DNA a écrit :L'heure du choix
La Fédération française de football (FFF) choisira aujourd'hui les douze villes, parmi quatorze, de son dossier de candidature à  l'Euro-2016 : Nice, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Saint-Etienne, Lyon, Lille, Lens, Strasbourg, Nancy, Paris et Saint-Denis sont favorites.
Montpellier et Metz ne partent pas favorites devant le Conseil fédéral, chargé du choix, qui se réunit cet après-midi, selon des sources proches du dossier. Jacques Lambert, directeur général de la FFF, a par ailleurs indiqué que le dossier du stade des Hauts-de-Seine à  Colombes, qui était le 15e projet en lice, ne sera même pas présenté au Conseil fédéral.
Ries: « Il n'y a pas de raison pour que certains reçoivent plus que les autres »
 « C'est un projet privé qui n'est pas porté par une ville, or l'UEFA ne s'attache pas seulement à  un projet de stade mais un projet de ville et nous avons donc considéré que ce dossier n'entrait pas dans le cahier des charges de l'UEFA. » Le Conseil fédéral retiendra douze villes sans faire la distinction entre les neuf villes qui seront titulaires et les trois qui seront en réserve pour pallier d'éventuels problèmes. « Nous devons prendre en compte le fait que, demain, une ville pourrait apprendre que la contribution de l'Etat n'est pas à  la hauteur de ce qu'elle espère : c'est pour ça que nous n'allons pas nous presser pour les classements entre les neuf et les trois », explique Jacques Lambert, qui pilote le dossier. Deux villes se sont elles-mêmes retirées en cours de route, avançant des arguments économiques, Nantes et Rennes (il y avait au départ 17 dossiers). La mairie de Rennes a ainsi annoncé vendredi dernier sa décision de renoncer, « faute de garantie de financement de l'Etat ». Ce retrait fait suite à  celui de Nantes, début septembre, et implique que l'Ouest n'accueillera pas l'événement en cas de succès de la candidature française, contrairement aux deux précédents rendez-vous de ce type (Euro-1984, Coupe du monde 1998) organisés par la France. Lors du Mondial-1998, l'Etat avait dégagé une enveloppe qui couvrait 35 % des investissements requis, alors que pour l'Euro-2016, les 150 millions d'euros prévus (enveloppe globale) « représentent 7 % à  l'échelle du coût global du projet », a avancé la mairie de Rennes. La hauteur de l'engagement de l'Etat inquiète parfois les interlocuteurs des municipalités intéressées. « Quant au financement de l'Etat, je partage l'analyse d'Alain Juppé (maire de Bordeaux) qui estime l'enveloppe insuffisante, déclare Roland Ries, maire de Strasbourg (PS). Je crois qu'il réclame, à  lui seul, 50 millions d'euros, et il n'y a pas de raison pour que certains reçoivent plus que les autres. Donc si tout le monde recevait ça, on aurait un total beaucoup plus important que les 150 millions d'euros dont j'ai entendu parler jusque-là . » « Je pense que l'Etat pourrait faire un effort », renchérit Michel Dufraisse, conseiller communautaire de Nancy aux sports professionnels et aux grands équipements professionnels.
A Lyon, on se méfie des promesses du gouvernement
 « Aujourd'hui, nous ne sommes pas dans l'idée de laisser tomber si jamais la part de l'Etat n'est pas suffisante, mais si le montant était complètement déraisonnable, je ne sais pas quelle serait la réaction de mes collègues », note Roland Goujon, vice-président de Saint-Etienne Métropole. « Nous avons pour l'instant des paroles mais je me méfie beaucoup aujourd'hui des promesses de ce gouvernement », prévient pour sa part Thierry Braillard, adjoint aux Sports de la Ville de Lyon (PRG). Les dossiers de candidature doivent être remis à  l'UEFA le 15 février 2010. Outre la France, l'Italie, la Turquie, et la Norvège associée à  la Suède, sont candidates. L'organisateur de l'épreuve sera désigné par l'UEFA le 27 mai 2010.
Où en sont les autres candidats?
Les Italiens sont optimistes, les Turcs audacieux et les Norvégiens et Suédois peu emballés... Tour d'horizon des autres candidats à  l'organisation de l'Euro-2016.
 La Turquie a fait le pari de délaisser certains stades de ses prestigieux clubs stambouliotes au profit des villes anatoliennes, où elle devra partir de zéro pour bâtir les infrastructures nécessaires à  la compétition. A ce jour, seules trois des arènes désignées existent déjà  ou sont en construction : le stade olympique Atatà¼rk à  Istanbul (78 000 places), le flambant neuf stade Kadir Has de Kayseri (33 000 places), et celui d'un des trois grands clubs stambouliotes encore à  choisir. Les six autres stades sont à  construire. Si les régions touristiques disposent d'importantes capacités hôtelières, certaines villes manquent d'hôtels de classe internationale, des efforts en matière de transports restant aussi à  faire. La candidature turque peut néanmoins compter sur le soutien sans faille de l'Etat. Par ailleurs, les villes jouissent d'un faible taux de criminalité par rapport à  nombre de leurs homologues d'Europe occidentale et les autorités ont déjà  démontré lors d'événements majeurs leur capacité à  déployer un imposant dispositif sécuritaire. Peu palpable à  Istanbul alors que le dossier n'a pas encore été révélé au public, l'engouement est en revanche sans précédent en Anatolie.
Stades : le retard italien
 Côté transalpin, les responsables du dossier de candidature sont « optimistes » sur les chances de l'Italie d'obtenir l'organisation de l'Euro-2016 en dépit d'un manque d'infrastructures adaptées, à  part les stades de Rome et de Milan, et le futur stade de la Juventus à  Turin. Souvent mal équipés, mal desservis et globalement vétustes, les stades supportent mal la comparaison avec les stades anglais ou allemands ultra-modernes, malgré leur taille non négligeable. La violence dans les stades constitue également un point noir. Parmi les points forts, l'Italie dispose des infrastructures de transport nécessaires à  l'organisation de l'événement, avec des aéroports dans toutes les villes retenues, à  part Udine. Au-delà  de l'accueil régulier d'un tourisme important, l'Italie s'est montrée capable d'organiser de grands événements sportifs dans le passé (Mondial-1990, Jeux olympiques d'hiver 2006).
Suède et Norvège au secret
 La candidature commune de la Suède et de la Norvège apparaît aussi « secrète » que peu convaincue à  trois mois du dépôt officiel des dossiers, le 15 février 2010. « Nous avons décidé de ne répondre à  aucune question, nous devons rester secret », déclare une porte-parole du comité de pilotage à  Stockholm, Maria af Geijerstam. Reste que l'engouement pour l'éventuel événement n'a aujourd'hui d'égal dans ces deux pays que le scepticisme affiché par la presse locale sur les chances du dossier d'être choisi le 27 mai prochain. La Suède a une certaine expérience puisqu'elle a organisé l'Euro en 1992. La Norvège, elle, a organisé les Jeux olympiques d'hiver de Lillehammer en 1994 et a la puissance financière pour organiser l'Euro. Mais les stades sont le plus souvent petits et nécessitent donc des travaux de rénovation ou d'agrandissement.