dna a écrit :Un Racing flambant neuf !
Malmenés en première période ce mercredi soir à Bollaert, les Bleus ont su tirer profit du carton rouge du défenseur autrichien Danso juste après le repos pour faire tomber des Lensois invaincus, signer leur 3e victoire (1-0) et s’installer à la 9e place.
La saison passée, le 9 janvier exactement, le Racing strasbourgeois s’était imposé 1-0 dans le fief de son homonyme lensois grâce à un but de Habib Diallo et on n’avait pas vu grand-chose. Mais ce jour-là, l’épais brouillard qui enveloppait le stade Bollaert-Delelis en était en grande partie responsable.
Ce mercredi, les Bleus ont récidivé sur le même score dans un chaudron artésien vidé de son public et, donc, de son âme. Mais on n’a pas vu grand-chose non plus, cette fois dans le jeu.
Un seul tir cadré
Les Strasbourgeois ont en revanche parfaitement su tirer profit d’un fait de jeu décisif – l’expulsion du défenseur artésien Kevin Danso à la 50e – et de leur unique tir cadré – une tête d’Ajorque à la 67e – pour forcer la décision dans un match qui ne méritait guère de vainqueur.
Sur le papier, le système de jeu en 3-4-3 développé par un Julien Stéphan finalement privé de Dimitri Liénard (adducteur) et Majeed Waris (coup sur le genou) était séduisant. Pour la première fois, l’entraîneur strasbourgeois avait décidé d’aligner ensemble au coup d’envoi ses trois attaquants, Diallo, Ajorque et Gameiro, en laissant son meneur de jeu Thomasson sur le banc.
Mais entre une théorie audacieuse et une pratique pragmatique, il y a parfois – souvent – une marge. Et le Racing strasbourgeois va le vérifier à ses dépens en première mi-temps.
Les Bleus passent en effet le plus clair de leur temps à courir après un ballon que confisquent les « Sang et Or » (65 % de possession dans la première demi-heure).
Le fameux 3-4-3 du tableau noir se transforme en réalité régulièrement en 5-4-1. Preuve que le Racing a bien plus souvent subi que construit. Sels a de fait dû intervenir à deux reprises devant Seko Fofana (14e , 25e ), boxer un centre puissant de Clauss (39e ) et n’a pas été malheureux de voir passer à quelques centimètres de son poteau gauche une demi-volée enroulée de Ganago sur laquelle il était complètement battu (15e ).
Dans une rencontre où les deux adversaires se craignent et se neutralisent, un fait de jeu va toutefois rebattre les cartes en début de 2e mi-temps. Sur une intervention décidée, Danso enlève le ballon, puis fait valser Caci. L’arbitre Jérémy Stinat expulse sévèrement le défenseur autrichien pour un geste qu’il juge non maîtrisé (50e ).
Et de trois pour Ajorque !
Pour des Alsaciens qui ne sont guère sortis de leur coquille jusque-là, ces 40 minutes à 11 contre 10 sont une aubaine dont ils vont se délecter un petit quart d’heure plus tard, en faisant mouche – on l’a dit – sur leur premier ballon cadré. Caci mange la soupe sur la tête de Gradit à la réception d’un centre de Djiku et remise d’un coup de casque vers Ajorque qui, du front, ouvre le score grâce à son 3e but de la saison (67e ).
« Il y a ce fait de jeu avec l’expulsion, admettra volontiers l’entraîneur strasbourgeois, Julien Stéphan. C’est sûr que ça change la donne et la dynamique du match derrière. On a réussi à prendre le contrôle du jeu, on a marqué un joli but dans un temps de possession long. Je regrette qu’on ait ensuite reculé et qu’on n’ait pas gardé notre volonté de jouer vers l’avant et d’investir le camp adverse. »
L’attaquant réunionnais aura tout de même l’occasion de doubler la mise, mais sa reprise instantanée sur un service en retrait de Gameiro viendra rebondir sur le sommet de la transversale de Leca (84e ).
Qu’importe, d’autant qu’au bout du temps additionnel, le Racing sera à son tour sauvé par ses deux poteaux sur le même tir, puissant, de Sotoca, avant que Sels ne stoppe sur sa ligne la reprise de Medina !
Les Strasbourgeois s’offrent ainsi leur 3e succès, le 3e aussi en quatre matches. Cette 2e victoire d’affilée, doublée d’une 2e clean-sheet cinq jours après un derby contre Metz remporté 3-0, leur permet de se hisser pour la première fois dans le top 10 (9e ).
Leur juteuse opération comptable ravit évidemment leur coach. « Si les Lensois étaient invaincus jusque-là et vont postuler à une place européenne, ce n’est pas le fruit du hasard. Une occasion s’est présentée à nous, les joueurs ont su la saisir et c’est tout bénef. Il y a des matches où ça tourne pour vous, d’autres, non. On avait eu contre Troyes une multitude d’occasions pour l’emporter (1-1). Il se trouve qu’aujourd’hui, on a eu ce brin de réussite en fin de match pour garder les trois points. Après Metz, on ambitionnait de prendre des points ici aussi et peut-être faire tomber les Lensois pour la première fois. On a réussi à le faire, même si les circonstances étaient particulières. » Avant la venue du champion de France Lille samedi (19h) à la Meinau, ce succès en Nord tombe à pic pour Alexander Djiku et les siens.