De Pepsi à Adidas, nombreux sont les groupes à s'appuyer sur David Beckham — footballeur talentueux, bon père et époux amoureux — pour vendre leurs produits : les révélations sur ses infidélités présumées pourraient, toutefois, écorner l'image de l'idole. Depuis 10 jours, l'Irak est passé au second plan dans la presse tabloïde britannique. Elle consacre ses titres aux confessions explicites de jeunes femmes assurant avoir été les maîtresses du footballeur le plus célèbre de Grande-Bretagne. Et ces informations sont abondamment commentées… David Beckham « plaît et intéresse vraiment tout le monde », souligne Ben Wells, consultant à la société de parrainage Redmandarin. « Il est le gars que tous les hommes rêvent d'être et qui séduit toutes les femmes ». Les grands groupes ne s'y sont pas trompés et lui ont fait des ponts d'or. Les contrats « pub » passés avec les téléphones mobiles Vodafone, les magasins Marks and Spencer, les lunettes de soleil Police, les boissons Pepsi et les articles de sport Adidas, notamment, lui rapportent environ 10 millions de livres (15,15 millions d'€) par an, selon les estimations des experts. « Il a joué pour Manchester United, il est capitaine de l'Angleterre, il est marié avec une pop-star (Victoria Beckham, ex-Spice Girls) et il est bel homme », poursuit Wells. Il est connu en Europe, en Amérique du Sud et en Asie, un atout pour des marques mondiales comme Pepsi, ajoute-t-il. « Mais il est aussi très différent » des autres footballeus, note le consultant. « Il est perçu comme un père attentionné, un mari dévoué, un véritable modèle » à l'opposé des scandales qui secouent régulièrement le foot anglais. En fait, la diversité de ses attraits fait que « différents groupes l'utilisent pour différentes raisons », souligne John Allert, du cabinet de consultants Interbrand. Mais les révélations de la presse, qui n'épargnent aux lecteurs aucun détail torride sur les frasques supposées du joueur, « jettent une ombre » sur David Beckham, note Ben Wells. Il est cependant « improbable » que ces allégations « aient un impact sur les contrats en cours », estime John Allert. Une porte-parole de Marks and Spencer a ainsi indiqué que cette affaire ne changeait rien aux relations avec le joueur, qui prête son nom à une ligne de vêtements pour garçons. « Cela ne nous affecte pas, cela n'a rien à voir avec nous », a-t-elle déclaré. Mais la façon dont Beckham va gérer cette affaire « va certainement influencer son pouvoir de marchandage lors des prochains contrats », ajoute John Allert. « Au pire, cela pourrait freiner sa capacité à développer son image sur certains marchés, tels qu'auprès des jeunes enfants ou dans certains pays » plus conservateurs qu'en Europe, note-t-il. Pour Ben Wells, « on ne peut bien évidemment pas applaudir ce qu'il a fait », en admettant que ces soupçons se révèlent fondés. « Mais je ne crois pas que cela va entamer ses revenus publicitaires, du moins à court terme ». L'adultère ne fait pas partie des raisons pour lesquelles un grand groupe lâche un sportif. En revanche, l'usage avéré de drogues et de produits dopants assèche très vite les flux de revenus publicitaires. Adidas a, ainsi, mis fin rapidement à ses relations avec le sprinter britannique Dwain Chambers, contrôlé positif à la THG et suspendu pour 2 ans en février. L'exemple type de la star déchue, c'est Diego Maradona, selon le consultant de Interbrand. « Son potentiel commercial a été très fortement limité par toutes les rumeurs sur sa consommation de drogues », regrette John Allers.
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