DNA a écrit :Racing, c'est l'heure
Les hommes de Jean-Marc Furlan font, ce soir (20h30), la clôture de la 1re journée de Ligue 2, en accueillant d'ambitieux Montpelliérains. Si le club travaille sur le moyen terme, les responsables du Racing connaissent trop son environnement sulfureux pour s'en contenter.
Dans le sillage d'un printemps d'humiliation, ponctué de onze défaites en autant de matches, il s'agit donc pour le Racing de se coltiner une nouvelle saison de L2, la troisième en six ans, la 13e de son histoire. L'antichambre de l'élite n'est donc pas une totale inconnue pour un club néanmoins plus habitué à fréquenter les cadors du foot français.
Mais avec son budget avantageux, le 2e à cet échelon, un stade d'une contenance de 28 000 places, qui en fait la 3e plus grande enceinte de la division - n'en déplaise aux obsessionnels de l'EuroStadium -, le Racing est naturellement candidat à la fréquentation de l'ascenseur dans l'autre sens. Il n'y a néanmoins que trois places dans le monte-charge et vingt candidats prêts à l'emprunter. Parce que tout second couteau rêve légitimement de participer à la vie de la plus précieuse des argenteries.
Le naufrage strasbourgeois évoqué plus haut s'est néanmoins déroulé dans des circonstances si particulières que l'héritage du jour pourrait contraindre le Racing de prendre l'escalier cette saison. D'ailleurs, on a décidé de faire original du côté de la Meinau pour solder le compte de l'exercice 2007-2008.
Non par la vente de joueurs, indispensable pour renflouer des caisses remplies de 11 à 12 millions d'euros en cet été à la faveur des transferts de Bellaïd, Gameiro, Schneiderlin et Mouloungui. La cure d'amaigrissement a judicieusement concernée des joueurs dont on ne savait que faire à l'instar de Gmamdia, qui restera l'un des historiques fiascos du XXIe siècle au Racing.
Non pas d'avantage dans l'identification de responsabilités sur le terrain. Pas toujours avec élégance d'ailleurs, Yacine Abdessadki, Pascal Johansen, voire Wason Renteria ont incarné, selon les responsables sportifs, les limites mentales et surtout collectives d'un groupe qui n'a plus existé depuis le 1er mars et une victoire au Mans.
Mais le maintien de l'entraîneur constitue une incroyable originalité de l'intersaison alsacienne et dans l'histoire d'un club qui a procédé à pas loin de soixante changements de techniciens, en soixante-cinq ans de professionnalisme. Quand Ivan Hasek avait remplacé à Yvon Pouliquen en 2001, quand Jacky Duguépéroux avait été dégommé au profit de Jean-Pierre Papin en 2006, Jean-Marc Furlan aura survécu à la tempête, comme Raymond Domenech reste à la tête des Bleus.
Il faut croire que le Racing a cédé à la mode fédérale. Comme pour l'équipe de France, des loups sont sortis du bois, mais, a priori, le président Philippe Ginestet a choisi de miser sur la faculté démontrée par son entraîneur de faire resurgir un club de limbes incertaines. Jean-Marc Furlan avait réussi à Troyes, là où Hadzibegic avait échoué. Mais, en Alsace, les discours de juillet invitent à constater une certaine fragilité du duo ou du moins des liens qui l'unit.
L'homme de terrain a été prié par l'homme d'argent de réduire la voilure. Le premier a brossé le constat d'un parcours miné par les états d'âme de quelques-uns, quand le second a décelé la défaillance de presque tous. On a édicté le dévoilement d'une carte jeune pleine de promesses, si Bah, Othon, Zenke ou encore Weber confirment leur capacité à franchir le cap.
Aujourd'hui, après Shereni, qui a signé vendredi mais ne sera pas qualifié ce soir, deux autres joueurs d'expérience sont attendus pour donner à l'ensemble plus d'arguments pour dominer le championnat. Cela ne paraît pas nécessairement très ordonné, mais cela ressemble tellement au Racing.
