L'Alsace a écrit :Opération rapprochement ? 
Face à  Guingamp, installé dans un inconfortable fauteuil de 17e, ce soir (20 h 30) à  la Meinau, le RCS peut tirer profit de la 5e journée de Ligue 2 pour revenir dans le sillage du peloton de tête. 
D'autres s'inquiéteraient. Mais Jean-Pierre Papin reste stoïque, droit dans ses bottes, convaincu que son groupe ne peut que se bonifier et que les résultats ne peuvent que s'améliorer. Après quatre journées de Ligue 2, le Racing compte pourtant cinq points de retard sur Bastia et Caen et quatre sur Metz. En clair, un déficit déjà  conséquent sur trois des supposées grosses cylindrées. Mais JPP, donc, ne s'affole pas. Il réclame de la patience, suggère qu'il faut laisser du temps au temps. « Personne n'a gagné tous ses matches. Tout le monde s'est fait accrocher. Il faut du temps, oui, car le groupe avait besoin de digérer la descente, de trouver sa cohésion sur le terrain. Les joueurs travaillent bien, mais l'équipe est encore en phase d'apprentissage de la L 2. A Niort, elle n'a rien lâché alors qu'elle était menée 2-0. Les gars ont joué avec un coeur gros comme ça. Il reste 34 journées et l'écart n'est que de cinq points. Les résultats vont finir par arriver, j'en suis sûr. » Avec son bilan simplement équilibré (1 victoire, 2 nuls, 1 défaite), le Racing, qui n'a évidemment pas tiré un trait sur ses ambitions de remontée immédiate en L 1, pourrait aborder le match de ce soir contre Guingamp, 17e et encore plus mal embarqué, avec une certaine pression. Avec une pression certaine même. « Nous n'avons pas la pression du résultat », dément toutefois l'entraîneur, « cette pression, nous l'aurions si nous n'avions pas encore remporté la moindre victoire. » L'an passé, les Bleus avaient attendu la 18e journée pour décrocher ce fameux premier succès. Mais c'était en Ligue 1. Et l'adversité, avec notamment une invraisemblable cascade de blessures, était tout autre.
« Nous pourrions nous replacer »
En quatre jours, même si la « qualité » de leurs productions reste sujette à  caution, Yacine Abdessadki et ses partenaires ont tout de même raflé quatre points. Entre un premier succès à  la Meinau (2-0 contre Montpellier) et un premier point à  l'extérieur (2-2 à  Niort), ils ont traversé une semaine passé lucrative sur le plan comptable. « Ça nous permet d'aborder Guingamp plus en confiance », certifie JPP, « Le point pris à  Niort est un très bon point et va nous faire beaucoup de bien pour la suite. Guingamp, malgré son début de saison délicat, est une équipe qui joue, va de l'avant et y va vite. Ça peut déboucher sur un bon match. » Déboucher aussi sur une belle opération si le Racing parvient à  dessiner les contours d'un second succès. « Nous pourrions nous replacer dans les cinq-six premiers », a déjà  calculé l'ex-buteur de l'OM, convaincu qu'à  l'instar du travail réalisé par ses attaquants devant le but depuis quelque temps, la préparation ne portera réellement ses fruits « que dans deux ou trois mois. » Le temps – comme il le dit – de s'adapter aux exigences de la L 2. « Pour le reste, nous avons tout ce qu'il faut », enchaîne-t-il, « il ne manque au groupe que deux petites touches (Ndlr : en défense centrale et devant). » Le public meinovien, devant lequel son équipe est toujours invaincue et a récolté quatre points sur six, ne demande qu'à  en avoir la confirmation face à  des Guingampais toujours à  la recherche, eux, de leur première victoire (2 nuls, 2 défaites).
