Y a qu'a regarder au nombre de cartons que l'on recoit ... c'est ridicule.
L'Alsace a écrit :La galette du roi
Sans forcer son talent, Lyon a fait passer une très mauvaise soirée de rentrée aux Strasbourgeois, plantant quatre fèves à la Meinau (4-0) qui se désespère de voir un but alsacien. Les Bas-Rhinois restent ainsi à 10 points de
« Strasbourg a confirmé qu'il savait jouer au football. Ce match, il aurait pu se finir par 8-4 ! » Gérard Houiller, l'entraîneur de l'OL a le triomphe modeste. L'armada lyonnaise, Sylvain Wiltord en tête, a dominé de la tête et des épaules le match de rentrée qui l'opposait à la lanterne rouge strasbourgeoise, hier soir à la Meinau. Par 4-0, 8-4 ou 20-16, Lyon aurait sans doute gagné cette rencontre dans toutes les configurations. La seule chose qui en aurait été changée, c'est que le public aurait vibré pour un but marqué par les Strasbourgeois. Là , après ce nouveau zéro pointé des attaquants alsaciens, la Meinau n'a pas vu de but du Racing depuis 9h49 de jeu.
Juninho et Cris, passeurs de génie
Hier soir, Lyon ne tarde pas à enlever leurs illusions - s'ils en avaient - aux Strasbourgeois. Gmamdia et Pagis, remuants, ne parviennent pas à soutenir la comparaison face aux arguments offensifs de leur adversaire. Lorsqu'on possède dans ses rangs un Juninho, le moindre coup-franc, même désaxé à 35 mètres, est un ballon de but. Le Brésilien arme une frappe vicieuse, juste assez déviée du bout du crâne par Wiltord pour surprendre Puydebois. Le portier alsacien pousse le ballon plus qu'il ne le repousse et Wiltord, «oublié» par Faty, ne manque pas l'occasion d'ouvrir le score. Le match n'est pas encore véritablement lancé que Lyon a déjà pris les devants (0-1, 6e). Une petite demi-heure plus tard, le géant de L1 ôte tout suspense. Comme face à Marseille, la gentille défense de zone du Racing est prise de cours par Berthod. Le défenseur, parti de ses lignes, contrôle un amour d'ouverture décisive de Cris et ne laisse aucune chance à Puydebois (0-2, 42e). Si même les arrières s'y mettent… Ce second but tombe alors que les Alsaciens ont repris un peu de poil de la bête, après avoir frisé le ridicule. A la 10e, une frappe de Wiltord est contrée in extremis par Devaux. Deux minutes plus tard, Hagui concède un corner sur une mauvaise tête en retrait. Juninho le frappe pour Carew, qui trouve la transversale de Puydebois. Pas le temps de dire ouf, et le gardien du Racing intervient de manière décisive devant ce même Carew, le Norvégien qui tourne Devaux en bourrique, lui infligeant à la 22e un petit pont un rien humiliant, même s'il n'est pas fatal. Avant l'action décisive de Berthod, Strasbourg parvient tout de même à se montrer un tantinet dangereux. Mais les tentatives de Pagis (28e), Gmamdia (32e), Johansen (37e) ou Devaux (39e) sont soit mal cadrées, soit signalées hors-jeu, soit sans difficulté pour Coupe
Pagis manque l'immanquable
Le match est plié à la mi-temps, et pourtant, à la reprise, la lanterne rouge a deux occasions de relancer la rencontre. Pontus Farnerud, d'abord, décoche une belle tête de peu à côté sur un centre de Deroff (46e). Mais surtout, quelques instants plus tard, Pagis manque l'immanquable. Sur un centre au cordeau de Johansen, Gmamdia laisse intelligemment filer le ballon entre les jambes. Seul à cinq mètres, Pagis ne trouve rien de mieux que de tirer mollement au centre sur Grégory Coupet, alors que le but est grand ouvert devant lui (47e). Un tel loupé, c'est criminel. Et surtout révélateur de l'état de confiance de l'un des meilleurs joueurs de l'équipe… Encore une fois, Lyon donne la leçon. En pleine domination bleue, Wiltord hérite de la balle aux quarante mètres, place une accélération terrible et enchaîne une frappe qui laisse Devaux, Hagui et Puydebois pantois (0-3, 56e). En face, les attaquants du Racing traînent leur inefficacité comme des âmes en peine. Pagis perd tous ses duels face à Coupet (59e, 67e), Diané n'a pas plus de réussite après une ouverture de Pagis (71e) et Lyon termine tranquillement ses devoirs de vacances. Pedretti, autorisé par Houiller à se dégourdir les jambes à la Meinau, trouve Wiltord dans la surface qui y va de son triplé (0-4, 73e). Par pudeur, nous passerons sous silence l'ultime occasion de Juninho, pour ne citer que la frappe de Gmamdia, bien déviée par Coupet (91e). C'est sûr, Lyon et le Racing ne sont pas du même monde. A ce rythme et à ce point de découragement, ils ne seront bientôt plus de la même division.
« Une bonne tarte dans la gu… »
Le Racing, qui rêvait d'inquiéter l'ogre lyonnais, a pris hier une grosse claque face au quadruple champion de France. Comment va-t-il la digérer ?
