DNA a écrit :Encore raté
Les Strasbourgeois voulaient enchaîner par une nouvelle victoire après leur exploit à  Lille. Mais une entame catastrophique les a privés d'une victoire à  leur portée face à  une équipe parisienne opportuniste.
« Vu la physionomie du match, on ne méritait pas de perdre. On a été absent dix minutes et on l'a payé cash », lâche Habib Bellaïd quelques minutes après la fin du match. Sûr qu'au vu d'une deuxième mi-temps complètement débridée, les Strasbourgeois auraient au moins dû arracher le match nul face à  une équipe parisienne loin d'être exceptionnelle. Mais pour décrocher ce point, voire la victoire, il aurait fallu effacer cette entame catastrophique. Jean-Marc Furlan, avant cette rencontre, craignait par dessus tout une équipe du Paris-SG réduite à  jouer en contre, faute de fond de jeu. Avec raison. Car en début de rencontre, les Strasbourgeois sont tombés tête baissée dans le piège tendu par les hommes de Paul Le Guen.
« On perd sur deux fautes directes du meilleur strasbourgeois »
 Il n'a en effet pas fallu dix minutes aux Parisiens pour trouver la faille, à  la suite d'un geste malheureux d'un Rodrigo étonnamment fébrile. Et moins de vingt pour que ce PSG plutôt pâlot double la mise, sur une contre attaque menée par Arnaud, impeccablement servi par Rothen, tout heureux de capter une mauvaise relance de... Rodrigo. « On perd sur deux fautes directes de celui qui est le meilleur strasbourgeois, estime pour sa part Furlan, alors que c'est une des soirées où on a eu le plus de force et d'inspiration ». Sonné après les deux boulettes de son Brésilien, le Racing a du mal à  se relancer. Festival de passes ratées, contres défavorables... seul Gameiro surnage et semble pouvoir prendre l'ascendant en cette fin de première mi-temps. Ferré dans le pressing parisien, le Racing n'avance pas. Il faut attendre le début de la seconde mi-temps pour voir enfin le RCS changer de visage. Une ouverture lumineuse de Johansen pour Renteria permet aux Strasbourgeois de réduire - logiquement - le score dès la 50e. Et de quelle manière, car le Colombien a marqué hier soir ce qui est pour l'instant son plus beau but sous les couleurs strasbourgeoises.
La classe de Cassard, la vista de Paisley
 Un but qui a le don de libérer enfin le Racing. Le PSG tente timidement de profiter des largesses d'une équipe portée vers l'offensive. Mais il trouve en face de lui toute la classe de Cassard, la hargne de Cohade et la vista d'un Paisley omniprésent. L'entrée de Fanchone apporte de la vitesse et un peu de folie côté droit. Renteria finit par tromper Landreau pour la deuxième fois de la soirée, mais cette fois le Colombien est hors-jeu (77e). En toute fin de rencontre, c'est Alvaro Santos qui fait se lever tout le stade, mais sa balle passe juste à  côté des buts d'un Landreau à  la main ferme. « En deuxième mi-temps, hormis à  la 46e, le PSG n'a pas eu d'occasions, on l'a étouffé. Au vu de la qualité de jeu montrée, c'est même fou qu'on n'égalise pas. On a quand même eu 14 occasions nettes, j'ai vu un beau match où on est passé à  coté pour rien », analyse Furlan.
 Reste qu'au final, même si le RCS pointe toujours à  la 6e place de la L 1, le bilan comptable est nul. Et le RCS n'a plus gagné à  la Meinau depuis le mois d'août. « Les équipes viennent chez nous pour défendre, il va falloir trouver des solutions à  domicile », reconnaît Habib Bellaïd. Cette défaite du Racing n'obère en rien les chances de maintien du Racing. Mais, pour viser plus haut, il va encore falloir patienter.
Il manquait juste l'étincelle
En offrant les deux premiers buts au PSG, le Racing s'est bien compliqué la tâche. Moins tranchant et moins réaliste qu'à  Lille, il concède à  la Meinau sa deuxième défaite de la saison en championnat. Même s'il méritait largement le partage des points.
CASSARD (). - Le pire pour un gardien, c'est d'être cueilli à  froid. Mais Cassard l'a été deux fois de suite en moins de 20 minutes. Et dès le début du second acte, il gagna son duel avec Arnaud, l'anguille parisienne, et ne fut guère mis en danger par la suite, même si l'une ou l'autre relance au pied était à  la limite.
SZELESI (). - Pas franchement à  l'aise, témoin cette faute sur Luyindula, qui lui avait faussé compagnie, l'international hongrois a cependant bien joué le coup en interceptant une passe décisive d'Arnaud (37e). A alterné le bon et le moins bon.
BELLAID (). - S'est sans doute lui aussi demandé comment le PSG pouvait mener par deux buts d'écart, tant la charnière centrale strasbourgeoise ne parut que rarement fragilisée dans les duels, malgré un jeu parisien prompt à  dégainer dans le dos de la défense alsacienne.
PAISLEY (). - N'a pas toujours trouvé preneur dans le jeu court, où il réclamait des solutions lentes à  se dessiner. Mais l'ancien Troyen est resté dans la continuité de sa production lilloise grâce à  une bonne lecture du jeu et quelques gestes techniques de haut-vol.
DOS SANTOS (). - Toujours aussi rigoureux en défense, l'ex-Monégasque a souvent joué en première intention en coulissant avec Mouloungui, puis Fanchone. Sans cesse disponible.
RODRIGO (). - Malheureux sur l'ouverture du score du PSG, puisqu'il touche le ballon du genou droit, le Brésilien est hélas à  l'origine du 0-2 en relançant dans les pieds de... Rothen. Il a bien tenté ensuite de donner le change, mais à  des années lumière de ces dernières mega productions.
COHADE (). - A bien tenté de remettre de l'ordre dans la maison bleue en pesant sur l'entrejeu parisien et en perdant au final peu de ballons eu égard à  son engagement dans les duels et le pressing. Une bonne sortie.
JOHANSEN (). - Intermittent du spectacle. Chaque fois qu'il touche le ballon, on sent qu'il peut se passer quelque chose, comme cette offrande faite à  Renteria sur la réduction du score. Mais il n'a usé que parcimonieusement de ce dernier geste.
GAMEIRO (). - Toujours aussi remuant quelque soit le couloir, il est à  la conclusion des deux premières actions strasbourgeoises (2e et 12e). A beaucoup usé la défense du PSG. Remplacé à  la 63e par Fanchone qui a tenté de créer des brèches.
MOULOUNGUI (). - Un joli coup de tête sorti par Landreau (32e), mais c'est à  peu près tout pour la première mi-temps. Insuffisant quand on connaît l'influence du bonhomme, même s'il y eut du mieux après la pause. Remplacé à  la 79e par Alvaro Santos qui eut la balle d'égalisation dans le temps additionnel.
RENTERIA (). - Lui aussi, très peu en vue au cours d'une première mi-temps terne. A son actif, une frappe sans grande conviction. Mais l'international colombien est aussi un imprévisible buteur et son chef-d'oeuvre de la 51e constitue la marque de fabrique des futurs grands.
Barbara Schuster