Du neuf devant le but 
Emil Gargorov sur le côté gauche, Jérémy Perbet dans l'axe : Jean-Pierre Papin injectera du sang neuf pour muscler un compartiment offensif toujours muet à  ce jour. Le Bulgare Dimitar Rangelov, remplaçant à  Niort où il avait été « sacrifié » sur l'autel d'un remaniement tactique, avant d'entrer peu après la demi-heure de jeu à  la place de Loue, débutera une nouvelle fois sur le banc. « Il a besoin de temps pour s'adapter », justifie Jean-Pierre Papin. « Devant, nous avons des solutions, mais pas encore de certitudes sur notre pouvoir de marquer. » Avec le retour de Kevin Gameiro dans quelques semaines ou l'apport d'un Romain Gasmi sur le flanc gauche (remplaçant tout à  l'heure pour souffler), JPP disposera bientôt de quelques cartouches toutes fraîches qu'il compte pourtant ne pas gaspiller trop vite. Pas question pour lui de « griller » ses jeunes. Gargorov aura donc en soirée l'occasion de montrer ses dispositions, même si son entraîneur reconnaît « qu'il n'a pas un match entier dans les jambes. ». Et Perbet, qui avait laissé pointer son flair, en 2 apparitions (pour 77 minutes) à  Amiens et contre Montpellier, sans pour autant en tirer profit, espère exploiter sa première titularisation pour débloquer son compteur. Le reste de l'équipe est sans changement. L'Ivoirien Arthur Boka, qui a disputé avant-hier la première mi-temps de la défaite des Eléphants face au Sénégal à  Tours (0-1), occupera le flanc gauche de la défense. A noter que son compatriote Loue est forfait et remplacé dans le groupe par l'ex-Arcachonnais Nicolas De Gea. Le massif Africain s'était ressenti après l'entraînement de mercredi d'une douleur au mollet gauche. L'échographie qu'il a passée hier a révélé une déchirure. Il sera absent un mois. En face, comme son collègue niortais Philippe Hinschberger, le coach breton Patrick Remy a, fidèle à  son habitude, décidé de ne pas retenir de second gardien. Les indisponibilités (Suarez, Rivière, Eudeline) l'ont contraint à  revisiter son attaque. Le Serbe Milovan Sikimic, de retour après sa blessure, est en balance avec Leuguen en défense centrale.
Absents : à  Strasbourg, Devaux (mollet), Johansen (tendon d'Achille), Gmamdia (reprise), Gameiro (reprise), N'Diaye (ligaments croisés du genou), Loue (mollet), Kantari (cheville), Abou, Gurtner, Mathlouthi (choix de l'entraîneur) ; à  Guingamp, Eudeline (adducteurs), Rivière (adducteurs), Suarez (fracture de la malléole), Talhaoui (rééducation), Racon (fracture du métatarse), Koscielny, Gauclin (choix de l'entraîneur).
JPP joue classique 
« Appelez ça comme vous voulez, un 4-4-2, un 4-2-3-1. De toute façon, le schéma tactique, ce sont les joueurs qui l'animent. » Jean-Pierre Papin n'a rien contre les analyses sur le jeu, mais les étiquettes qu'on colle aux systèmes le laissent finalement assez froid. Lui préfère juger de leur efficacité sur le terrain et, le cas échéant, prendre les mesures adéquates pour en corriger les dysfonctionnements. A Niort vendredi dernier, l'ex-international avait opté pour une organisation proche de celle qu'affectionnait Jacky Duguépéroux durant toute la deuxième moitié de saison passée, en 4-1-4-1.
«Nous n'avons pas de grands gabarits »  
   
Avec l'Ivoirien Gnobela-Edgard Loué juste devant la défense, dans le rôle que lui avait souvent confié « Dugué ». « En intégrant Loué, je voulais soulager mes deux milieux axiaux (Lacour et Cohade) et donner de la puissance à  l'entrejeu. La caractéristique de la L 2 est de nous opposer de très grands gabarits et nous n'avons pas trop de répondant dans ce domaine. Nous n'avons pas vraiment songé à  ça dans le recrutement. Loué doit comprendre que le foot est fait de simplicité et, donc, simplifier son jeu.» Alors que le Racing buvait la tasse, qu'il était déjà  mené 2-0, avait concédé une tête d'Arnaud Gonzalez sur le poteau et été sauvé par Stéphane Cassard dans un duel avec l'ancien Auxerrois, le coach du RCS a décidé d'arrêter les frais. Il a sorti l'Ivoirien pour le remplacer par l'attaquant bulgare Dimitar Rangelov. On connaît la suite, même s'il n'est pas acquis que ce remodelage ait véritablement initié le retour des Bleus, favorisé par un exploit personnel de Yacine Abdessadki, puis un but d'Eugène Ekobo sur coup de pied arrêté. « Ce que je sais, c'est que nous avons essayé de jouer avec un milieu de plus et que ça n'a pas marché », poursuit Papin, « Aujourd'hui, une tendance se dessine, liée aux caractéristiques de mon effectif. » Elle mène tout droit au 4-4-2, avec des joueurs interchangeables. Ce soir, Romain Gasmi, qui n'est une révélation que pour ceux qui n'ont pas vu ses prestations en CFA l'an dernier, ira souffler sur le banc. Le vainqueur de la Coupe Gambardella 2006 s'efface au profit du Bulgare Emil Gargorov qui, entre non-qualification et entorse de la cheville, n'a toujours pas porté le maillot strasbourgeois. Tout à  l'heure, l'ancien joueur du CSKA Sofia aura pour mission d'arpenter le couloir gauche. JPP attend aussi beaucoup de la première titularisation de Jérémy Perbet et espère que le meilleur buteur 2005-2006 du National (23 buts avec Moulins), arrivé cet été, pourra exprimer son sens du but. Comme le suggère le technicien bas-rhinois, la configuration tactique importe peu lorsqu'il n'est question que de pousser la balle au fond.