Avec 17 buts encaissés, le Racing (19 e), qui a abandonné la lanterne rouge à Bastia vendredi, possède toujours la défense la plus perméable de Ligue 2. Il a pourtant gardé sa cage inviolée ces deux derniers matches, soit depuis un peu plus de trois heures. C'est dire s'il part de loin. Il va pouvoir tester sa nouvelle imperméabilité à trois reprises en une semaine : vendredi à Brest, le mardi 27 à la Meinau contre Tours, puis le vendredi 30 lors du derby à Metz.
Depuis le départ de Habib Bellaïd à Boulogne mi-janvier, l’arrière-garde strasbourgeoise, qui passera au révélateur caennais demain en Normandie, a maintenu le cap, avec six buts encaissés lors des six dernières journées, dont trois à Sedan.
C’était le 15 janvier. Alors que le Racing recevait Laval et allait signer sa plus large victoire de la saison (4-1), Habib Bellaïd, en partance pour Boulogne, avait renoncé à jouer. Ce soir-là, Steven Pelé était expulsé pour un mot de trop à la 81 e. L’ex-Guingampais et Grenoblois ignorait encore que ce carton rouge, sanctionné de deux matches de suspension, lui coûterait bien plus.
Depuis cinq journées, Pascal Janin associe en effet en défense centrale Arnaud Maire (seulement deux titularisations de début septembre à mi-janvier) et Milovan Sikimic, longtemps à l’écart pour une forme incertaine. Hormis à Sedan où il a encaissé trois buts (3-3), le RCS a verrouillé efficacement l’accès au but de Stéphane Cassard.
« Des vagues arrivaient de partout »
Du coup, Pelé attend toujours que son tour revienne : « On n’a jamais envie d’être remplaçant. » Un avis partagé par Maire et Sikimic qui ont eux aussi souvent tâté du banc et même régulièrement des tribunes cet automne. « Je suis arrivé fin août en même temps que Habib dont on connaît le passé à Strasbourg, rappelle l’ancien Bastiais, je savais que nous ne serions pas logés à la même enseigne, même si je suis le premier à 9reconnaître ses qualités. J’ai surtout été frustré de ne pas pouvoir enchaîner après ma titularisation à Brest où j’avais plus ou moins répondu aux attentes. Je sais que je ne dois qu’à la suspension de Steven d’être titulaire en ce moment. Mais même quand je ne jouais pas, j’ai tout fait pour rester compétitif. J’ai trente ans et envie de prendre du plaisir. Tu n’en prends pas si tu fais la gueule à l’entraînement. Notre métier, ce n’est pas l’usine. »
En fait, le renouveau de la défense du RCS ne date pas d’hier. Après un été meurtrier, avec 17 buts encaissés en huit journées (au soir du 2-2 de l’aller contre Caen à la Meinau), les Bleus n’en ont concédé que 16 lors des 17 suivantes.
« Cet été, la défense n’était que le reflet de l’équipe, observe Steven Pelé, à tous les niveaux, nous défendions n’importe comment, sur le reculoir. Des vagues arrivaient de partout et nous nous faisions transpercer. Aujourd’hui, nous sommes plus cohérents. Tout le monde bosse ensemble. Avant, c’était chacun son tour. Nous défendons aussi en avançant. Le travail défensif est la mission de tous. Si Bordeaux est aussi hermétique, c’est parce qu’Alou Diarra soulage la défense en ratissant à la récupération. Mais attention, à partir de maintenant, nous allons nous frotter à des prétendants à l’accession. Autant de tests. »
« Ce ne sera pas forcément plus compliqué, car nous saurons à qui nous avons affaire, analyse différemment un Sikimic en plein renouveau après un début de saison qu’il qualifiait lui-même de pathétique. J’ai retrouvé un certain niveau en travaillant très dur, mais c’est surtout l’équipe qui a gagné en automatismes. Habib a beaucoup de qualités. Mais son départ a peut-être libéré certains joueurs, leur a permis de saisir leur chance. Aujourd’hui, nous sommes dans la dynamique d’un prétendant au podium. Nous payons juste encore notre mauvais début de saison. »