dna a écrit :Deux gladiateurs dans l’arène
Le monolithique défenseur nantais Nicolas Pallois et le coriace milieu strasbourgeois Anthony Gonçalves, coéquipiers à Laval en 2011-2012, s’affronteront demain (21h) à la Beaujoire. Le duel s’annonce épique entre deux hommes qui s’apprécient.
ILS SE SONT CROISÉS le dimanche 24 septembre à la Meinau, mais pas sur le terrain (2-1 pour Nantes). Le défenseur central nantais Nicolas Pallois, titulaire, était sorti depuis la 63e minute lorsque le milieu droit strasbourgeois Anthony Gonçalves est entré à la 82e. S’ils n’ont pu s’expliquer balle au pied, les deux hommes, partenaires au Stade lavallois en 2011-2012, ont eu plaisir à deviser quelques instants en dehors du terrain.
« À Laval, la deuxième lame s’appelait Pallois »
Hier au centre d’entraînement du FC Nantes à la Jonelière où les conversations tournaient surtout autour du départ officialisé du coach italien Claudio Ranieri, “Nico” Pallois a volontiers avoué – et pas sous la torture – son estime pour celui qui sera dans le camp d’en face demain (21h) à la Beaujoire.
« Chaque fois qu’on se voit, on parle un peu de la famille, de la façon dont ça se passe dans nos équipes respectives. J’ai toujours plaisir à le retrouver et j’en aurai encore samedi. Anthony est un très bon joueur, un très bon mec. Notre année commune à Laval est un excellent souvenir. Il est dans un bon club, qui joue au ballon. Je suis très content pour lui. C’est un mec costaud défensivement, avec de grosses qualités physiques. Il court, il est présent dans le duel. On s’entendait bien, autant sur le terrain qu’en dehors. »
À distance avant, peut-être, un combat plus rapproché ce samedi, le taureau “Gonzo” ne nie pas non plus ses affinités avec le colosse chauve des Canaris. « “Nico”, c’est un mec en or avant tout. Il a une vraie joie de vivre. C’est ce qui le caractérise. Sur le terrain, il paraît brut (brute ?) parce qu’il a un gabarit imposant, mais en dehors, c’est vraiment un déconneur. Il fait une très belle carrière. Je suis fier de son parcours. C’est un défenseur de Ligue 1 qui a la cote et c’est normal. Il a fait du bon boulot à Bordeaux et cette saison à Nantes. Dans un groupe, c’est un joueur sur qui tu peux compter. Nous avons vraiment eu plaisir à nous retrouver humainement à l’aller. Depuis son départ de Laval (en 2012) , il a évolué. Moi aussi. Mais quand tu as autant plaisir à revoir l’autre, c’est qu’il y a du respect entre les deux. »
« Anthony aime le combat »
Il faut dire que durant leur année commune en Mayenne, l’un a souvent protégé l’autre et vice-versa. « Quand il m’arrivait d’être dépassé au milieu, je savais très bien que la deuxième lame arrivait derrière. Elle s’appelait Pallois, rembobine le Racingman. À l’époque, il valait mieux se coltiner Gonçalves que Pallois, je pense. »
« Je n’en suis pas si sûr, le dément en partie le Nantais. Nous avons deux profils différents, mais au milieu, il aime le combat et ne lâche rien. C’est ce qui fait sa force. Au cours de notre parcours, nous avons tous les deux un peu galéré. Ça forge le caractère. Moi, sur le terrain, je ne fais pas beaucoup de cadeaux et je ne lui en ferai pas samedi. En dehors en revanche, il n’y aura pas de souci. Les deux équipes veulent bien finir. De notre côté, nous voulons faire le maximum pour gagner de manière à terminer le mieux possible et remercier nos supporters. »
Même si cette dernière levée 2018 sera sans enjeu, le match a, à l’évidence, déjà commencé entre les gladiateurs nantais et strasbourgeois. « J’ai un message à passer à Nico : qu’il fasse gaffe à ma vitesse de pointe quand même, parce que je vais plus vite que lui (rires)  », dégaine un Gonçalves désireux d’allumer la première mèche.
« Il a vraiment dit ça ? Ça m’étonnerait ! “Antho” a beaucoup de qualités, mais la vitesse, ce n’est pas son fort », l’éteint aussitôt, depuis la Jonelière, un Pallois pas maladroit dans l’art d’allumer un contre-feu et pas dupe non plus de la bonne dose d’ironie déversée par son ex-coéquipier.
« Que lui fasse plutôt attention à mon jeu de tête ! Comme il est assez petit, je pense que je vais le dominer dans le domaine aérien. »
À les écouter, les débats de demain entre deux équipes sans pression, mais désireuses de boucler la saison tête haute, voleront peut-être plus haut qu’on pourrait le croire.