L'Alsace a écrit :« Bastia est armé » 
Le jeune retraité Pascal Camadini, encore en vacances dans sa ville natale Bastia, rentrera à  Strasbourg pour la rentrée scolaire de ses enfants. Avant la confrontation de ses deux clubs de cÅ“ur vendredi à  la Meinau, il estime que le Sporting est un candidat crédible à  l'accession.
Frustré par une dernière saison strasbourgeoise au cours de laquelle le nouveau coach, Jean-Marc Furlan, n'a jamais fait appel à  lui (hormis trois bouts de matches en août 2007), Pascal Camadini (35 ans), en fin de contrat en Alsace, avait un temps envisagé de poursuivre sa carrière. Mais il a renoncé après mûre réflexion. Rentré en Corse dès la fin du championnat pour s'y occuper, notamment, de son centre de football en salle, le Bastiais de naissance a préféré raccrocher les crampons. « Je n'ai pas vraiment cherché de nouveau club et j'avoue que le téléphone n'a pas beaucoup sonné. Si j'avais été seul, j'aurais sans doute continué un an, à  l'étranger. Mais il faut savoir prendre la bonne décision. Celle de l'arrêt de ma carrière a été collégiale, en famille. » Dans sa maison en travaux de Biguglia, Pascal Camadini ne s'est depuis pas ennuyé. Le retour à  la vie « normale » ne lui a pas posé de problèmes. Moins en tout cas que le changement de rythme. « Ce changement est brutal », confesse-t-il, « Quand, depuis seize ans, on a l'habitude de la préparation estivale, des entraînements et des matches, la coupure n'est pas évidente. Mais je n'ai jamais perdu le sens des réalités et avec la fin de ma carrière, j'ai envie de me poser. Les vacances d'été que je viens de passer en famille – les premières avec mes enfants depuis 16 ans – ont été appréciables. Le foot, l'odeur des vestiaires, le salaire aussi – pourquoi le cacher ? – me manqueront. Mais pas les relations humaines qui prévalent dans ce milieu. Quand on arrête, la première préoccupation est de choisir où se poser, puis son orientation. » Se poser ? Le Corse a choisi Strasbourg. Ses deux enfants de 12 et 8 ans y resteront scolarisés et il reviendra dans le Bas-Rhin juste avant la rentrée. Son avenir personnel ? « J'ai envie de rester dans le milieu, mais pas comme entraîneur. Ce serait repartir avec un rythme comparable à  celui que j'avais quand j'étais joueur. Cette année, je vais suivre une formation pour obtenir un DUGOS (diplôme universitaire gestion d'organisations sportives) Je vais m'engager dans cette voie, sachant que j'ai la chance de disposer d'un peu de temps pour me retourner. » Sa reconversion au Racing, promise un temps par le président Philippe Ginestet, est pour l'heure en sommeil. « Je n'ai rien de prévu à  court terme avec le RCS. » 
« Je ne suis pas du genre à  ressasser »
Contraint de digérer une dernière année compliquée, Camadini a déjà  tourné la page. « Par la force des choses », soupire-t-il, « ça m'embête qu'on m'ait gâché cette dernière saison et d'avoir terminé ma carrière comme ça. Mais dans le foot, les joueurs n'ont pas toutes les cartes en main. Depuis, j'ai évacué, parce que je ne suis pas le genre de gars à  ressasser. » 
Après de régénératrices vacances familiales, le désormais ex-pro s'est replongé doucement dans l'ambiance du foot. L'autre lundi, il a suivi à  la télé la victoire du Racing sur Montpellier. Puis vendredi, il a assisté à  Furiani – dont sa maison n'est distante que d'un kilomètre – au nul de Bastia contre Angers (0-0). « Malgré le départ de quelques joueurs majeurs, le Racing est armé pour jouer la remontée. Mais Bastia l'est aussi. C'est la première fois depuis longtemps que le Sporting parvient à  attirer de gros sponsors et bâtit une équipe assez complète, difficile à  manÅ“uvrer et très dangereuse. Avec l'engouement populaire qu'on sent autour, il est presque dans l'obligation de monter. Et s'il étoffe encore un peu son groupe, il faudra compter avec lui. Cet été, il a travaillé dans la sérénité, pas dans l'urgence comme les années précédentes. Dans une période où il est toujours bienvenu d'engranger des points et de la confiance, le match de vendredi à  la Meinau est important. » 
Un match auquel, retenu en Corse pour quelques jours encore, il n'assistera pas. « J'aurais vraiment aimé y être. Ça tombe vraiment mal. » 
Stéphane Godin