Le jour se lève donc sur une nouvelle saison dont la soirée doit inscrire quelques certitudes dans un panorama nébuleux. « J'ai le sentiment que l'on peut faire naître quelque chose, explique l'entraîneur, qui se refuse systématiquement à faire de la remontée le seul horizon à atteindre pour s'inscrire dans le moyen terme. Mon objectif est d'entraîner une équipe de Ligue 1. Mais j'ai le discours de l'entraîneur qui a perdu quatre ou cinq de ses meilleurs joueurs. Et j'ai la démarche de celui qui construit. »
Dans son analyse des exemples nancéien ou manceau notamment, l'impatience de ne pas fréquenter l'élite n'est pas la meilleure conseillère. De la même manière, des exigences de résultats immédiats ne constitueraient pas la panacée. « Le travail de la cellule de recrutement a permis de réduire le groupe, poursuit Furlan. Maintenant, il faut faire preuve d'expertise pour bien recruter et privilégier la démarche qui me semble la plus judicieuse : monter en puissance tout au long de la saison. »
Le discours se tient. Il se défend. Mais il ne saurait survivre trop longtemps à une série de couacs précoces dans la saison. Il paraît ainsi inconcevable de rendre un brouillon de match, tout à l'heure, à partir de 20h30, face à un candidat déclaré à la montée. La préparation et les sept matches amicaux sans défaite ne nourrissent pas à un optimisme béat. Ils n'entretiennent pas non plus une angoisse débordante par rapport à un championnat où seul Lens peut afficher des arguments intrinsèquement supérieurs à ceux du Racing. Montpellier, ses envies d'au-dessus en bandoulière, ne déboule pas en Alsace avec les moyens de faire les fiers-à -bras.
S'il a semblé sortir le parapluie en garantissant la validité de son projet à moyen terme et en programmant un premier bilan au bout de dix matches, Jean-Marc Furlan sait donc pertinemment qu'il ne pourra vivre le calque de sa précédente réussite en Ligue 2. A Troyes, en 2004, il avait débuté la saison avec quatre défaites en six matches. Semblable temps intermédiaire à la mi-septembre correspondrait quasi-assurément à un nouveau sacrifice de l'homme du banc.
On n'en est pas là , évidemment. On en est surtout à craindre un destin à la montpelliéraine. Animateur-agitateur du foot français au début des années 90 illuminé par une victoire en coupe de France, Montpellier entame sa 5e saison de L 2 d'affilée. Le club héraultais a manifesté de franches volontés de remonter en cette intersaison. Il devra batailler pour ne pas simplement correspondre à cette image d'Epinal un peu pathétique, marquée par un président caricatural, Louis Nicollin, et un entraîneur qui ne l'est pas moins. Avec pareille trajectoire, on nage dans l'eau trouble de la pitié. On peut sombrer progressivement dans le marais de l'indifférence.
Monument en péril, le Racing ne peut se considérer fondamentalement à l'abri de cette menace. La L 2 est peuplée de nombreux clubs à la recherche de leur passé, en quête d'un présent plus exaltant surtout. De Reims à Brest, en passant par Strasbourg, Montpellier, Nîmes, Metz, Bastia ou Lens, évoluer au 2e niveau national ne peut être qu'un purgatoire. Car on y est à la poursuite du paradis.
Pour emprunter le bon chemin, une victoire initiale ne peut faire de mal. Presque deux ans après jour pour jour, on espère que le Racing d'aujourd'hui peut compter sur une forme de réincarnation d'Arthur Boka. Juste avant de partir pour Stuttgart, le latéral ivoirien avait mis Montpellier à genou, le 8 août 2006, à la faveur d'un doublé. Cela donnait lieu à la première victoire strasbourgeoise pour son 3e match. Cela rétablissait la trajectoire brinquebalante d'un Racing d'abord perdu dans les flots de la L2, face à Dijon (0-0) et à Amiens (1-0). En décrochant un succès contre Montpellier ce soir, Jean-Marc Furlan et ses hommes feraient déjà un appréciable gain de points et de temps. En ces temps de rentrée incertaine, ce ne serait pas loin d'être inestimable.
