Dna a écrit :En démonstration
Au terme d’un festival offensif inédit, le Racing a été l’auteur d’une sortie convaincante, hier face à Béziers, pour s’adjuger sa neuvième victoire de la saison. Pour l’heure, c’est lui le patron.
Hier soir, comme à chaque fois, comme à chaque match jusqu’à la délivrance espérée qui doit renvoyer le Racing dans le monde pro au printemps, il y a eu cette part d’incertitude, un peu de crainte, une forme d’humilité indispensable pour mener la mission à bien.
Mais le Racing a vite fait de l’éventer face à un adversaire qui n’a pas pesé lourd et a vécu une forme de calvaire une fois le premier quart d’heure, celui de l’échauffement, passé.
Il y a donc eu une frappe cadrée pour les visiteurs, à 0-0. Mais ils ne sont pas nombreux à s’en souvenir et ils ont raison.
« Tout le monde a montré qu’il est capable de marquer »
Et, au final, Temmar, dans son initiative, sans le savoir, a eu quelques torts. C’est un peu comme s’il avait mis le contact du rouleau compresseur alsacien qui écrase menu tous ceux qu’il croise sur son terrain. « Il y avait un petit problème avec leur n°10 (Ramon, le meilleur Biterrois) qui a joué très bas, il a fallu le régler en demandant à Bahoken et Douniama de redescendre d’un cran », a considéré Jacky Duguépéroux après coup.
Sur le terrain, cela n’a pas été un tsunami strasbourgeois mais, comme à son habitude, le leader du National a haussé le rythme, s’est fait plus dur dans les impacts, plus tranchants dans ses contrôles et dans ses courses.
Il a d’abord fait peser le danger sur quelques coups de pied arrêtés. Il a ensuite insinué le doute dans la tête de l’arbitre sur une action en profondeur annihilée par une intervention limite de César sur Bahoken.
Et il a fait une différence définitive sur une splendide action collective où près de la moitié de l’équipe – Douniama, Bouanga, Marester, Grimm et Bahoken – y a mis du sien.
Comme Denis Bouanga s’est pris pour Platini, dix minutes avant la pause, sur le coup franc qu’il avait lui-même obtenu à l’entrée de la surface, l’affaire était dans le sac à mi-parcours.
Pour le reste, le Racing a rompu avec quelques habitudes en se montrant plus pétaradante devant que solide derrière. C’était d’ailleurs un peu la même chose dans le camp d’en face, mais en moins bien.
En dépit de la faiblesse des écarts jusqu’ici au classement du National, il y a eu un monde entre le candidat à la montée et celui au maintien.
D’autant que Seka, Lienard et les autres ont continué à appuyer sur le champignon au retour des vestiaires, virevoltant dans le camp héraultais dont les occupants parvenaient à peine à franchir la ligne médiane.
« Avec un joueur côté droit qui va vite (Bouanga, arrivé au mercato) , ça dynamise peut-être tout le groupe, apprécie encore l’entraîneur du Racing. Tout le monde a montré qu’il est capable de marquer. »
Ndoye s’est permis une coquetterie en tirant comme un minime le penalty obtenu par Douniama (65e ). On lui en veut moins en cette soirée faste qu’à 0-0 pour le match de la montée...
L’avance sur la quatrième place se limite à trois points
Mais le 19e match sans défaite à la Meinau d’affilée devait définitivement flirter avec une forme de folie jusqu’au bout. Bouanga s’en allait arracher un deuxième penalty, converti cette fois-ci par Douniama, récompensé pour l’ensemble de son activité.
Il était l’heure de se délecter de quelques contre-attaques menées dare dare, de la jolie ambiance assurée par les supporteurs, d’organiser quelques salves d’applaudissements à chaque changement et de faire les comptes.
C’est dans ce dernier domaine que la soirée n’est pas inoubliable. « Cette victoire, ce n’est qu’un match, a conclu “Dugué”. C’est encore serré. Il faut que l’on pense qu’à nous. »
Des cinq premiers, sur le podium ou à une sensible proximité, ils sont trois à avoir gagné. Et l’avance sur la quatrième place se limite à trois points ce matin. Il reste du chemin. Il s’avère toutefois plus rassurant de l’aborder dans le sillage d’un match comme celui d’hier.