Article des DNA:
Farnerud, prêt à l'emploi
A tout juste 23 ans, après cinq saisons passées sur le rocher de Monaco, Pontus Farnerud est devenu Strasbourgeois le temps d'un prêt. Histoire de renouer avec le... pré.
Il aurait pu faire le bonheur de Daniel Bourdages, le coach des hockeyeurs de Strasbourg. Avec Pontus Farnerud, le Canadien aurait bénéficié d'une bonne recrue. « En Suède, le hockey sur glace est un sport national », confirme le nouveau Racingman. Alors, comme tous les gamins de Suède, Pontus Farnerud s'est équipé d'une crosse. « En fait, je jouais au football et au hockey en même temps, dans le même club à Landskrona. J'ai pratiqué les deux sports jusqu'à l'âge de quinze ans. »
International de... hockey sur glace
Et puis, talent multicarte aidant, il a fallu faire le choix. Continuer à pousser un ballon avec ses pieds ou continuer à titiller le palet grâce à sa crosse. « Au football, je me débrouillais bien. Au hockey, très bien. D'ailleurs, le club de Malmoë est venu me chercher », résume tout sourire Pontus Farnerud. Un Pontus Farnerud qui sera même « sélectionné en équipe nationale de hockey sur glace » de sa catégorie d'âge. « Mais je ne pouvais plus concilier la pratique des deux sports et j'ai choisi le football. Ce fut un choix très difficile. » Blond comme un... Suédois, Pontus Farnerud, même s'il marquait « beaucoup plus de buts sur glace que sur herbe », sera donc footballeur. « Je ne regrette rien, mais j'ai eu du mal à abandonner les patinoires » poursuit-il.
« Tout s'est effondré »
A ce sujet, il sait que « Mulhouse a un bon club » et que Strasbourg n'est pas mal loti. « J'ai lu ça dans le journal. Mes mains me chatouillent parfois, sourit le jeune Suédois. J'ai envie de taper dans le palet de temps à autre. Je pense que j'en n'aurai pas le droit. Alors, j'irai peut-être voir un match. » Et puis, en Alsace, Pontus Farnerud est surtout venu se débarrasser de ses frustrations de footballeur, nées la saison passée. « Après la Coupe du monde, j'étais au top. En plein boom. Et tout s'est effondré. Didier Deschamps comptait sur moi, je jouais. Mais les résultats n'ont pas suivi. »
« Je n'aime pas me plaindre »
Alors, après quelques journées de championnat, il est allé s'asseoir sur le banc de touche. Au mieux. « Le coach a changé de système de jeu et il a changé... de joueurs. » Il n'élèvera pas la voix - « je n'aime pas me plaindre » -, mais préférera continuer à travailler. « J'ai passé un sale moment. Pourtant, je n'en veux pas à Didier Deschamps. Les résultats lui ont donné raison. Même si j'avais la certitude de pouvoir apporter quelque chose, il m'était difficile de le prouver comme il était délicat pour Didier Deschamps de me redonner ma chance. » Malgré la maigreur de son bilan (onze apparitions en L1) et la désagréable sensation « de repartir de zéro, de devoir tout recommencer », Pontus Farnerud reste ambitieux.
« J'ai été très bien accueilli »
Ne rentrant plus trop dans les plans de Didier Deschamps, il vient se refaire la cerise à Strasbourg. « Venir a été la décision la plus facile de ma carrière, sourit notre Scandinave. Conforté par son père Hans, « entraîneur de jeunes en Suède », et par Lagerbà¤ck, le sélectionneur national « qui m'a encouragé à signer à Strasbourg », le voilà prêté en Alsace. « J'ai été très bien accueilli. L'ambiance est plus que sympa. De plus, Strasbourg est une ville superbe. Si le plus important est d'être bon sur le terrain, se sentir bien dans la ville où tu joues t'aide à l'être, explique-t-il avant d'éclater de rire. Et même s'il n'y pas la mer, j'espère que mes parents continueront à venir me voir jouer aussi souvent ici qu'à Monaco. »
« Le foot, c'est ma vie »
Récupérateur infatigable, bon technicien de plus ayant commencé le football « comme meneur de jeu », Pontus Farnerud garde un maillot en tête. « Je rêve de retrouver celui de la Suède, s'excuse-t-il presque. Mais je retrouverai ce maillot à la condition d'être très bon avec celui du Racing. Ici, j'ai envie de rattraper le temps perdu. Je veux me relancer. Et rendre la confiance que les dirigeants strasbourgeois m'ont accordée. » Obsédé par le football - « je ne pense qu'à ça, même à la maison devant ma télé. Le foot, c'est ma vie » -, il veut voir sa carrière rebondir en Alsace. « Sur ce que j'ai déjà vu, on a les moyens de faire de bonnes choses. »
Tant pis pour Daniel Bourdages
Quant à son prénom, il reste évasif. « Non, mais je ne sais pas où mes parents sont allés le chercher et je n'en connais pas sa signification, rit-il de bon coeur. Mais je l'adore. Et il est moins rare en Suède que le nom que je porte. » Ce matin, Pontus Farnerud montera dans le car qui amènera la délégation strasbourgeoise en stage à Durbach. Et, dans son sac, on trouvera (forcément) des chaussures à crampons. Tant pis pour Daniel Bourdages...