[09/10] Le Fil Rouge

[argueti]

Enfin la rentrée ?

Les arrivées d'Arnaud Maire et d'Habib Bellaïd, présents hier matin à  la Meinau pour la photo officielle, ont bouclé la cahoteuse campagne de recrutement estivale. Un mois après le début de la compétition, le Racing propose son visage définitif. Il devra désormais tâcher de rattraper le temps perdu.

C'est presque une ambiance de rentrée des classes qui a flotté, hier matin, sur la Meinau. En tenue d'apparat, dirigeants et principaux sponsors se sont retrouvés sur la pelouse d'honneur pour prendre la pose aux côtés des joueurs strasbourgeois, eux aussi pour la plupart peignés avec grand soin. Hormis les trois internationaux - Gueye, Bezzaz et Bah - retenus en sélection, tous les professionnels que compte aujourd'hui le club se sont positionnés, en rangs d'oignons, devant les objectifs des photographes.

Un recrutement en deux phases

En y incluant les trois absents, ils sont en théorie vingt-huit - soit seulement deux de moins que l'an dernier, sous les ordres de Furlan - à  être concernés par une délicate mission. Celle de redorer le blason du club, sérieusement terni par les inénarrables péripéties de l'été. A les voir ainsi unis, déterminés, droits comme des i autour de Pascal Janin et du président Philippe Ginestet, on jurerait que cette promotion 2009/2010 rassemble toutes les qualités, entre jeunes gens talentueux et hommes d'expérience, pour se lancer gaillardement dans la bataille. Mais entre cet instantané et le début effectif des hostilités, un long mois s'est déjà  écoulé.
Un mois d'embrouille, d'intrigue, de volte-face et de psychodrame à  tous les étages qui a précipité le Racing en queue de peloton, avec trois maigres points au compteur. Soit douze de moins que l'an dernier à  pareille époque et dix de moins que Caen, actuel leader après cinq journées. Ce « faux départ », comme le qualifie prosaïquement Philippe Ginestet, peut en partie s'expliquer par le manque de cohérence dans la gestion de l'effectif. Pourtant, le Racing s'est une fois encore illustré à  travers un ressac permanent, puisque 31 mouvements de joueurs ont été recensés. Certes, les colonnes arrivées et départs ont été grossies par des allers-retours express de garçons comme Weber, Ekobo ou Mathlouthi, revenus de prêts et immédiatement aiguillés vers d'autres clubs. Les fins de contrat de Barrabes, Ekwe-Ebélé, Schneider ou Klein n'ont pas plus été préjudiciables au rendement de l'équipe.

Ginestet : « Le club a fait preuve d'ambitions »

Les départs initialement non compensés de James Fanchone, Kandia Traoré et Renaud Cohade, soit les trois meilleurs buteurs de l'exercice écoulé, ont en revanche fait craindre le pire quant à  la qualité de l'animation offensive. Gilbert Gress s'en était ouvertement inquiété. Mais c'est dans le secteur défensif - délesté de Paisley, Ducrocq, Shereni et Szelesi - que des failles béantes sont d'entrée apparues. Pichot et Sikimic, soit deux des trois recrues, avec Khiter, choisies par l'ex-entraîneur, ont jusque-là  été placés dans tous les courants d'air, contribuant à  transformer la défense du Racing en passoire. « Je n'ai pas à  commenter les choix de la première phase de recrutement, dit Ginestet, qui a définitivement banni le nom de Gress de son lexique personnel. Avec les arrivées de garçons comme Fauvergue, Bellaïd, Rodrigo et les autres, le club a fait preuve d'ambitions qui doivent désormais se matérialiser sur le terrain. Ce sont des joueurs qui ont le niveau de la Ligue 1. » L'actionnaire majoritaire, redevenu président voilà  dix jours, estime avoir sauvé un mercato mal emmanché. Le joli coup réalisé avec Habib Bellaïd, prêté par Francfort dans les dernières heures du mercato, plaide en sa faveur.

