DNA a écrit :Maudit lundi
Pour les supporteurs strasbourgeois, le derby face à  Metz a une saveur toute particulière. Notamment pour les Ultra Boys 90, qui se préparent à  soutenir leur équipe... même un lundi soir.
 « On aimerait qu'un maximum de monde se déplace, on prépare une animation d'envergure, comparable à  ce qu'on fait à  la maison », se réjouit d'ores et déjà  Kenny, l'un des membres actifs des UB 90. « Sur le terrain, j'espère que ça sera un vrai combat. Et nous, on sera là  pour encourager l'équipe, comme d'habitude », enchaîne Martial, le président de la section. Un match à  Metz, pour les supporteurs strasbourgeois, c'est en effet bel et bien le match à  ne pas rater. Le genre de rencontre qui peut sauver ou gâcher une saison. « C'est une question de fierté. Gagner le derby, c'est toujours un très beau cadeau que nous offrent les joueurs », ajoute encore Martial. Mais malgré cette effervescence, cette « ambiance particulière » qui entoure chaque rencontre disputée à  Saint-Symphorien, les UB 90 n'oublient pas leurs revendications, eux qui se battent depuis de longs mois au sein de la coordination nationale des ultras (CNU).
Situation dégradée
 Car si la situation actuelle du Racing en Ligue 2 donne entière satisfaction - « on fait de bonnes ambiances et, en plus, l'équipe a des résultats et un vrai état d'esprit » -, les sourires se figent dès qu'on parle de la Ligue de foot professionnelle (LFP). Et notamment, parce que ce derby, justement, aura lieu lundi. « A la limite, les matches à  domicile le lundi, on arrive encore à  gérer. Mais à  l'extérieur, c'est vraiment dur. D'ailleurs le "parcage" n'aura pas le même visage que l'an dernier, il y aura beaucoup moins de monde », déplore Martial. Reste que ce « combat contre les matches décalés est difficile » (dixit Martial), les droits télévisuels pesant de plus en plus lourd dans l'organisation globale du foot pro. « La situation générale ne cesse de se dégrader. Interdictions de stade, interdiction d'afficher certaines banderoles, matches décalés en semaine...» énumère Kenny. Les Ultra Boys strasbourgeois ont donc à  nouveau prévu de déployer une banderole visant la LFP ce lundi soir, même s'ils n'ont pas réussi à  trouver un accord avec les supporteurs locaux pour organiser une action commune. « Franchement, un derby un samedi après-midi, ça aurait de la gueule non ? Là , on va sortir du boulot, quitter le costume et filer à  Metz en espérant arriver à  l'heure », poursuit Kenny. « Ça casse l'ambiance, enchaîne Martial, comment veux-tu en profiter quand tu as bossé toute la journée et que tu rebosses le lendemain ? » Comme les autres membres des UB 90, Martial et Kenny espèrent au moins se consoler avec les trois points de la victoire. « Car, comme nous a dit Jean-Marc Furlan, un derby, ça ne se joue pas, ça se gagne ».
Barbara Schuster