DNA a écrit :Avis de tempête
C'est face à  une irrésistible équipe de Bordeaux que le Racing cherchera à  oublier ses désillusions domestiques. Au coeur de la tempête girondine, annoncée sur le terrain comme dans les cieux, les Strasbourgeois devront faire le dos rond. Histoire de ne pas être emportés par le vent, tous près de la zone de relégation. Ce matin, Sochaux (18e) n'est plus qu'à  trois points.
Vu comme ça, sur le papier, l'affaire ne fait aucun pli. Strasbourg, qui reste sur une humiliante et incompréhensible défaite domestique contre la lanterne rouge messine (2-3), deux semaines après avoir déjà  lourdement chu contre Sochaux (0-2), n'a pas la plus petite chance en terre aquitaine.
« Toujours une individualité qui sort du bois »
 Bordeaux, « deuxième budget de France et grosse machine qui tourne logiquement à  plein régime », selon Furlan, ne devrait faire qu'une bouchée des tendres Bleus d'Alsace. Girondin premier cru classé, élevé à  l'école bordelaise, l'entraîneur du Racing connaît la maison et la mentalité adverses comme sa poche. Il sait que la troupe de Laurent Blanc, défaite dimanche dernier à  Gerland (2-4), est « tenue de confirmer » face au petit promu. L'absence de Wendel, l'époustouflant Brésilien dont la cheville a été martyrisée par Réveillère, ne change finalement pas grand chose au problème. Du déroutant Chamakh au buteur Cavenaghi, en passant par le vétéran Micoud ou le jeune Obertan, les fortes têtes locales ont de quoi donner le tournis à  tout défenseur qui croise leur route. « C'est le souci avec les grosses écuries, ajoute le coach. Tu as toujours une individualité qui sort du bois au moment où personne ne s'y attend. » Avec Troyes, Furlan a payé pour voir. A deux reprises, son ancienne équipe était « bien dans le match », même si elle « subissait face à  des Girondins qui t'endorment en faisant tranquillement tourner le ballon. » A chaque fois, l'ESTAC s'en est retournée battue, foudroyée par l'une ou l'autre fulgurance locale. Histoire de ne pas revivre pareil scénario, l'entraîneur alsacien est disposé à  minorer ses exigences assez élevées en termes de projet de jeu. Refroidi par la cuisante défaite concédée à  Lyon (5-0) en décembre dernier, il entend « ne pas trop se livrer pour ne pas prêter le flanc aux contres. » Une tactique sage et sécurisante, avec un milieu de terrain renforcé à  trois éléments, qui avait payé au Mans (0-1) grâce à  une solidarité de tous les instants, mais qui n'avait trouvé aucun prolongement contre Metz. A Bordeaux, l'effet de surprise est toutefois éventé. « Strasbourg est obligé de changer sa philosophie de jeu pour sauver ce qui peut l'être, prédit Laurent Blanc. A dix journées de la fin, toutes les équipes ont un énorme besoin de points, le premier comme le dernier. » Dans l'adversité et les bourrasques de vent, annoncées à  quelque 80 km/h cet après-midi, le Racing devra donc faire front. Sans s'appesantir sur la triste prestation de samedi dernier et en oubliant que les Bordelais ont pris l'habitude de croquer tout cru ceux qui passent par Chaban-Delmas.
« On est beaucoup plus cool que contre Metz »
 « A nous de montrer qu'on est capables de faire un grand match, dit Furlan. Là , on est beaucoup plus cool que contre Metz. Nous sommes en quête d'exploit. » Voilà  qui peut paraître présomptueux pour qui vient de connaître deux dérouillées consécutives à  la Meinau. Mais cette équipe est tellement imprévisible que tout pronostic serait totalement hasardeux. Avec les Bleus, aucune vérité ne peut être gravée dans le marbre, encore moins écrite sur le papier...
Avec ou sans Renteria ?
 Le Racing s'est envolé hier après-midi pour la Gironde avec dix-neuf joueurs à  bord. James Fanchone, revenu de blessure, a ainsi été convoqué pour pallier un éventuel forfait de Renteria. Le Colombien, attendu en sélection dès demain, se plaint depuis quelques jours d'une douleur au genou gauche. En cas de défaillance du meilleur buteur alsacien, Furlan devrait aligner Jacob Mulenga sur le flanc droit de l'attaque plutôt qu'Alvaro Santos, dont les dernières prestations ont été jugées décevantes. En milieu de terrain, Lacour, revenu de suspension, récupère le poste occupé samedi dernier par Schneiderlin. Voilà  le seul changement que Furlan avait prévu d'opérer par rapport à  la défaite concédée contre Metz. Cohade, qui soigne un début de pubalgie, et Johansen, écarté pour la deuxième fois consécutive, restent, eux, à  la maison.
Sébastien Keller