C'est officiel et c'est (presque) triste. Sûrement une mauvaise nouvelle. Corentin Martins ne jouera plus au Racing la saison prochaine. Sa dernière représentation alsacienne, il la donnera dimanche face à Toulouse.
Jeudi, au sortir de la séance d'entraînement, Corentin Martins avait hérité d'un joli bouquet de fleurs, don d'une supportrice. Il avait annoncé que le Racing avait fait le choix de se passer de ses services. « Ce n'est pas à moi de dire si c'est un manque de reconnaissance », avait-il souri.
« C'est la vie »
Discret et réservé, il le restera toujours. Mais là , même si les mots ne veulent pas sortir, on sent Corentin Martins touché, presque blessé. « Je suis déçu, c'est tout. J'aurais aimé terminer ma carrière à Strasbourg. Mais c'est comme ça, c'est la vie, consent à dire l'ex-capitaine du Racing. Sincèrement, je n'ai ni amertume, ni animosité. Antoine Kombouaré et Marc Keller ont fait leur choix, je n'en fais pas partie. »
Alors, pour la dernière fois de sa carrière sous le maillot bleu, il foulera l'herbe de la Meinau, « un stade que j'ai toujours adoré, même quand j'étais dans le camp d'en face. »
« Je vais faire mon Guy Roux »
Il sait que ce moment sera particulier, « forcément un peu triste », il sait qu'il sera bien accueilli. « J'espère surtout que le stade ne sera pas vide. Je vais faire mon Guy Roux en demandant au public de venir en nombre, rigole maintenant Corentin Martins. C'est vrai que ce sera bizarre pour moi. Mais j'ai surtout envie de prendre et de donner du plaisir aux gens une dernière fois. »
Il sourit encore de sa propre situation. « C'est la première fois de ma carrière que je me retrouve en fin de contrat et que je ne suis pas conservé. »
Passer à autre chose
Au Racing depuis janvier 1998, il a des souvenirs plein la tête. « Notre sauvetage contre Montpellier lors de ma première saison, dans une Meinau pleine et bruyante. Et puis, je suis fier d'avoir été de l'équipe qui a rapporté la Coupe de France en Alsace, explique Corentin Martins. En fait, plus qu'un match ou un but, ce sont plein de petits moments que j'ai passés ici qui sont mes souvenirs les plus forts. Et, notamment, mon attachement à cette région. »
Alors, comme il le dit, il va lui falloir être « très terre à terre » et aller chercher son bonheur ailleurs. « La déception passée, on va passer à autre chose. Mon souhait, c'est de jouer encore une saison au foot. Pas parce que je le veux, mais parce que je le peux », se fait-il comprendre.
La proposition de Christian Bassila
Il ne le dira pas, il ne le dira jamais, mais il aurait aimé plus de considération. « Aujourd'hui, je cherche un club. En Ligue 1, en Ligue 2 ou à l'étranger. J'ai encore envie d'apporter mon expérience, ma fraîcheur même, à un club et à des joueurs. Comme ce n'est plus possible ici, je le ferai ailleurs... »
Hier, juste après la séance, Christian Bassila est venu le voir. « Il a émis le souhait de me voir porter le brassard de capitaine. J'ai pris sa proposition comme une marque de respect, explique-t-il. Mais j'ai refusé. Christian sera sur le terrain et c'est à lui de porter ce brassard. Et puis, je ne voulais pas que l'on prenne ça pour un caprice de ma part. »
Vers les 500 matches
Dimanche, Corentin Martins jouera son 168e et dernier match de championnat sous les couleurs du Racing. C'est un autre club, sous un autre maillot, qui lui permettra d'approcher un peu plus les 500 matches joués en championnat - il en est aujourd'hui à 474 avec Brest, Auxerre, La Corogne, Strasbourg et Bordeaux - et de poursuivre son rêve. Celui de jouer.
Il a beau avoir bientôt 35 ans, Corentin Martins s'est greffé un ballon de foot dans toutes ses pensées. Et même les bouquets qu'on lui a offerts et qu'on lui offrira n'y changeront rien. « Je veux encore prendre du plaisir sur un terrain. » On le sait, le Breton est têtu. Alors, rajoutez-y du talent, et il devient très attachant. Même si le Racing a décidé de s'en détacher.
![Héhé ! ;)](./images/smilies/icon_wink.gif)