka, un soir de finale de l'Euro 1976 à Belgrade. Ce jour-là , lors de la séance de tirs au but, Panenka s'avance alors que son pays mène 4-3 face à l'Allemagne. S'il marque, la Tchécoslovaquie est championne d'Europe. On connaît la suite : une pichenette en feuille morte en plein axe du but, alors que Sepp Maïer a plongé sur son côté gauche. Panenka entre dans la légende. Le 9 juillet 2006 à Berlin, Zinédine Zidane ouvre la marque en finale de la Coupe du monde face à l'Italie sur ce geste insensé, avec la complicité d'une transversale bienveillante. L'autre vendredi contre Ajaccio, Renaud Cohade, maître des penalties du Racing jusque-là (7 réussites sur 7 tentatives, dont 6 en Ligue 2), s'approche du point des 11 mètres. On joue la 83e et le RCS vient d'hériter un penalty généreux pour une faute inexistante sur Joao. Le milieu strasbourgeois frappe en rupture une « Panenka » qui percute elle aussi la barre, mais ressort.
« Qu'on n'en fasse pas toute une histoire »
« En direct, je n'ai pas vu qu'il avait tenté ce geste. Quand la montée en L 1 est en jeu, il est interdit de faire ça à 7' de la fin », avait râlé le lendemain un Jean-Pierre Papin qui, depuis, n'a pas fait de cadeau à son joueur. « Je me suis fait remonter les bretelles », confie ce dernier. « J'ai fait un choix. Il n'a pas marché, mais je l'assume. Je m'en excuse auprès de mes coéquipiers et des supporters. J'ai déjà transformé pas mal de penalties et les gardiens commencent à me connaître. Je l'ai senti comme ça, mais j'aurais peut-être dû tirer en force. Il faut parfois prendre ses responsabilités. Peut-être en ai-je pris un peu trop. La prochaine fois, j'y réfléchirai à deux fois. Si on doit obtenir un penalty ces prochains matches ? Je n'hésiterai pas, j'irai. » Le natif d'Anduze, à la porte des Cévennes, voudrait toutefois « qu'on ne fasse pas toute une histoire » de ce qui, à ses yeux, reste un – presque - banal fait de jeu. Pas plus qu'il ne souhaite que l'on se focalise sur ses sept penalties réussis sur huit. « D'autres que moi auraient pu les mettre. Je préférerais que l'on s'attarde sur ce que j'ai fait sur le terrain depuis le début de saison. » Avant un voyage piégeux ce lundi à Grenoble, Cohade, qui s'appuie sur les 9 matches sans défaite du RCS, se montre confiant, mais reste concentré. « C'est un match important. Grenoble est peut-être hors du coup pour la montée, mais a mené la vie dure au Havre il y a trois semaines (2-1). Il peut très bien en faire autant avec nous. A nous d'être vigilants. » Il a suffisamment payé cher contre Ajaccio pour savoir que personne n'est à l'abri d'un coup de barre.
C'est la moindre des choses tout de même, il est vrai que d'autres joueurs ne l'auront pas forcément fait mais c'est une preuve de respect par rapport au club + supporters....
Est ce qu'il va continuer à les tirer???