dna a écrit :Le grand départ

Pour la première fois depuis 2005, le Racing débute une deuxième saison de rang dans l’élite. Au terme d’une préparation inégale, il se rend à Bordeaux dans l’idée de se dégager l’horizon.
Cap au Sud-Ouest. Pour sa première de la saison, le Racing se consacre à son plus long déplacement ou presque. Ce n’est pas une transhumance angoissante d’un point de vue de l’intendance, la bande à Laurey évitant grâce à l’avion les chassés-croisés routiers de l’été. Mais la distance symbolise un brin le mystère qui entoure cette grande première. Le Racing n’est pas tout à fait prêt – qui l’est d’ailleurs vraiment en Ligue 1 en une intersaison post-Mondial ? – et il l’est peut-être un peu moins que les autres. Le dégraissage spectaculaire de son effectif (13 départs pour six arrivées) et l’attention à intégrer une jeunesse incertaine comme des recrues de poids relève d’un exercice délicat, comme partout. Mais le club strasbourgeois a souffert pour se maintenir, comme cela était prévu, d’un point de vue comptable mais aussi dans sa chair. Nuno Da Costa, Jonas Martin, Abdallah Ndour, Benjamin Corgnet sont quelques-uns parmi ceux qui sont restés ayant vécu une préparation au moins perturbée.
Ils ne sont que neuf, sur 27, à avoir pris part aux six rencontres de la préparation qui ont compté – la confrontation face à l’UNFP est intervenue au lendemain de l’ultime test significatif, face à Fribourg – et, dans ce lot, il n’est pas garanti qu’un Youssouf Fofana, auteur de belles choses, ou que Moataz Zemzemi aient leur rond de serviette dans le onze de départ aligné au stade Atlantique.
«Je suis heureux de reprendre, souligne Thierry Laurey, l’entraîneur strasbourgeois. Mais je ne suis pas impatient parce que j’aurais bien travaillé une ou deux semaines de plus, notamment au niveau des automatismes et pour homogénéiser l’ensemble.»
Ce n’est pas déjà l’heure de sortir le parapluie, qui n’est d’ailleurs pas de saison. Mais grosso modo, les Strasbourgeois ressemblent à des aoûtiens, qui peuvent nourrir le sentiment d’avoir oublié quelque chose au moment de boucler leur valise. Cela n’interdit pas de vivre un bon séjour.
«J’aurais bien travaillé une ou deux semaines de plus»
En dépit du panorama et du climat bordelais, l’hôte du week-end, n’a néanmoins rien d’avenant. Et pour ajouter encore à un potentiel de surprise, l’adversaire du jour n’est pas, mais alors pas du tout, dans la même approche de sa saison. Pendant que Ludovic Ajorque et Adrien Thomasson, les deux recrues indéboulonnables de l’été, ont rempli avec application leurs devoirs de vacances – deux buts pour le premier, trois buts, une passe décisive pour le second –, les Girondins se sont lancés sans trop se poser de question dans les éliminatoires de la Ligue Europa. Ainsi, ils ont trois matches officiels au compteur, un long voyage à Odessa pour un match disputé jeudi dans les pattes, quelques certitudes quant à sa manière de procéder mais peut-être aussi un brin de fatigue qui pourrait aider les desseins alsaciens.
« On a travaillé pour être au mieux, indique encore Thierry Laurey qui focalise ses attentions sur ses protégés. J’espère qu’on fera mieux que l’an dernier ( le Racing avait ouvert son championnat avec une lourde défaite à Lyon, 4-0, NDLR ). Mais on sait qu’on va affronter un adversaire pro, rigoureux qui ne fait pas de fioriture et qui est efficace. Bordeaux est chirurgical. »
Le Racing est donc confronté, d’emblée, à un vrai test. En pareil baptême du feu, l’envie de bien faire, une bonne dose de solidarité et un mental à la hauteur constituent des ingrédients indispensables à la réussite. Cela ne garantit pas un résultat. Cela permettrait au moins de revenir avec quelques certitudes. Ce ne serait déjà pas si mal.