L'Alsace a écrit :Les jambes ou la tête ?
Pour expliquer leur début de saison au ralenti, techniciens et dirigeants du RCS invoquent un déficit de condition physique. L'excuse est-elle recevable ? Décryptage. Avant-hier contre Arles-Avignon à  la Meinau, les Strasbourgeois ont – vu des tribunes – donné la sensation de plonger mentalement après le repos. D'être revenus des vestiaires le trouillomètre à  zéro. De ne plus savoir s'ils devaient tenter de faire fructifier leur avantage à  la pause (1-0) ou se contenter de le préserver.
Pourtant, dès la fin du match, Pascal Janin invoquait un déficit physique pour justifier cette soudaine baisse de régime. Un argument repris hier au décrassage par la plupart de ses hommes. Notamment un Nicolas Fauvergue arrivé il y a peu et qui porte donc un regard extérieur sur l'inconstance du RCS. « Moi, j'ai fait la préparation avec Lille et je me sens plutôt bien. Mais j'ai constaté que mes coéquipiers ont piqué du nez. Globalement, nous avons un retard physique indéniable. Nous sommes capables de faire les efforts, mais les contre-efforts sont plus difficiles. Quand l'équipe adverse égalise, nous n'avons pas les ressources nécessaires pour repartir de l'avant. Avec l'enchaînement des matches, nous ne pouvons pas travailler dans ce domaine spécifique. C'est dommage, parce que depuis deux semaines, nous produisons des choses intéressantes. Il y a une évolution positive. Mais compter 1 point sur 9 après trois journées, dont deux à  domicile, ce n'est pas suffisant. Nous ne pouvons pas nous permettre de baisser la tête. Si nous commençons à  faire l'autruche, ce n'est même pas la peine. Il faut garder à  l'esprit ce que nous avons produit en première mi-temps contre Arles et tenter de le prolonger sur 70, 80 ou 90 minutes. »
Le coach intérimaire le disait encore hier midi : « Ce retard physique, c'est le plus gros souci pour moi. » Mais il se refusait à  incriminer la préparation concoctée par son prédécesseur Gilbert Gress, notamment lors du stage d'avant-saison à  Amphion-les-Bains. « Sur la feuille de match contre Arles, sept des dix joueurs de champ titulaires (Jean-Alain Fanchone, Milovan Sikimic, Rodrigo, Magaye Gueye, Mamadou Bah, Nicolas Fauvergue, Seïd Khiter) n'ont pas participé au stage à  Amphion, pour des blessures, des sélections ou tout simplement parce qu'ils n'étaient pas encore au club. » D'ailleurs, avant son licenciement, G. Gress lui-même stigmatisait les effets d'une préparation ratée, avec un effectif jamais au complet. 
Jean-Claude Thiry, appelé la semaine passée par Janin à  reprendre la préparation athlétique du groupe, cible toutefois certains manquements : « Depuis la reprise, les gars n'ont fait que courir et enchaîner les matches, sans temps de repos. Dans ces conditions, tu "diéselises" forcément. Ils n'ont pas travaillé la force, ce qui explique qu'au bout d'un moment, ils n'aillent plus à  l'impact et ne marquent pas certaines occasions. Nous allons être handicapés par ces six semaines ratées. Avec la contrainte des matches, il est difficile d'évaluer le délai nécessaire pour rattraper ce retard. » La trêve internationale d'une quinzaine de jours début septembre devrait permettre de le gommer en partie. « Fin septembre, nous pourrions être bien », prévoit P. Janin, avant d'ajouter, malicieux : « Mais fin septembre, c'est loin, non ? »