Les Strasbourgeois n'avaient cessé de le répéter ces derniers jours : « Nous n'avons rien à perdre contre Lyon. » En encaissant hier soir, pour leur premier rendez-vous de l'année 2006, un très sévère 4-0 face au – virtuel – quintuple champion de France, les joueurs de Jacky Duguépéroux, engagés dans une mission qui, journée après journée, n'en finit plus de se compliquer n'ont-ils vraiment rien perdu ? La question s'impose, car cette 6e défaite à la Meinau en 11 rencontres (contre 5 nuls) est de celles dont on se remet difficilement, même face à une « machine de guerre » aussi bien huilée que l'armada lyonnaise. « J'espère que ça va nous mettre une bonne tarte dans la gu… (sic) et nous faire repartir du bon pied», enrage le gardien strasbourgeois Nicolas Puydebois, ancien de la maison lyonnaise où il a usé ses culottes courtes, ses shorts, ses gants et ses crampons pendant seize ans.. « J'espère, oui, que ce 4-0 aura au moins ça de positif. Nous avions à coeur de faire un bon résultat, même s'il était un peu utopique de penser battre Lyon. L'objectif, pour nous maintenir, est de vaincre nos concurrents directs, comme Metz, Troyes ou Ajaccio. Il va falloir réagir et ne pas oublier que le maintien se gagne face aux adversaires qui émargent dans notre catégorie. Lyon évolue une, deux, voire trois catégories au-dessus. »
« Les Lyonnais n'avaient pas besoin de cadeau »
Les Lyonnais n'ont du reste jamais donné l'impression de forcer leur talent. Servi par les circonstances (deux buts inscrits à des moments stratégiques), le champion de France a déroulé, sans en rajouter. Malgré l'ampleur du score, sa victoire n'a jamais tourné à la démonstration. « J'ai regardé les stats de Canal + et si les Lyonnais ont eu une possession de balle supérieure à la nôtre, nous nous sommes procuré autant d'occasions qu'eux : six », ne manque pas de relever Jacky Duguépéroux, « nous avons même tiré 17 fois au but contre 13 à l'OL. Mais quand on joue une équipe de ce calibre, on ne peut pas se permettre de faire des erreurs défensives comme celles que nous avons commises. Nous avons fait des cadeaux aux Lyonnais. Ils n'en avaient nul besoin. Nous ne sommes pas naïfs, ni fous : nous savions à quel adversaire nous avions à faire. Il faudra relever la tête contre des équipes de notre niveau. Nous allons bientôt recevoir Metz qui n'a plus perdu depuis qu'il en a pris quatre à la maison contre Lyon. On se raccroche à ce qu'on peut. Ce n'est évidemment pas la meilleure façon d'entrer dans 2006. J'espère que les joueurs ne vont pas lâcher. Il faut assumer : quand on prend quatre buts, ce ne peut être que notre faute, pas celle des autres. Pour nous en sortir, il faudra montrer des qualités mentales au-dessus de la moyenne, se montrer irréprochables dans le don de soi et le surpassement. Là , le premier but encaissé après un peu plus de 5 minutes de jeu a mis par terre tous les espoirs nés de notre stage en Tunisie.» Dernier vainqueur à la Meinau par quatre buts d'écart (4-0 déjà , le 3 mai 2003), l'OL a donc remis ça en ce début 2006. Le Racing, lui, a entamé la nouvelle année sur les mêmes vilaines bases, plombé par une inefficacité sans fin. Une stérilité qui s'étire depuis 589 minutes à la Meinau, soit 9 h 49. La barre des dix heures est toute proche. Et dire qu'après l'intermède Coupe de France samedi (17 h à la Meinau) contre Nancy, Guillaume Lacour et ses partenaires devront se heurter à Monaco mercredi à Louis II…
Duguépéroux : « On confirme nos lacunes »
Jacky Duguépéroux (entraîneur du Racing) : « Dans les victoires que nous avions programmé pour nous maintenir en fin de saison, je ne vous cache pas que nous n'avions pas prévu ce match… Contre Lyon, c'était mission impossible. Nous souffrirons jusqu'à la fin, mais on va continuer, parce qu'on n'a pas le choix, de toutes façons. A la mi-temps, j'ai un peu pété les plombs parce que nous commettons des fautes inadmissibles à ce niveau. Surtout, nous faisons des erreurs que nous avons déjà commises et dont nous n'avons pas tiré les leçons. Le premier but ressemble à celui que nous avions pris contre Lens. Sur un coup-franc à 40 mètres, on ne recule pas jusqu'à cinq mètres de son but. C'est simple, il n'y a pas de patron en défense, les joueurs ne se parlent pas derrière. On confirme nos lacunes. Il y a trop de joueurs neutres qui ne prennent pas leurs responsabilités. Après, on a des occasions que nous ne mettons pas au fond, mais je ne veux pas accabler tel ou tel joueur. On manque de maturité dans tous les domaines. Parfois, il vaut mieux prendre une raclée que perdre quatre fois par 1-0 ». Gérard Houiller (entraîneur de Lyon) : « C'est une bonne victoire, d'autant que Strasbourg a confirmé qu'il savait jouer au football. C'est une équipe en proie au doute, qui ne concrétise pas ses occasions. Mais c'est une équipe qui va de l'avant, se crée des occasions et se découvre parfois un peu trop à mon goût. Ce n'était pas évident de revenir sur un terrain comme celui-là , où il fait froid. C'est la première victoire d'un championnat de 19 matches qui recommence pour nous ». Nicolas Puydebois (gardien du Racing) : « On va essayer de se relever. On a un peu eu un sentiment d'abandon au fil du match. A l'avenir, il faudra être plus conquérant et ne pas accepter ça. Sur le premier but, Wiltord suit l'action et pas nous. Ca nous a un peu plombé le moral. Il faut que nous soyons plus efficaces. Nous ne l'avons été ni offensivement, ni défensivement ».