dna a écrit :la “positive attitude” de Julien Stéphan
Si les résultats du Racing ne sont pas à la hauteur des espérances, avec un seul point pris – dimanche contre Troyes (1-1) – en trois journées, Julien Stéphan se montre rassurant, optimiste et positif en toutes circonstances. Le discours de l’entraîneur infuse, mais peine encore à produire ses effets.
Deux défaites, un nul et donc un seul point au compteur pour une vingtième et dernière place au classement : les plus optimistes des supporters pourront toujours se dire qu’après trois journées de championnat, le Racing a réalisé une meilleure entame – ou plutôt une moins mauvaise – que la saison dernière, quand il avait enchaîné trois défaites à Lorient (3-1), contre Nice (0-2) et à Saint-Étienne (2-0).
Julien Stéphan traverse ce premier grain en gardant le cap d’une main ferme
Mais une large majorité constatera plutôt que cette équipe-là a manqué ses débuts. Parce que les attentes étaient grandes au sortir d’un exercice anxiogène jusqu’au bout, parce que le visage affiché par les Bleus en fin de préparation était plutôt séduisant, parce que le retour au bercail de Kévin Gameiro a fait naître un fol espoir, parce qu’enfin, le calendrier de ce mois d’août paraissait favorable, la déception l’emporte sur l’indulgence.
Installé depuis deux mois à la barre du navire strasbourgeois, Julien Stéphan traverse ce premier grain en gardant le cap d’une main ferme. Et surtout en conservant une attitude résolument positive.
Ainsi, en début de mois, le revers contre Angers (0-2) ne l’a pas ébranlé. « Les gars sont pleins d’envie et d’énergie, il faut surtout retenir ça », disait le quadragénaire au soir de cette première contrariété, alors que les carences défensives avaient déjà sauté aux yeux. Et d’ajouter : « On a besoin de progresser dans beaucoup de domaines, on le savait avant le match, ce n’est pas ce résultat qui va changer cette analyse ».
À Paris (4-2), le technicien s’est plaint de l’arbitrage et a préféré retenir la réaction de ses joueurs – « Ils ont montré beaucoup de ressources, de valeurs, de la qualité aussi dans le jeu » – plutôt que la première demi-heure cauchemardesque à trois buts où Mbappé a dansé sur les ventres strasbourgeois.
Ce dimanche, alors que son équipe était passée au travers contre le promu troyen en première période avant de se rebeller avec force (1-1), il ne s’est pas écarté de sa ligne de conduite. Malgré un nouveau petit tacle adressé à l’homme en noir, M. Brisard, jugé preste du sifflet quand il s’est agi de couper l’élan du Racing, il n’a pas voulu noircir le tableau.
L’étonnante lenteur du club à boucler le recrutement de deux défenseurs pourrait pourtant l’agacer. Lui se concentre sur « l’existant » et ne perd pas d’énergie avec des éléments qu’il ne maîtrise pas (lire ci-dessous).
« J’ai envie de positiver avec eux, maintenant et tout de suite »
Idem concernant la maladresse de Kévin Gameiro, dimanche. L’ex-international a croqué trois ballons devant le but aubois ? « Quand un attaquant se crée beaucoup d’occases, c’est bon signe, répond Stéphan. N’oubliez pas que c’était son premier match entier depuis de nombreux mois, qu’il a eu une préparation tronquée. Quand on connaît son adresse et son agilité devant le but, il marquera si on se crée autant d’occasions dans les prochains matches. »
De manière générale, le jeune coach a vécu intensément cette première issue non négative sur le banc alsacien. Un soulagement qu’il a partagé avec ses joueurs.
« J’ai envie de positiver avec eux, maintenant et tout de suite, par rapport à ce qu’ils ont produit, savourait-il une heure après le coup de sifflet final. Bien sûr, on est frustré parce que l’on aurait aimé gagner. Après, quand on commence par deux défaites, le doute peut s’installer. On est là pour lutter contre ça, les encourager, les accompagner au maximum. À un partout, ils ont continué à pousser et ont été hyper généreux, il faut les féliciter. »
En attendant de pouvoir s’appuyer sur d’autres certitudes, notamment en termes d’assise défensive et de profondeur de banc, Julien Stéphan va donc continuer à surfer sur cette vague d’optimisme pour tirer la quintessence de son groupe.
Avant la fin du mois et la première coupure liée à la trêve internationale, cette “positive attitude” devra permettre de venir à bout de Brest dimanche (15h) à la Meinau. À force de le répéter, ça va bien finir par payer.