Le "capital" humain se déprécie d'année en année

Ses opposants ne manqueront toutefois pas de remarquer que sous sa présidence, le Racing n'investit plus le moindre centime : sur les huit renforts de l'été, cinq d'entre eux étaient libres de tout contrat, les trois autres étant prêtés. D'année en année, le "capital" humain se déprécie fortement. Là  où les ventes de Gameiro, Mouloungui, Abdessadki et Bellaïd avaient rapporté plus de dix millions d'euros l'an dernier, il faut cette fois se contenter de dix fois moins, seuls les départs de Cohade et de Paisley ayant pu être monnayés.

Prouver que ce club n'est pas devenu une coquille vide

« Le chemin du succès est souvent parsemé d'échecs, dit, un brin philosophe, le président Ginestet. Il faut toujours garder espoir, comme a pu le faire Montpellier l'an dernier. » Avant de penser au prochain déplacement à  Nantes, le 14 septembre, les hommes de Pascal Janin ont deux semaines devant eux pour se mettre en ordre de bataille. Et prouver que ce club n'est pas devenu une coquille vide, uniquement voué à  être la risée de la France du ballon rond. C'est un vaste chantier, assurément.

Sébastien Keller

[argueti]

Les nouveaux au boulot

Alors qu'Arnaud Maire s'était déjà  brièvement entraîné avec ses partenaires lundi, Habib Bellaïd a découvert le groupe strasbourgeois sur le terrain hier après-midi. Avant de repartir à  Francfort chercher ses effets personnels.

L'affaire s'est conclue tellement vite lundi que Habib Bellaïd a tout laissé en plan à  Francfort. Il a juste embarqué femme et enfant en voiture et rallié Strasbourg dare-dare. En 24 heures, il a signé en fin d'après-midi son prêt d'un an, été présenté dans la foulée à  la presse, pris place sur la photo officielle hier matin et s'est entraîné à  17 h avec des partenaires qu'il connaît pour certains. Pas tous évidemment, tant le renouvellement rapide des effectifs est désormais la règle depuis l'avènement de l'arrêt Bosman en 1995.

Avec l'autorisation de Pascal Janin, Habib Bellaïd a ensuite regagné Francfort, pour y chercher ses effets personnels et régler quelques détails pratiques. Il ne reviendra que vendredi parfaire son intégration. Physiquement, l'ancien international espoirs s'estime capable « de tenir 90 minutes », même s'il n'a plus joué en match officiel depuis la déroute de l'Eintracht à  domicile face au Werder de Brême le 13 mai (0-5). « En deux matches face au Werder, on a pris 10-0 », se souvient-il avec une grimace. « Cet été, j'ai fait une bonne préparation. J'ai participé aux cinq matches amicaux de l'Eintracht. Malgré une période difficile, je suis resté compétitif. »

« Arnaud et moi ne sommes pas des Messies »

En une saison sur les bords du Main ( « J'aurais pu rester là -bas regarder passer les bateaux », sourit-il), le défenseur central, nouveau n° 5 du RCS, assure avoir progressé, physiquement surtout. « J'ai pris du muscle. En Bundesliga, l'engagement est permanent, de la première à  la dernière minute. Les gars ne relâchent jamais la pression. Arnaud (Maire) et moi ne sommes pas des Messies, mais nous allons tout faire pour. »

Avec un Maire qui se décrit lui-même comme « un défenseur rugueux » et Bellaïd, le Racing a investi dans de drôles de steaks pour donner de l'épaisseur à  une défense un peu maigre jusque-là . L'axe central est désormais pourvu des deux renforts, de Steven Pelé, Milovan Sikimic et, plus en retrait, des jeunes Jérémy Abadie et Armand N'Djama. « S'il y a une concurrence saine, ça fait avancer l'équipe », estime un Arnaud Maire défenseur axial droit de préférence, mais qui a joué toute une saison à  gauche à  Bastia, « et quand l'équipe avance, tout le monde en profite. Où j'en suis physiquement ? Pas trop mal, après la préparation que j'ai faite lors des stages UNFP. Il me manque juste du jus et des repères sur le terrain. Je suis sans doute capable de faire les efforts. Mais il va me falloir bosser pour être aussi capable de faire les contre-efforts. »