DNA a écrit :La dernière séance
Devant une foule nombreuse, le Racing s'est consacré à sa dernière séance d'entraînement, hier après-midi. Il devrait s'aligner dans le schéma attendu, pour sa première de la saison tout à l'heure.
Une fois n'est pas coutume. Le Racing a attiré du monde pour ses ultimes réglages, hier, à l'ombre de la Meinau. Les UB90 avaient décidé de manifester leur soutien en assistant à l'ultime séance d'entraînement.
Les ultras strasbourgeois ont dû, dans un premier temps, prendre leur mal en patience, puisque les protégés de Jean-Marc Furlan ont pointé le bout du nez près d'une heure après l'horaire initialement prévu. Au programme, rien de révolutionnaire avec échauffement traditionnel et mise en route progressive.
Alors que le président Ginestet et une partie de sa garde rapprochée assistaient à la séance, on a frôlé la faute de goût quand une séquence à ... huis clos a été édictée pour peaufiner la mise en place. Le service d'ordre d'une demi-douzaine de personnes a veillé à une intimité toute relative puisque la configuration des lieux permet facilement de dépasser les haies entourant le 2e terrain d'entraînement.
D'ailleurs, qu'y avait-il à cacher ? Pas grand-chose puisque, comme l'entraîneur strasbourgeois l'a annoncé depuis une dizaine de jours, les titulaires face à Karlsruhe devraient l'être face à Montpellier. Cela correspond déjà à une information importante avec la présence de Grégory Paisley.
Touché au pied droit, le défenseur central a été ménagé tout au long de la semaine. « On passera au-dessus de la douleur », a-t-il lâché en quittant le terrain. Dès lors que Rudy Carlier a remporté la bataille concurrentielle sur le front de l'attaque et que Jean-Marc Furlan doit se passer de Cohade encore pour de nombreuses semaines et de Shereni pour quelques heures, on n'est pas loin d'un onze classique pour la première tout à l'heure face à Montpellier.
Le schéma organisé autour d'un meneur de jeu a la préférence de l'entraîneur du Racing depuis toujours. Il sera en vigueur autant que possible. En fait, les incertitudes concernaient les deux éléments écartés de la liste des 18 initialement composée.
Eugène Ekobo et Ali Mathlouthi ne participeront pas au bal d'inauguration du soir. A quoi leurs partenaires élus doivent-ils se préparer ?
Ayant limité les sorties héraultaises à deux matches amicaux, Rolland Courbis, qui doit faire sans Lacombe (contracture), Saïhi (suspendu) et son gardien titulaire, Jourdren, a entretenu un voile de mystère autour de ses intentions tactiques pour la saison à venir. Plutôt que la défense à cinq anticipée par le staff technique strasbourgeois, Montpellier devrait s'aligner à quatre derrière, Colin et le prometteur Yanganbiwa se disputant une place sur le flanc gauche.
Derrière un trio offensif, ils seront trois à se consacrer à la récupération du ballon dans les rangs visiteurs. A noter que dans une forme de miroir, on peut envisager un duel de n°10 à l'ancienne sur la pelouse de la Meinau, entre Abdelnasser Ouadah côté montpelliérain, longtemps sur les tablettes du... Racing dans un passé récent, et Emil Gargorov, à qui sont confiés les clefs du vaisseau amiral strasbourgeois.
Ekobo pas retenu ... Alors là , sérieusement, c'est très très risqué ... Paisley va jouer blessé et on ne prend pas de défenseur central en remplacement, je ne comprend pas ...