Comme Habib Bellaïd, mais pour d'autres raisons, le Franc-Comtois n'a signé qu'un an alors qu'il aurait aimé s'engager sur deux saisons. « Le club a profité de ma situation de joueur sans club. C'est la règle du jeu dans le foot. À moi de prouver qu'il a eu raison de me faire confiance. Pour une seule année, je ne me serais pas engagé dans un autre club de L 2 que Strasbourg. Car le Racing a des infrastructures de Ligue 1. La ville est belle. Surtout, c'est un beau challenge sportif. Quand on regarde les individualités qui composent l'effectif, on se dit qu'il manque juste un déclic. »

Sans préjuger des décisions que Pascal Janin prendra le 14 septembre pour composer son onze de départ à  Nantes, le tandem des derniers venus devrait générer une concurrence à  même d'inviter les autres défenseurs axiaux à  une sérieuse remise en cause personnelle. Comme le prédit Arnaud Maire, l'équipe devrait en profiter.

Stéphane Godin

[silex57]

le Racing a investi dans de drôles de steaks

la classe quand même ces journalistes !!

[télésupporteur]

Philippe et Pierre, ok. Mais je ne comprends pas ta première phrase...

on l'accusait de téléphoner à  muller lors du recrutement de GG

[argueti]

Strasbourg est-il ingérable?

Un président (Léonard Specht) qui démissionne après deux mois d'exercice, un entraîneur (Gilbert Gress) limogé après une journée de Ligue 2. Le Racing Club de Strasbourg est-il un club ingérable ? Francefootball.fr lance le débat.

Strasbourg, c'est quoi le problème ? Ce mardi, France Football a sondé onze personnalités actuelles ou anciennes du football alsacien. Certaines de ces dernières ne sont pas tendres : « C'est à  mourir de rire ! », dixit Jacky Kientz, président du RCS de 1989 à  1993 ; « Beaucoup de gens tournent autour du club », avance Guillaume Lacour, milieu de terrain de Strasbourg depuis 2001 ; « L'impression d'avoir une grippe permanente », confie Egon Gindorf, actionnaire du club et vice-président du conseil de surveillance de 1990 à  1998 et président de 2003 à  2006.

Les explications sont nombreuses. Mais le constat est clair. Le Racing Club de Strasbourg a été relégué en Ligue 2 à  trois reprises (2001, 2006, 2008), sur cette même période, seuls Le havre et Metz comptent autant d'allers-retours entre les deux divisions. Le club alsacien vient surtout de passer un été tumultueux en coulisses : un président (Léonard Specht), qui démissionne après deux mois d'exercice, un entraîneur (Gilbert Gress) limogé après une journée de Ligue 2. Et sur le terrain, le club strasbourgeois, candidat déclaré à  la montée en Ligue 1, est loin du compte (18e après cinq journées : deux défaites et trois nuls). Alors, le Racing Club de Strasbourg est-il un club ingérable ?

Votre avis nous intéresse ! Débattez sur www.francefootball.fr.
Et si vous souhaitez voir votre contribution éventuellement publiée dans France Football du mardi, envoyez un courriel à  courrierdeslecteurs@francefootball.fr en précisant vos noms et adresse postale.

Avec la belle photo sous le ciel bleu de Strasbourg ...

[Keating]

Je garde espoir ....
Dans 11 jours commence un nouveau championnat, dans lequel l'effectif sera au complet et aura déjà  eu un peu de temps pour travailler dans la sérénité !
Dans ce nouveau championnat, il va falloir finir avec 8 points d'avance sur le 3ème ... C'est tout sauf impossible, à  condition que les blessures nous laissent tranquille, que la réussite revienne, et que Janin fasse des choix judicieux ...

[silex57]

Je partage ton optimisme !

[télésupporteur]

je ne partage pas, je duplique

[FM17]

je plussoie pour ma part...Comme l a dit Silex, le recrutement est excellent ...c est juste dommage d avoir attendu (volontairement ??) début août pour recruter...
J ai de gros doutes sur Janin néanmoins et j attends avec impatience la gestion de l effectif et les premieres mises à  l écart...A moins qu il continue de faire n importe quoi et de changer continuellement de compos...histoire de ménager le chou...personnellement je ne raterai pas la chèvre !!

[Keating]

Bref, pour toi FM, si on remonte c'est normal, et sinon c'est la faute à  Janin ? Et Ginestet pour l'avoir maintenu bien sûr ....